Les mauvaises langues disent que son rôle est de lester un banc de l’OM devenu bancale, ou que son poids se situe bien au-delà des 90 kg annoncés par la presse en dehors des trois jours qui suivent les cures d’amaigrissement à Merano. Néanmoins, avant de prendre la succession de Julien Rodriguez à Marseille, André-Pierre Gignac a réalisé de belles saisons de Ligue 1. Notamment une, 2008-2009, lors de laquelle il a inscrit 24 buts en Ligue 1. L’OM peut-il encore faire une bonne affaire ?
La carotte de Sadran
Cette année-là, le président toulousain demandait 25 millions pour le seul attaquant de son effectif. Cette même année, le président marseillais, Jean-Claude Dassier, était quant à lui bien loin de se soucier des réalités économiques. Il ne comprenait déjà pas grand-chose au football. Euphorique après l’obtention de deux titres dont celui de champion de France, il n’avait vraisemblablement pour seul objectif que de faire plaisir à son entraîneur Didier Deschamps. Au point de mettre en péril les finances marseillaises, alors qu’il était justement soi-disant venu pour serrer la vis. Difficile dès lors de savoir si le coût du joueur fut de l’ordre de 16 million d’euros, comme cela fut dit à l’époque, ou de 25 millions d’euros, comme l’a annoncé Vincent Labrune en décembre dans les colonnes du Monde.
13 buts, une bouteille cassée et des blessures
En une saison et demie, André-Pierre Gignac a passé 2960 minutes sur les terrains et trouvé le chemin des filets à 13 reprises. Pis, depuis l’été 2011, il a certainement passé autant de temps à l’infirmerie qu’Arjen Robben, le milieu de verre du Bayern Munich. Autant dire que le temps où il dynamitait des défenses et venait concurrencer Karim Benzema pour le poste de buteur de l’équipe de France n’est plus qu’un lointain souvenir. Son vrai-faux départ à Fulham l’été dernier a eu raison de ses relations avec Didier Deschamps. Lequel n’a visiblement aucune envie de le conserver. Malgré tout, le Martégal de naissance s’accroche. Cet hiver, il s’est même offert le luxe de refuser les convoitises d’un club comme Brest, où il aurait certainement bénéficié de toutes les conditions pour se relancer. Fan de l’OM depuis sa plus tendre jeunesse, il entend s’imposer au Vélodrome.
Reverra-t-on un jour le Gignac fringant de 2009 ? Il faudra une grosse force de caractère à l’ancien international pour revenir tutoyer les sommets et ne pas voir son nom être associé à des blagues foireuses comme c’est le cas pour les Pouget, Mendoza, Bakayoko ou autres Gimenez. Il lui faudra aussi conserver une hygiène de vie irréprochable. En attendant, Brandao et Jordan Ayew sont les titulaires de l’attaque phocéenne. Et ça n’est probablement pas près de changer.