Auréolé d’un pedigree plutôt enthousiasmant avec notamment une épopée brillante de l’AS Monaco made in Deschamps en Ligue des Champions qui se termina par une défaite en finale face à Porto et d’une seconde place en Ligue 1 la même année, Gaël Givet devait être à son arrivée le roc qu’il manquait à l’OM aux côtés de son ancien comparse à l’ASM, Julien Rodriguez. Revenu dans sa Provence natale, lui, le natif d’Arles pour jouer dans le club de son enfance, Givet n’aura finalement convaincu personne ! Pas plus ses dirigeants que les supporters ! Et bien pire, il est en train de les écoeurer !
Un choix logique
Soucieux certainement de trouver un élément qui n’aurait pas de difficultés pour s’intégrer dans un club jugé parfois difficile, le choix de Gaël Givet pouvait s’avérer logique même s’il sortait d’une saison moyenne avec Monaco. Expérimenté, gaucher, rugueux, le défenseur avait toutes les qualités pour être le complément de Rodriguez. De même, ses racines méridionales étaient l’assurance d’une meilleure compréhension des travers marseillais et son âge pouvait être le gage de progrès rapides et même à terme de la possibilité d’en faire un futur postulant en équipe de France (il a d’ailleurs été sélectionné pour la Coupe du Monde 2008 en Allemagne – sans participer à un seul match). L’investissement de 5M€ d’indemnité de transfert pour un joueur expérimenté (avec 179 matches de Ligue 1 et 19 en Ligue des Champions) de 25 ans était jugé raisonnable dans un marché français en surchauffe.
… qui s’avèrera décevant
Sauf que la réalité du terrain a rapidement rattrapé le joueur ! Sans être catastrophique, le défenseur central de l’OM a été transparent tout au long de la saison. Payé grassement (200.000€ brut soit 2.3M€ par saison selon La Provence), Givet est aujourd’hui l’un des marseillais les mieux rémunérés de l’effectif et jouer en CFA2 avec des smicards du football ne semble pas lui poser problème ! Pas plus d’ailleurs que de refuser de jouer face à Valenciennes ! Son agent, Jean-Pierre Bernès pense que « sa situation doit être gérée intelligemment », mais pour cela, il faudrait que son poulain ait un brin de décence. Surnommé en d’autres stades « le guerrier », Givet n’est plus désormais qu’un rentier !
Et la litanie des refus
L’arrivée d’Hilton et d’Erbate dans un effectif déjà richement pourvu (en nombre du moins) de défenseurs centraux aurait du être un signe d’un départ inévitable pour Givet. Eric Gerets avait d’ailleurs prévenu. « Pour eux (nldr : Cesar, Civelli et Givet) comme pour le club, il aurait été mieux qu’ils trouvent une autre équipe. Maintenant, ça risque de poser des problèmes sportifs et humains. » et ce d’autant que l’ancien Monégasque ne manque pas de propositions.
Le refus du Panathinaïkos est symptomatique. Club de renom assuré de jouer l’Europe chaque saison, le club grec aurait proposé au français un salaire équivalent à celui qu’il perçoit à l’OM et une substantielle prime à la signature ! Le challenge sportif et l’assurance d’être bien payé ne suffisent donc plus ? West Ham, Sochaux et Nantes en ont fait les frais !
Dans la nécessité de recruter très rapidement un défenseur central après la fracture de la main ce week-end du grec Efstathios Tavlaridis, les dirigeants de Saint-Etienne auraient proposé un contrat à Gaël Givet aujourd’hui avec l’assurance d’avoir une place de titulaire dans l’axe, son poste préféré. « Ce n’est un secret pour personne, rappelle-t-il. Je ne suis jamais aussi à l’aise que comme défenseur central. C’est mon vrai poste. » Le joueur aurait rapidement refusé pour des raisons salariales ! Et tout ça pour quoi ? Jouer en CFA2 ?
Pourtant ses coéquipiers, comme Mamadou Niang ou Benoît Cheyrou, ne tarissent pas d’éloges à propos de Givet. « C’est quelqu’un d’exemplaire dans le groupe. A l’entraînement, il se bat énormément. Franchement, on devrait tous s’appuyer sur l’état d’esprit de Gaël pour aborder les épreuves. » Reste que cela ne suffit plus ! Givet doit partir ! « A l’OM, je vais avoir l’opportunité de disputer de gros matches, avec la Ligue des champions en prime » disait le provençal à son arrivée. Les derbys face à La Bédoule Plage sont maintenant son quotidien ! Mais peut-on vraiment le plaindre ? Certainement pas !