Si l’on compare le fonctionnement interne de l’OM de cette première partie de saison avec les secousses (parfois telluriques) qui ont agité le club à intervalles réguliers depuis….des temps immémoriaux, on constate au moins un changement majeur dont on souhaite qu’il soit profond, et qu’il s’ancre durablement dans les esprits de tous les responsables, pour faire désormais partie de la culture OM.
L’entraîneur entraîne
En d’autres temps, une série de mauvais résultats et à plus forte raison un début de championnat franchement mauvais auraient inévitablement conduit à l’éviction du coach en poste. Inutile de dresser une liste d’exemples, elle serait trop longue. Avec deux points au compteur après cinq matches, le sort de Jean Fernandez ne faisait pas l’ombre d’un doute. C’est du moins ce qu’anticipaient les medias, fins connaisseurs du fonctionnement de la maison OM, et goulus consommateurs des frasques olympiennes susceptibles de faire grimper leurs ventes ou leur audimat. Hélas pour eux, et tant mieux pour l’OM, Fernandez est toujours là. Responsable des orientations du jeu de l’équipe. Respecté par les joueurs. De plus en plus sollicité et écouté par la presse, qui commence à le prendre pour ce qu’il est : une anti-star médiatique, mais quelqu’un qui s’y connaît » un peu » en football.
Le Directeur Sportif laisse l’entraîneur entraîner
Sujet sensible que celui de José Anigo, beaucoup plus médiatisé pour ses virils dérapages verbaux et sa conception testostéronée (certains diront » erronée tout court « , sans testo…) du football que pour ses qualités de recruteur et d’organisateur ou pour sa capacité à porter le costume-cravate avec l’élégance inhérente à la fonction de manager façon Wenger. Les avis sur Anigo sont très partagés, entre ceux qui mettent en avant son amour du club et ceux qui le soupçonnent de toutes les turpitudes. Mais dans l’état actuel de la situation de l’OM, la seule chose qui importe vraiment c’est qu’il reste à sa place et qu’il ne se mêle surtout pas de coacher l’équipe, respectant ainsi les prérogatives de Fernandez sur le terrain.
Le Président préside
De le part de Pape Diouf, il serait vain d’attendre le moindre dérapage verbal. En revanche les amateurs de formules chantournées et de rhétorique anesthésiante sont aux anges. Mais derrière l’exquise urbanité de ce gentleman se cache un caractère en acier trempé : les supporters ont apprécié à sa juste valeur la digne réaction d’indignation de Diouf lors de l’épisode tragi-comique du vestiaire » ammoniaqué » du PSG et la piteuse déconfiture parisienne qui s’en est suivie après enquête. Certains doutent de l’efficacité de ce président. Pourtant de temps à autre quelques informations filtrent sur son influence réelle : Ribéry à l’OM, c’était lui….Les contacts avec Laporta pour un éventuel prêt de Maxi Lopez, c’est lui… Et surtout, il ne se mêle pas de coacher l’équipe, respectant ainsi les prérogatives de Fernandez sur le terrain.
L’Auditeur sait ne pas rester sourd aux exigences du terrain
En dépit de ses déclarations et des précisions qu’elles sont censées apporter, le rôle de Louis Acariès à l’OM reste un monde d’opacité et d’incongruité. Il semblerait que ce soit à lui que l’on doive l’apaisement des tensions entre untel et untel, il ne serait pas pour rien dans le fait que le staff de l’OM offre désormais aux medias le visage d’un front uni…Etonnant, mais bon, après tout, pourquoi pas ? L’essentiel, c’est qu’il ne se mêle surtout pas de coacher l’équipe, respectant ainsi les prérogatives de Fernandez sur le terrain.
L’actionnaire majoritaire se fait entendre par la voix de l’Auditeur (?)
RLD est absent même quand il est là, mais il paraît qu’il est présent même quand il brille par son absence….Ses paroles sont inaudibles, mais ses silences sont paraît-il lourds de sous-entendus…et pour couronner le tout Acariès lui sert de mégaphone. Bref l’ordre (?) Louis-Dreyfusien règne. Au moins son (in)action n’entrave-t-elle pas celle de l’entraîneur (d’ailleurs, le voudrait-il qu’il n’aurait pas les capacités nécessaires pour cela), et donc il s’avère peut-être moins nuisible que d’ordinaire à partir du moment où il ne se mêle pas de coacher l’équipe, respectant ainsi les prérogatives de Fernandez sur le terrain….
Les groupes de supporters se font entendre dans les virages, pas dans les coulisses
Ils ont apparemment renoncé à faire et défaire l’organigramme de l’OM. Et surtout ils ne se mêlent pas de coacher l’équipe, respectant ainsi les prérogatives de Fernandez sur le terrain.
Pour que l’OM redevienne grand, ses dirigeants auraient-ils compris qu’il fallait laisser un entraîneur faire son travail dans la sérénité et, en prime (on n’ose y croire) renoncer aux misérables batailles de cour d’école de leur enfance ? L’OM serait-il en train de grandir et de se grandir ? En cette période de fin d’année propice aux voeux de tous ordres, il n’est pas interdit d’espérer, et de croire encore un peu au Père Noël, dont on sait qu’il ne se mêlera jamais de coacher l’équipe, respectant ainsi les prérogatives de Fernandez sur le terrain.