Voilà bien un match qui ne sera pas classé à haut risque. Çà va nous changer des excursions musclées à Paname. Là au moins, dans le nid douillet du Roudourou, si l’on oublie les rares rescapés d’un Front de Libération de la Bretagne, proche de l’état exsangue, on fait pas dans la violence. Ici, à Guingamp-Plage, point de chants guerriers, c’est Singing in the rain tous les jours tellement qu’il flotte. On se console comme on peut : on carbure aux galettes de blé noir, on guinche avec mamie dans les fest-noz et on se termine au chouchen pour affronter l’ennui.
Ce n’est pas le trou du cul du monde dont il s’agit mais çà pourrait y ressembler s’il n’y avait pas l’En Avant… Alors là je dis paradoxe! Y’a plus du double de places dans le stade fétiche du père Noël que y’a de pelés dans le bled! 18 000 contre même pas 9 000! C’est pour le moins hallucinant. Çà montre la dimension du club. Dans les tribunes en fièvre, on trouve pêle-mêle des anciens druides, des souffleurs de binious, des adorateurs du triskell, des fans de Dan Ar Braz ou d’ex d’Alan Stivell et même des nostalgiques des sœurs Goadec! Paraît qui y’a aussi un ancien président de la Ligue qui campe dans la tribune d’honneur. C’est devenu le rendez-vous obligé qui remplace désormais le pèlerinage à Brocéliande…
Alors imaginez-vous l’événement que représente la venue de l’Olympe. C’est pas Byzance ni Rome mais pas loin. On va brûler des cierges dans les Côtes d’Armor et implorer sous les dolmens! On va se prendre pour un village d’irréductibles gaulois qui résiste à l’invasion phocéenne. Un remake modern style d’Astérix contre la Méditerranée. Z’allez voir, on va leur montrer aux buveurs de pastaga qu’on est une vraie équipe de tueurs et pas une maison de pré-retraite pour mercenaires en short. Demandez donc un peu à Troyes ce qu’il en coûte de nous prendre pour des branques…
Troyes, c’est justement l’ancienne patrie de Perrin. Celui-ci respire mieux depuis la victoire contre la bande à Loulou. Y a pas à dire, le succès, çà oxygène les bronches. A la Commanderie, on a troqué les masques-pas forcément à gaz- contre des sourires bon teint. Au training, on revoit les ratiches qui brillent. Surtout celles de Carasso qui rayent le plancher depuis sa titularisation. Idem pour celles de Baka depuis son missile sous la barre. Moins celles de Celestini qui sera privé du voyage en Armorique pour cause de sortie prématurée. Pas du tout celles d’un croate nommé Vedran.
A propos d’incisives, on va pas ronger son frein mais on aurait bien aimé qu’un certain ruminant puisse à nouveau goûter au gazon vert breton. Il manque terriblement à l’arrière-garde olympienne. Il manque terriblement au mental des troupes. Faudrait voir à mordre autre chose que de la poussière…