Si parmi les supporters, nombreux sont ceux qui se sont réjouis du départ d’Elie Baup qu’ils considèrent comme le principal responsable du début de saison raté de l’OM, d’anciens Olympiens comme Eric Di Meco, Pape Diouf, Jean-Claude Dassier ou d’anciens footballeurs comme Raymond Domenech ont exprimé leur incompréhension sur ce choix opéré par Vincent Labrune.
La situation n’était pas si catastrophique
Alors qu’on apprend que Gignac a tenté de faire revenir Labrune sur sa décision de virer Baup, d’autres voix se font entendre pour exprimer une certaine incompréhension au sujet de ce limogeage. « La décision est plus que surprenante car la situation est loin d’être catastrophique, explique Raymond Domenech. Ils n’ont pas un effectif extraordinaire. Ils ne peuvent pas lutter face à Paris et Monaco. » Les défaites face au LOSC et à Nantes sont peut-être aussi le signe qu’Elie Baup n’a pas su tirer le meilleur de son effectif qui, qualitativement comme quantitativement, était supérieur à ceux dont disposent René Girard et Michel Der Zakarian.
Pour Eric Di Meco aussi le choix était trop facile et le fusible trop évident. « La responsabilité dans les résultats d’un club est partagée entre joueurs, entraîneur et dirigeants (…) Virer le coach est la solution la plus facile à prendre. » Ne pouvant pas limoger 20 joueurs, Labrune a choisi la solution que tous les présidents choisissent : débarquer l’entraineur. Faut-il rappeler que Jean Fernandez vient également d’être viré de Montpellier après avoir été pourtant recruté cet été ?
Pierre Ménès s’est, lui aussi, déclaré surpris par le départ d’Elie Baup. « Surprise parce que, même si l’OM ne fait pas un début de saison exceptionnel, le club n’est pas si mal classé en L1 avec cette 5e place. Mais le désormais ex-entraîneur olympien paie un parcours catastrophique en Ligue des Champions. » En cas de défaite ce soir face au Borussia Dortmund, l’OM pourrait valider la pire saison en Coupe d’Europe de son histoire avec 0 points en 6 rencontres. N’est-ce pas assez ?
Labrune responsable de tout ?
Discret la saison passée, Vincent Labrune a pris la mesure de son poste depuis quelques mois, en étant notamment aux manettes tout au long du mercato pour impulser sa nouvelle politique. A l’heure du bilan à mi-parcours, certains s’essayent à placer sur son dos l’entière responsabilité des mauvais résultats.
Avec l’envie constante d’enfoncer le président de l’OM depuis quelques mois, Pape Diouf pointe la responsabilité du commandant « suprême » : le président de l’OM. « Dans tout club il y a un responsable suprême : en général, c’est le président. Et après, le directeur sportif. Ce sont eux qui ont en charge de constituer l’effectif. » Ce n’est pas faux mais c’est justement sur la manière avec laquelle Elie Baup s’en est servi depuis septembre qui a posé problème. Rappelons qu’en son temps, Pape Diouf avait dégagé Albert Emon, faute de bons résultats.
Jean-Claude Dassier, lui aussi, s’en prend à Vincent Labrune qui a été à l’origine de son arrivée à l’OM mais aussi de son éviction. « Mon brillant successeur avait déjà dézingué trois personnages : Pape Diouf, Didier Deschamps et votre serviteur. Et maintenant, c’est au tour de Baup. Mais ce n’est pas lui qui a fait le recrutement, c’est le président ! Pourquoi tout remettre en cause ? » Peut-être justement parce que le mercato estival n’est pas à remettre en cause et que, par contre, les résultats et surtout la manière de jouer n’étaient pas à la hauteur des moyens investis.
Notons que ces deux anciens présidents ont la rancune tenace et surtout des comptes à régler. Cela permet de donner un autre éclairage à leurs propos.
Il faut noter que peu de personnalités comprennent le choix opéré par l’OM alors que les supporters, eux, l’attendait depuis quelques semaines. Est-ce à dire que les uns ont tort et les autres raison ? La réponse nous sera donnée dans les prochaines semaines en fonction des résultats et surtout du nom du successeur officiel de l’homme à casquette