Alors que les querelles médiatiques et les provocations entre supporters battent leur plein à quelques heures du match entre l’Olympique lyonnais et l’Olympique de Marseille, nous avons contacté Florian Maurice, formé à l’OL et qui a porté le maillot phocéen trois saisons durant. L’occasion de prendre des nouvelles d’un jeune retraité des terrains et d’apaiser un peu les différentes tensions autour d’une rencontre presque comme les autres.
Salut Florian. Tout d’abord nous souhaitons prendre de tes nouvelles. Comment ça va et que deviens-tu ?
Je suis resté dans le monde du football. Je travaille sur OLTV et je suis consultant à Canal + le week-end sur Kiosque.
Tu as arrêté ta carrière assez tôt. Comment analyses-tu ton parcours sportif ?
Ma carrière aurait pu être mieux, mais elle aurait pu être pire ! Je n’ai aucun regret, j’ai fait ce que j’ai pu, j’aurais aimé qu’elle soit plus aboutie mais j’ai eu trop de pépins physiques pour cela… J’ai donné ce que je pouvais pour être le meilleur possible. Pas toujours dans la réussite mais je n’ai pas de regrets.
Pas de regrets, mais de quoi es-tu particulièrement fier ?
Fier ? De tout ce que j’ai fait ! Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir jouer à Lyon, à Paris et à l’OM, je suis fier de ce parcours. D’avoir fait 300 matchs en D1 et marqué 92 buts également. C’est une fierté générale, même si ça aurait pu être mieux bien entendu. J’ai eu ma première sélection le 31 août 1996, et je me suis rompu le tendon d’Achille deux jours plus tard. J’avais 22 ans et je n’ai jamais véritablement retrouvé les mêmes sensations.
Basile Boli considère que l’OM ne s’appuie pas suffisamment sur ses anciens joueurs. Envisages-tu de retourner un jour dans un de tes anciens clubs comme membre du staff par exemple ?
Je ne suis pas un homme de terrain, pas un entraîneur en puissance. Ce n’est pas du tout ma vocation. Si je suis revenu à l’OL c’est par l’intermédiaire de la télé et aujourd’hui ça me suffit amplement. A la limite devenir superviseur, aller voir des matchs pour le club afin d’observer un joueur ou un adversaire pourquoi pas. Mais entraîneur ça n’est pas du tout mon truc.
As-tu gardé des contacts avec tes anciens partenaires de Marseille ?
Non, pas plus que ça. Vous savez il y a eu beaucoup de changements de l’effectif à chaque fois, difficile de garder contact dans ces cas là. J’étais en contact avec Laurent Spinosi, avec le docteur Coste, avec Alain Soultanian qui était kiné à Marseille. Mais depuis que j’ai raccroché les crampons je n’ai plus trop de nouvelles. Quand on change de direction au niveau professionnel, on perd un peu les gens de vue, mais c’est la vie.
Lyon et l’OM s’affrontent ce dimanche, quels sont tes meilleurs souvenirs dans chacun des deux clubs ?
A Lyon mon meilleur souvenir ça restera ma formation, avec José Broissard. Les quatre saisons lyonnaises ont été une très bonne période qui m’a permis de découvrir les Bleus. A Marseille, c’est tout simplement la fierté d’avoir joué pour l’OM. Pour tout joueur c’est un rêve de fouler la pelouse du Vélodrome avec le maillot de l’OM. C’est un stade extraordinaire avec une ambiance extraordinaire. Je le dis souvent, même si je suis plutôt supporter lyonnais, pour moi cela reste une fierté d’avoir pu évoluer à Marseille.
Peux tu nous décrire ton plus beau but olympien (car il n’y a bien entendu qu’un seul olympique) et ton plus beau but lyonnais ?
Mon plus beau but marseillais, c’est contre Rennes (ndlr : le 11/09/1998 au Vélodrome), une sorte de retourné / ciseau acrobatique, un peu à la JPP. A Lyon, je me souviens d’une talonnade qui est passée un peu inaperçue dans les médias. Une sorte de Madjer qui avait lobé le gardien de Guingamp. L’image n’a jamais vraiment circulée mais pour moi c’était un but superbe !
Dans un récent sondage, et malgré aucun palmarès depuis près de 15 ans, l’OM est toujours le club préféré des français. Comment expliques-tu cette popularité et le fait que Lyon ne soulève pas les passions ?
Moi, je me méfie des sondages, ça change tous les six mois… Maintenant c’est sûr qu’à Marseille, la ville vit pour son club, il y a une ferveur incroyable pour l’OM. A Lyon les habitants sont moins attachés, moins fervents. Mais malgré ce que l’on peut entendre, l’OL a une côte de popularité et de sympathie importante.
Que t’inspirent les différentes discordes entre tes deux anciens clubs (affaire Ribéry, affaire Clerc, joutes verbales entre Diouf et Aulas…) ?
Quand deux grands clubs se rencontrent, c’est normal. Quand Lyon veut recruter Ribéry, je comprends que ça énerve les Marseillais, mais c’est la loi du football. Il y a des tensions entre dirigeants mais c’est inévitable quand on parle de deux grandes équipes.
Penses-tu que la désillusion lyonnaise en coupe d’Europe va peser sur la rencontre ?
C’est possible, il faut voir comment les lyonnais vont réagir après cette élimination. Mais il n’y a pas d’amertume à avoir, sur les deux matchs la Roma a été supérieure et maintenant l’OL doit tourner la page et passer à autre chose.
Tu sera donc supporter de Lyon dimanche soir ?
Oui ! Je suis lyonnais, j’habite à Lyon et je travaille pour OLTV, c’est logique. Maintenant si l’OM est supérieur et gagne ce match je n’en ferai pas une maladie. J’espère que l’OL va gagner pour se relancer et remporter ce sixième titre le plus rapidement possible.
Un petit pronostic sur le score et les buteurs ?
On va dire 2-1 pour Lyon. Baros et Benzema contre un but de Mamadou Niang. Mais je ne suis vraiment pas bon au jeu du pronostic, alors si je peux te donner un conseil, n’allez pas jouer ça au loto sportif !
Avant de nous quitter, as-tu un message à l’attention des supporters de l’OM ?
Déjà de continuer à supporter l’équipe même si en ce moment elle ne connaît pas une phase très prolifique. Et de continuer à faire des tifos comme ils en ont l’habitude, car c’est vraiment sympa, le Vélodrome est magnifique avec tous ces tifos !
Merci Florian, nous te souhaitons plein de bonheur pour ta vie après football !
Merci à vous, et à l’occasion n’hésitez pas à rappeler ça sera avec plaisir !