Interview OMplanète de Laurent Batlles

Quand on pense à la rencontre de demain entre le Toulouse FC et l’OM, impossible de ne pas parler de Laurent Batlles, tant sa gentillesse, sa simplicité et ses buts magnifiques ont marqué son passage sous le maillot olympien. Bien que très sollicité, il a accepté de répondre à OMplanète à la veille du match. […]

Quand on pense à la rencontre de demain entre le Toulouse FC et l’OM, impossible de ne pas parler de Laurent Batlles, tant sa gentillesse, sa simplicité et ses buts magnifiques ont marqué son passage sous le maillot olympien. Bien que très sollicité, il a accepté de répondre à OMplanète à la veille du match.

Bonjour Laurent et tout d’abord merci de répondre à nos questions. Tu as gardé une très belle côte de popularité chez les supporters olympiens. Comment expliques-tu cette sympathie à ton égard ?
Comme j’ai pu le dire quand je suis parti de Marseille, je devais beaucoup à certaines personnes comme José Anigo, Laurent Spinosi ou Albert Emon, mais je devais beaucoup aux supporters. Ce que j’ai vécu à Marseille était extraordinaire, les relations avec les supporters étaient vraiment privilégiées et c’est un peu déçu que je suis parti. Ils resteront toujours dans mon coeur.

Quand tu étais petit, que club et quel joueur te faisaient rêver ?
Je suis catalan d’origine, le club qui me faisait rêver c’était Barcelone. En France, vu ce qu’a apporté l’OM au football français, et vu que c’était le club phare quand j’ai intégré un centre de formation, c’était plus ou moins un rêve d’y jouer un jour. Quand on voyait les JPP et les Waddle, et aussi l’ambiance au stade, on avait tous envie de vivre ça un jour.
Au niveau joueur, c’était Maradona, qui était impressionnant, des qualités hors norme… D’ailleurs il y a eu des rumeurs pour sa venue à l’OM !

Quels sont les plus beaux souvenirs de ta période marseillaise ?
C’est un peu paradoxal. Je dirais que le plus beau souvenir reste l’épopée en Coupe UEFA, avec l’enchaînement de matchs de très haut niveau avec des supporters qui nous suivaient partout, à Liverpool, à Milan… On avait un groupe extraordinaire, avec l’envie d’offrir cette coupe à ce public. Nous avons vécu des moments de grande joie pour aller en finale, mais aussi une énorme déception de l’avoir perdue.

As-tu gardé des contacts avec des anciens coéquipiers phocéens ?
Je suis resté très proche de Laurent Spinosi que j’ai souvent au téléphone. Avec Habib Beye et Fabien Barthez également. J’ai revu Steve Marlet, je m’entends bien avec Samir Nasri. En règle générale tous sont restés de bons potes.

Tu avais deux particularités à Marseille. Marquer des buts somptueux, et marquer contre tes anciens clubs. Tu pourrais éviter de remettre ça demain ?
Oui, on me fait souvent la remarque ! Ce que j’ai essayé de donner au football marseillais, je tente de le donner au football toulousain. Même si j’adore l’OM, je suis un pro et si je dois marquer demain, c’est le foot. Pendant un match, il faut malheureusement laisser les sentiments de côté, sur le banc.

Penses-tu que l’OM va tenir ses objectifs et décrocher un billet pour la prochaine Ligue des Champions ?
J’espère ! Je le souhaite, mais ils n’ont pas prit beaucoup de points ces derniers temps malgré de bons matchs. Ils ont l’effectif pour y arriver, mais aussi une forte concurrence. Avec une bonne série, on remonte vite au classement, j’espère qu’ils ne vont pas en commencer une contre nous !

Justement en parlant d’Europe, le TFC peut-il viser une qualification ? Quels sont les réels objectifs du club ?
On ne vise rien du tout. L’objectif était d’acquérir le maintient au plus vite, et de viser une place dans les 10. Si dans les dernières journées nous pouvons nous battre pour une place européenne, on ne va pas se priver. Mais en ce moment on prend les matchs comme ils viennent, même demain contre l’OM. On n’est pas favoris, si on gagne c’est bien, si on perd c’est moins bien, mais on ne se prend pas la tête. On prendra les points qu’on peu prendre et on fera les comptes à la fin.

Concernant le match de demain, vous avez prévu un plan pour contenir Samir Nasri, qui est en ce moment le meilleur olympien ?
Si on en avait un, je n’irais surtout pas le répéter ! On n’a pas fait de plan contre lui, même s’il a une vision du jeu et une qualité technique au dessus de la moyenne. Si on se focalise sur lui, ça veut dire que Franck va faire ce qu’il veut, que Djibril fera quelque chose, Mika Pagis aussi… Samir aura tout le temps dans sa carrière pour qu’on se focalise sur lui, en tout cas je lui souhaite.

Quelles sont les clés de la rencontre ?
On sait très bien comment ça se passe contre l’OM. Si on marque en premier, ils vont devoir se découvrir et on aura des situations intéressantes en contre. S’ils ouvrent le score, ça va être très, très difficile. Mais vous savez on ne se met pas la pression. On est dans une bonne situation, on va jouer devant un stade plein avec 36 000 personnes, la moitié pour Toulouse et l’autre pour l’OM. C’est comme ça on ne peut rien y faire. On verra comment le match va débuter et évoluer en fonction du premier but.

Vous n’aurez pas trop de  » séquelles  » du mariage de Fodé Mansaré qui a eu lieu cette semaine ?
Nous étions nombreux à son mariage, mais c’était une cérémonie très simple. Cette semaine a été une des meilleures à l’entraînement, nous sommes heureux que Fodé se sente bien à Toulouse et qu’il s’y soit marié. Il n’y a pas eu d’excès, tout le monde est concentré sur ce match.

Tu es revenu au club de tes débuts. Penses-tu avoir bouclé la boucle et finir ta carrière à Toulouse ?
Je ne suis pas venu à Toulouse en préretraite ! Je suis venu pour essayer de jouer la Coupe d’Europe avec ce club, il me reste un an de contrat, après on verra. Si jamais j’avais une envie, finir ma carrière à Toulouse serait une très bonne chose, mais tout comme le fait de la finir à Marseille.

Tu n’as jamais quitté la L1. L’Europe ne t’as jamais tenté ?
Si, mais après, les opportunités se font ou ne se font pas. J’ai plus de 300 matchs de L1, c’est peut être pour cette expérience que j’ai toujours trouvé un club en France. Si en fin de saison une belle offre venant d’Espagne m’est proposée, je prendrais peut être la décision de jouer en Liga. Mais j’ai aussi une famille. Si j’avais à partir et à choisir entre un club espagnol ou Marseille, peut être que je choisirais l’OM, car j’y ai vécu de grands moments. Mais à l’heure qu’il est je ne me pose pas la question. Je suis dans un club qui me plaît, ma situation me convient, et j’aviserais quand le moment sera venu.

Et après ton départ des terrains, as-tu prévu de rester dans le football ?
Je n’ai pas de plans. Vous savez, je suis dans le football depuis que j’ai 15 ans et c’est ce que je connais le mieux. Alors oui j’aimerais continuer dans le foot, pour apporter mon expérience aux jeunes. Mais comme mon futur en tant que joueur, je ne me prends pas la tête, je verrais ce qui se présentera à ce moment là.

Traditionnellement, la dernière question est réservée aux messages pour les supporters olympiens. As-tu quelque chose de spécial à leur dire ?
C’est toujours le même message. Je les remercie pour tout ce qu’ils m’ont apporté à Marseille. Et même lorsque je suis revenu au Vélodrome, ils m’ont applaudit et ça m’a donné chaud au coeur, j’en avait les larmes aux yeux. J’ai vécu des choses très fortes avec eux, et je ne pourrais jamais les remercier assez. Quand j’entends certains joueurs hésiter pour aller à Marseille, je leur dis l’inverse, car quand on donne le maximum à l’OM, les supporters vous le rendent au centuple.

Merci encore Laurent, bonne chance pour demain et pour la suite de la saison !
Merci à vous tous et à bientôt !