Interview OMplanète de Xavier Gravelaine

En éliminant Lyon, l’OM est gonflé à bloc pour la réception de son meilleur ennemi parisien. Les joueurs ayant connu les deux clubs sont légion, tant les transferts ont été animés ces dernières années entre le PSG et l’OM. Son poste de consultant pour France Télévision à mis Xavier Gravelaine aux premières loges de la […]

En éliminant Lyon, l’OM est gonflé à bloc pour la réception de son meilleur ennemi parisien. Les joueurs ayant connu les deux clubs sont légion, tant les transferts ont été animés ces dernières années entre le PSG et l’OM. Son poste de consultant pour France Télévision à mis Xavier Gravelaine aux premières loges de la qualification olympienne. Le globe trotter des pelouses à également connu les aller retour Roissy-Marignane lors de sa longue carrière. L’occasion pour OMplanète de le contacter pour avoir son avis sur le Classico à la française :

Quelle était ton idole quand tu étais plus jeune et quel club te faisait rêver ?
J’ai été bercé par Saint-Etienne. Et je suivais beaucoup les matchs de l’équipe de France de Platini et sa bande.

Comment expliques ces changements de club aussi nombreux au cours de ta carrière et que, malgré cela, tu n’as pas eu une réputation de mercenaire ?
Oui, j’avais surtout une réputation d’un joueur ingérable et instable ! Mercenaire non, parce que ça n’a jamais été une question de fric. Mais bon je voulais absolument jouer, je ne supportais pas d’être remplaçant. A chaque fois qu’un entraîneur me disait que je n’entrais pas dans ses plans, je préférais partir et jouer. Ca m’était insupportable d’être sur le banc même si je gagnais pas mal d’argent. A Paris j’ai signé un long contrat, et j’ai fait beaucoup d’aller retour car après le titre de champion on ne comptait pas sur moi.

Avec le recul, comment analyses-tu ton passage sous le maillot marseillais ?
Je pense que c’était le club qui m’a le mieux convenu. Par rapport à l’environnement, la mentalité, mon jeu et ma façon d’être, l’OM était vraiment fait pour moi. J’ai passé des supers moments là bas, un des meilleurs souvenirs à tous les niveaux, avec des statistiques intéressantes.

Quels sont tes objectifs pour la suite de ta carrière, tu penses poursuivre dans les medias ou revenir sur les terrains en tant qu’entraîneur ?
Le problème, c’est que je suis un peu atypique. Je fais ce que je veux, et comme je le sens. J’ai été 6 mois entraîneur, puis quelques mois manager général dans un petit club. Maintenant ce sont la presse, la télévision et la radio qui me sollicitent le plus. Je n’ai aucun plan de carrière, c’est pour ça que je passe d’une activité à l’autre en fonction des challenges qui me sont proposés. Je marche beaucoup à l’affectif, et aux contacts humains dans mes choix.

Tu étais consultant pour France 2 au Vélodrome mercredi, quelques frissons ?
Ca faisait très longtemps que je n’avais pas commenté un match au Vélodrome. Il y avait une atmosphère super, un dénouement fabuleux et un public extraordinaire. On a vraiment eu droit à un match de haut niveau, avec un scénario à rebondissement. C’est pour ces raisons que les matchs de Coupe de France sont ceux que j’aime le mieux commenter.

Que penses tu de l’arrivée de Jack Kachkar ?
Disons qu’avant toute chose je pense qu’il convient de remercier Robert Louis-Dreyfus. Il a investi énormément dans ce club, et on voit que personne en France n’a voulu racheter l’OM. Kachkar est un bon communicant, il faut voir si ses paroles vont déboucher sur des actes.

Avec quel joueur olympien actuel aurais-tu aimé jouer ?
Mika Pagis. Bon il y a beaucoup de joueurs offensifs que j’aime beaucoup à l’OM comme Nasri, ou Niang qui est généreux dans l’effort. Mais Pagis, j’aime beaucoup. Par son intelligence de jeu, son caractère, et même s’il est un peu introverti, il me fait penser à Canto. Je suis fan de Canto et j’ai eu la chance de jouer à ses côtés, Pagis me fait penser à lui.

Estimes tu que l’arrivée de Paul Le Guen au PSG paiera rapidement ou penses tu que le mal dont souffre ce club est bien plus profond qu’on ne le croit ?
Je pense que son arrivée va porter ses fruits mais pas avant la saison prochaine. Mais là, ils sont empêtrés dans une situation difficile cette saison, Paul n’aura un apport bénéfique que lorsqu’il aura pu y apporter sa griffe, dans 6 mois ou même 1 an… Le problème c’est qu’on a beaucoup effectué de changements d’entraîneurs à Paris comme à Marseille à une époque. La stabilité est la chose première. Mais Paul est taillé pour le PSG, il aime ce club où il a passé de nombreuses années, on verra son apport mais il faudra du temps.

Que penses tu de la politique du PSG de faire revenir des glorieux anciens dans le staff dirigeant ? Penses tu qu’il serait bien que l’OM en fasse de même ?
Bien sûr ! Mais pas que pour le PSG ou Marseille. Je suis pour que le foot appartienne, jusqu’à un certain rang, aux footeux. Je ne comprends pas, dans tous les grands clubs européens comme le Milan ou le Bayern on procède comme ça. En France je trouve qu’il y a peu de reconnaissance pour les joueurs qui ont porté le maillot…

Tu as joué le fameux Marseille-Montpellier avec le 5-4 historique, mais dans le mauvais camp. Tu trouves le football actuel moins spectaculaire qu’il y a presque 10 ans ?
Oui, il y a moins de créateurs, moins de génies et de folies. Les entraîneurs sont trop calculateurs maintenant, avec les pressions médiatiques et les enjeux financiers. Je trouve qu’il y a moins d’artistes dans le championnat et c’est dommage. Je voudrais retrouver les Francescoli, les Waddle… Des numéros 10 à la Zidane derrière les attaquants…

Parmi ces paires d’attaquants, laquelle est la plus forte ? Kalou-Pauleta, Malouda-Fred ou Cissé-Ribéry ?
Kalou et Pauleta ce n’est pas une paire complémentaire. Et ils sont dans une période difficile… A mon avis le plus fort potentiel est celui de Marseille. Mais à côté il y a aussi Niang, Pagis, Nasri… Le potentiel offensif de l’OM et convaincant. Si l’équipe reste comme ça en ajoutant 3 ou 4 bons éléments, je pense qu’il y a du souci à se faire du côté lyonnais. Depuis quelques temps Marseille est un club plus stable, ce n’est pas étonnant de les retrouver en bonne posture.

Dimanche c’est une affiche toujours spéciale. Peux tu nous raconter ton premier match au Vélodrome sous le maillot parisien ?
On avait perdu avec un but d’Alen Boksic à la 92ème minute ou quelque chose comme ça (ndlr : 87ème pour être précis). Ce qui m’avait surpris c’est que ce n’était pas forcément les titulaires habituels qui avaient été alignés par Artur Jorge. Il devait savoir qu’on avait le caractère pour ne pas se laisser impressionner. Mais l’antagonisme entre l’OM et le PSG ce n’est plus ce que c’était, car la qualité proposée n’en fait plus une rencontre phare. L’animosité entre supporters, je trouve ça un peu ridicule. Ca m’embête la violence, les escadrons de CRS c’est déplorable. J’aime quand ça chambre, comme quand Paris va gagner au Vélodrome ou que l’OM va gagner au Parc, mais ça ne doit pas dépasser certaines limites…

Quel est ton meilleur souvenir d’un match entre ces deux équipes et sous quel maillot ?
Quand on a gagné 2-1 au Parc, avec l’OM. J’ai marqué le premier but, et Fabrizio nous a obtenu un penalty rigolo ! On avait fait un match costaud, et ce but au Parc sous les couleurs de l’OM ça représentait quelque chose.

Qui supporteras tu dimanche soir ?
Je ne devrais pas le dire, mais… ce n’est pas être supporter, mais j’aime bien Marseille. J’étais très content qu’ils gagnent contre Lyon mercredi, mais c’est par coup de coeur, parce que j’ai beaucoup aimé mon passage à Marseille et que j’adore ce club et cette ville. A Paris je n’ai pas eu de chance, et j’ai eu plus de sensations à l’OM. Bien entendu aux commentaires je dois rester neutre, et je dis les choses comme je les pense, que ce soit en bien ou en mal. Ce que je veux surtout c’est un beau match. Mais je suis toujours un peu supporter de Caen, de Guingamp, et de Marseille…