Mercredi, nous nous faisions l’écho d’un article plutôt évasif, » une coquille vide » aux teneurs proches du déni de sale club, paru à la une du Figaro. Titre en gros caractères » rachat de l’OM : soupçon d’argent sale » et photo imposante de Kachkar étaient jusqu’alors les munitions d’une presse sportive dont la probité n’est pas la première qualité. Ni d’ailleurs la compétence mais c’est un autre débat. Le Figaro se mettait à la page. A quelques jours de la vente du plus prestigieux club français, l’affaire tombait mal pour les uns (supporters, Robert-Louis Dreyfus, Jack Kachkar et tous ceux qui aiment ce club) et bien pour d’autres (LFP et la presse notamment).
Tapie, l’oracle sévèrement burné
Mardi, on apprenait que Bernard Tapie avait rencontré à plusieurs reprises l’homme d’affaire canadien dont une durant laquelle il avait prodigué ses conseils de maitre phocéen. Parmi eux, le prémonitoire » prouver qu’il est clean » (ndlr : l’argent de Kachkar). Le lendemain sortait l’article du Figaro et toute la valse médiatique qui s’en est suivie. L’information reprise par la totalité des journaux ne laissaient aucun doute : l’OM était en danger et la LFP veillait, avec la bienveillance qu’on lui connaît à notre encontre, à l’avenir radieux du plus populaire des clubs français (mais toujours pas représenté à la LFP comme le PSG par ailleurs).
Surenchère médiatique sur le compte de l’OM
Pape Diouf qualifiait alors de » rumeur » et » d’effervescence médiatique » toute cette agitation. Lui qui fut journaliste connait les arcanes de ce pouvoir bien moribond ces temps-ci qui, quand il est mal employé, conduit à discréditer plus qu’à informer. L’OM est devenu une machine à vendre. Les media en usent et en abusent à souhait sans se soucier du mal qu’ils font. A la recherche de la vérité a été remplacée par la recherche de la rentabilité. Triste.
Les chinois du FBI aux trousses de Kachkar
Deux services dépendant du ministère de l’Intérieur, la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) et Renseignements généraux (RG), auraient mené enquête sur les fonds appartenant à Jack Kachkar et ont déclaré aujourd’hui qu’il » semble qu’il n’y ait rien à signaler qui pourrait être opposable » au rachat du club marseillais par l’homme d’affaires canadien. Ces services seraient, au titre de l’intelligence économique, en charge aussi des enquêtes sur les personnes et » l’origine des fonds utilisés » quand il s’agit de reprise d’entreprises stratégiques. Un nouveau statut pour l’Olympique de Marseille. On apprend que ces services motivent leur enquête sur les possibles troubles à » l’ordre public à cause du hooliganisme » qu’entrainerait ce rachat. Hilarant.
Jack attaque !
Selon Le Point, Jack Kachkar aurait donc décidé d’attaquer Le Figaro ( » j’ai demandé à mes avocats d’étudier les actions qu’il convient de prendre « ). Les garanties bancaires demandées par Robert-Louis Dreyfus avaient été apportées le mois dernier par l’intermédiaire de la très sérieuse banque américaine Goldman Sachs. Difficile de faire mieux ! Un audit façon Andersen (mauvais exemple) ? Les empreintes mammaires du canadien ? Une mise sur écoute ? Des filatures au long cours ?
Jack Kachkar qui semble avoir vu le vent venir renchérit : » J’ai pris la peine de rencontrer personnellement les principales institutions du football français. Je leur ai proposé de leur fournir les informations qu’elles jugeraient utiles sur l’opération de reprise de l’Olympique de Marseille. Elles n’ont pas donné suite à ce jour »
Reste que cette affaire aura eu le mérite de crever l’abcès et de permettre à Jack Kachkar de prouver à tous, y compris aux plus sceptiques d’entre nous, la transparence de ses fonds. Mais plus encore de faire son baptême du feu. A Marseille plus qu’ailleurs on prend des coups. Et pas des plus francs. Rançon du succès ou acharnement organisé ? Les deux mon général.