Aujourd’hui titulaire indiscutable au milieu de terrain pour Elie Baup, Charles Kaboré n’en demeure pas moins un joueur très contesté aux yeux des supporters comme en témoignent les sifflets à sa sortie du terrain face à l’Olympique Lyonnais. Retour sur le parcours d’un joueur qui n’a rien à faire dans le onze de départ d’un club ambitieux.
Des débuts prometteurs sous Gerets
Le 20 décembre 2007, Charles Kaboré rejoint l’Olympique de Marseille et signe un surprenant contrat d’une durée de cinq années ce qui est peu banal pour un joueur inconnu. Il est alors fait mention que le joueur était suivi de près par le grand FC Barcelone. L’Olympique de Marseille, alors entraîné par Eric Gerets et présidé par Pape Diouf, est en progression constante sportivement et il n’est pas facile pour le jeune Burkinabé d’y gagner sa place. Pourtant, lors de ses rares apparitions, il fait office de bon joueur de complément. Semblant relativement puissant, pas trop en difficulté balle aux pieds, il est loué par le coach phocéen. Néanmoins, il semble difficile de savoir quel est son meilleur poste, vrai milieu défensif, relayeur, latéral droit, il est mauvais ou très bon nulle part. Sa prestation au stade Vélodrome en seconde partie de saison contre le Paris Saint-Germain au milieu de terrain dans une paire avec Benoît Cheyrou reste dans les esprits car les deux mangèrent le milieu parisien. Une autre époque.
Sa fausse explosion sous Deschamps
Après des débuts prometteurs sous Gerets bien qu’il soit remplaçant derrière des joueurs comme Lorik Cana ou Benoît Cheyrou, Charles Kaboré voit des joueurs comme Stéphane Mbia, Lucho Gonzalez, Edouard Cissé et Fabrice Abriel arriver en même temps qu’un nouveau coach Didier Deschamps. De quoi sans doute inquiéter le jeune Burkinabé qui ne s’est pas imposé sous l’ère Gerets. Aucune rumeur de départ sérieuse ne paraît cependant à son sujet dans la presse, il est alors même écrit que Didier Deschamps compte sur lui mais dans les faits il joue peu en début de saison. L’OM cette saison-là est le favori du championnat avec un recrutement cliquant mais la machine ne tourne pas parfaitement.
Arrive alors le printemps et Benoît Cheyrou se blesse. Charles Kaboré saisit l’occasion et gagne sa place, marquant les esprits avec un but chanceux sur une frappe détournée contre Lyon dans un match décisif pour la course au titre et en jouant tout les matchs du sprint final dans l’obtention du titre. Même s’il est difficile de dire quelles sont ses qualités, il a une bonne cote, certains soulignant son impact physique. Réévalué financièrement à hauteur de 150 000 euros brut par mois, Charles Kaboré a atteint là le sommet de sa carrière.
Après un début de saison 2010/11 où il est titulaire dans la continuité de la fin de saison passée, il perd rapidement sa place après un début de saison calamiteux. Il semble dès lors évident qu’il avait bénéficié d’un groupe surfant sur la vague du succès et surtout d’un collectif parfait lors de la fin de saison précédente. Pendant les deux dernières années sous Deschamps, le Burkinabé n’a ainsi rien démontré, ne réussissant jamais à s’imposer bien que la concurrence ne soit pas très imposante avec Alou Diarra ou Edouard Cissé. Certains estiment que le coach ne lui a jamais fait confiance au poste de milieu défensif, le trimballant parfois au poste de latéral droit mais dans les faits cela est faux. Kaboré a eu sa chance mais ne l’a tout simplement jamais saisie. Sa prestation au poste de numéro 6 lors d’une défaite 2-1 au Parc des Princes lors de la saison 2010/11 restera dans les mémoires car elle fut l’une des plus mauvaises pour un milieu défensif dans l’histoire du club. Ne démontrant aucune intelligence sur le terrain, incapable de bien se placer, peu à l’aise balle aux pieds, il est difficile d’imaginer que ce joueur ait un tel salaire.
La promotion par la pauvreté sous Baup
Elie Baup remplace Didier Deschamps à la tête de l’OM à l’aube de la saison 2012/13. Alou Diarra est parti et il n’y a plus personne pour occuper le poste de milieu défensif si ce n’est Charles Kaboré. Margarita Louis-Dreyfus a en effet décidé de diminuer le budget et l’OM met en place une politique d’économie drastique avec un effectif réduit. Charles Kaboré bénéficie donc de la promotion par la pauvreté et devient alors titulaire. Il va jouer beaucoup c’est évident, à lui de prouver et faire taire ses détracteurs. Il semble confiant. Ainsi, après quelque matchs moyens en début de saison, il déclare dans le quotidien L’Equipe « vouloir devenir l’un des meilleurs au monde » estimant ne rien à avoir à envier aux meilleurs de Ligue 1. Selon lui, Didier Deschamps ne l’aimait pas.
Aucun miracle n’a bien sur lieu et il sombre complètement avec son compère Benoît Cheyrou. Ne pouvant plus se cacher derrière des excuses, les masques tombent. Didier Deschamps n’était donc pas buté : si le Burkinabé ne jouait pas, c’est tout simplement parce qu’il n’avait pas le niveau.
Si un joueur symbolise aujourd’hui l’ère Margarita Louis-Dreyfus, il s’agit bien de Charles Kaboré. Ce joueur, quelconque, d’un niveau bas tableau de Ligue 1 est dénué de la moindre qualité. Sans intelligence tactique, faible techniquement, sans véritable impact physique, lent, il n’a absolument aucun point fort. Son principal mérite a été de bénéficier de la fusée « OM » lors du sprint final du titre où le collectif était tellement fort qu’un joueur médiocre comme lui pouvait être en surrégime. Aujourd’hui, il est en tout cas un des plus faibles joueurs du onze d’Elie Baup et certainement la principale faille de cette équipe.