Contraint de diminuer en nombre et en qualité l’effectif du club, les dirigeants olympiens ont appliqué à la lettre une politique d’austérité à la grecque qui, pour le moment, échappe à l’actualité du club. Les excellents résultats cachent peut-être les difficultés de demain car on ne peut passer d’un budget de 140 à 100 millions d’euros en quelques mois sans faire du dégât. Or ce n’est que ce dimanche que les premières conséquences de ces choix sont apparues face à Evian Thonon Gaillard avec des Marseillais au ralenti, produisant un jeu bien moins séduisant que ces dernières semaines.
Des Olympiens déjà sur les rotules
Comme on l’a vu lors du match face à Evian Thonon Gaillard, les Phocéens ont eu du mal à démarrer la rencontre et à la conclure. Fatigués par un voyage à l’autre bout de l’Europe et un match épique face à Fenerbahçe (2-2), les Marseillais ont eu toutes les peines du monde à gagner leur 6ème rencontre d’affilée en Ligue 1. Buteur face à l’ETG, Morgan Amalfitano a avoué compter sur cette semaine sans match le jeudi pour recharger ses batteries. » On était fatigués. (…) On a un peu fléchi au niveau des jambes, mais on est restés costauds. » André-Pierre Gignac, qui est rentré en cours de jeu, a la même analyse. » Maintenant, il va falloir récupérer. On a la chance d’avoir une semaine entière avant le prochain match parce que franchement on a puisé ce soir, on a raclé les tiroirs ! » Reste que face à d’autres écuries, les joueurs de l’Olympique de Marseille n’auraient certainement pas ramené les 3 points. Les dirigeants marseillais ayant affirmé à plusieurs reprises que le championnat était la priorité absolue du club, nous sommes en droit de nous demander si Elie Baup ne va pas être contraint de lâcher la C3 pour garder ses chances en L1.
Le retour de bâton de Fenerbahçe pour Baup ?
Plus adepte du turn-over que son prédécesseur, Elie Baup a aligné, à la surprise général, jeudi dernier face à Fenerbahçe son équipe-type laissant juste Gignac sur le banc de touche. Bien qu’il ait joué plus de 930 minutes depuis début août, Charles Kaboré a été par exemple titularisé face à la solide équipe turque. Le coach phocéen a donc choisi de ne pas choisir et de jouer crânement sa chance dans ce groupe où Marseille est outsider derrière Fenerbahçe. Pourtant, en terme économique comme en terme de médiatisation, l’Olympique de Marseille a finalement peu à gagner et même beaucoup à perdre en jouant à fond cette compétition.
Baup contraint de lâcher l’Europa League ?
« Nous verrons si on doit faire un choix entre la Ligue 1 et la Ligue Europa » estimait Elie Baup il y a quelques jours. Pourtant, l’avertissement de dimanche pourrait lui donner rapidement des raisons de trancher. L’entraineur provençal s’en défend. « Les joueurs les plus expérimentés ont l’habitude. Ils peuvent enchaîner. » Or on a vu, face aux Savoyards, que ses joueurs avaient justement eu du mal à « enchaîner » et qu’ils avaient dû leur nouveau succès à une bonne défense et à un arrêt magique de Steve Mandanda sur une tête piquée de Jonathan Mensah.
Avec 11 rencontres officielles disputées depuis le début de saison, l’Olympique de Marseille est le club français qui a le plus joué pour le moment. Et si l’enchainement actuel des rencontres a laissé les Phocéens récupérer un peu de leurs forces, ils disputeront 15 matches en 55 jours entre le 21 octobre et le 15 décembre, soit un match tous les 3 ou 4 jours !
A ce train-là, comment ne pas placer la priorité sur la Ligue 1 et laisser les jeunes et les remplaçants s’aguerrir dans les autres compétitions ? La saison passée, Didier Deschamps, avec un effectif plus expérimenté et plus étoffé, avait choisi de ne pas privilégier la Ligue 1 et on a vu le résultat (10ème place) et ses conséquences. Espérons qu’Elie Baup saura prendre en compte ces erreurs passées et faire admettre à ses joueurs que la Ligue 1 demeure le seul et unique objectif cette année.