Avant ce début de saison, la plupart des observateurs (parmi lesquels Foot Marseille) demeuraient interloqués par la gestion des derniers mercatos et plus globalement par la politique du club face à la rude concurrence imposée cet été par le LOSC et le PSG. Or ces deux derniers mois ont montré que nous nous étions pour le moment trompés et que finalement parfois on pouvait booster un groupe en diminuant sa qualité intrinsèque. Après le match nul obtenu au Stade Vélodrome dimanche dernier face au PSG, les Olympiens demeurent toujours leader du classement de Ligue 1 avec 3 points d’avance sur le club qatari. Alors qu’un quart de la saison s’est presque écoulé, on peut se demander si l’OM est en mesure de menacer l’hégémonie programmée du Paris Saint-Germain sur la L1.
Le collectif face au talent pur
Annoncés comme les grands favoris de cette Ligue 1 2012/13 avec un budget de 300 millions d’euros (contre 110 pour l’OM) et 245 millions d’euros dépensés en recrutement en 14 mois, le Paris Saint-Germain a déçu dimanche soir face à des Marseillais plus concernés par l’enjeu de cette rencontre. Seul Zlatan Ibrahimovic, décisif sur deux magnifiques buts, a tiré son épingle du jeu alors que ses coéquipiers sont demeurés apathiques durant la totalité de la rencontre. Pas de mouvement, peu de disponibilité, peu d’agressivité, les Qataris ont juste profité de la faiblesse du banc adverse et d’un effectif trop léger pour physiquement asseoir sa domination sur cette rencontre. Mais l’Olympique de Marseille a montré, comme l’avait annoncé Elie Baup quelques jours auparavant, de bien meilleures dispositions collectives
L’OM : une bénédiction pour le Qatar ?
Nouvel acteur du football français avec le PSG et la chaine de télé beIN Sport (qui concurrence une autre chaine pro-PSG : Canal+), le Qatar a « colonisé par l’argent » le football français comme le disait Jean-Luc Mélenchon. L’intérêt de ce petit pays est à la fois un bénéfice en terme d’image mais aussi celui de perdre le moins possible d’argent. Le retour de l’OM au sommet est donc pour le QSI une bénédiction puisqu’il donne à son club un adverse fort (du moins médiatiquement) dans un championnat qui aurait pu dès dimanche apparaitre comme sans plus d’intérêt. Et avec des abonnements résiliables à tout moment, la chaine qatari aurait eu du souci à se faire si tel avait été le cas. Le coach parisien, Carlo Ancelotti, y croit en tout cas dur comme fer. « Marseille est une bonne équipe, solide, avec une bonne expérience. Ça sera un bon concurrent pour le titre. » Reste qu’un match contre cet OM-là ne préparera jamais à des joutes de haut niveau face au Real Madrid, au Barça, à Manchester United, Chelsea ou au Bayern Munich !
Moins d’ambition et moins de pression
De leur côté, les Olympiens ont joué cette rencontre sans pression dans ce rôle très confortable d’outsider. Elie Baup était d’ailleurs très satisfait de la performance de ses hommes après la rencontre. « Paris était l’adversaire le plus costaud depuis le début de saison et on a fait face. Nous étions supérieurs mais les débats étaient équilibrés. On s’est hissé à la hauteur de ce match. » Épuisés par l’enchainement des matchs, les Olympiens ont d’ailleurs eu 2 jours de repos pour recharger les batteries. Parmi eux, un Marseillais a tout de même marqué des points à nouveau dans l’optique de son retour en équipe de France. Sans qu’on puisse évidemment dire que le Martégal a le talent du Suédois, André-Pierre Gignac a fait jeu égal dimanche avec Zlatan Ibrahimovic. Même présence, même réalisme pour les deux attaquants de pointe qui ont été, sans nul doute, les deux meilleurs acteurs de ce Clasico qui, au moins en première période, a tenu ses promesses.
