La Corogne 2-0 OM : la tactique et les joueurs

Toujours pas le temps de souffler pour les Olympiens qui, seulement 3 jours après leur seconde défaite consécutive en championnat, se déplacent en Galice pour affronter le Depor et tenter de garder toutes leurs chances de se qualifier pour la Coupe UEFA dans 15 jours lors du match retour au Vélodrome. Alors que la défense […]

Toujours pas le temps de souffler pour les Olympiens qui, seulement 3 jours après leur seconde défaite consécutive en championnat, se déplacent en Galice pour affronter le Depor et tenter de garder toutes leurs chances de se qualifier pour la Coupe UEFA dans 15 jours lors du match retour au Vélodrome.
Alors que la défense montre depuis le début de saison des signes inquiétants de fragilité, deux de ses piliers (Habib Beye et Abdoulaye Meité) sont suspendus. Sabri Lamouchi est resté à Marseille pour souffler après une intensive série de matches effectués sans préparation physique. Péguy Luyindula est le blessé de dernière minute et rejoint Alain Cantareil à l’infirmerie. Leyti N’Diaye (convalescent), Andre Luis (pas qualifié), Ahmed Yahiaoui et Karim Dahou (choix de Jean Fernandez) ne sont pas non plus sur la feuille de match.
L’entraîneur phocéen aligne un 5-3-2 qui se transforme souvent en 5-2-3 avec Cédric Carrasso dans le but, Demetrius Ferreira et Koji Nakata en stoppeurs, Frédéric Déhu (le capitaine) est libéro, Sylvain N’Diaye (à droite) et Taye Taiwo (à gauche) sont les arrières latéraux, José Delfim (le revenant) est le milieu le plus défensif et très axial, Wilson Oruma évolue plutôt sur le côté gauche, Franck Ribery est milieu ou ailier droit, Andrès Mendoza et Mamadou Niang sont les attaquants (ils permutent leur position dans l’axe et sur la gauche).
Yannick Quesnel, Khalifa Ba, Laurent Batlles, Salomon Olembé, Samir Nasri, Koke et Rachmane Barry sont sur le banc.

Les 30 premières minutes sont insipides jusqu’à un débordement de Romero et un centre en retrait mais Ruben ne cadre pas son tir. Sur la lancée, Ribery lance Niang qui se retrouve seul devant Molina mais l’avant-centre sénégalais de l’OM fait briller le portier du Depor. Tristan loupe ensuite son contrôle alors qu’il est devant Carrasso.
Nasri remplace Mendoza au retour des vestiaires et il ne passe rien jusqu’au milieu de la seconde période et une grossière erreur de Nakata qui permet à Ruben d’ouvrir le score tranquillement. En fin de match, Delfim et Ribery sont remplacés par Batlles et Koke et sur un beau décalage, Carril se retrouve devant Carrasso et double la mise.

Cédric Carrasso (6) : Encore abandonné par ses défenseurs sur les buts galiciens, il a été très présent dans les airs et impeccable sur toutes ses interventions. Pas grand-chose à reprocher au gardien marseillais.
Sylvain N’Diaye (5) : Il a joué très bas comme un latéral droit et a semblé manquer un peu de vitesse à certains moments mais il a fait les tacles qu’il fallait pour se rattraper sauf sur la dernière occasion qui a vu Carril doubler le score. Néanmoins, pour sa première titularisation, il a encore montré qu’on pouvait compter sur lui à n’importe quel poste.
Taye Taiwo (5.5) : Encore bien présent physiquement, il a eu moins de déchet dans ses relances et est moins monté vers le but adverse que lors des précédentes rencontres.
Demetrius Ferreira (5.5) : Stoppeur droit, il est venu très haut tenter d’intercepter les ballons (cela a d’ailleurs failli coûter un but en première mi-temps) mais n’a pas trop souffert face aux attaquants du Depor. Sa prestation démontre qu’il peut être une alternative à ce poste de stoppeur où on ne l’avait pas encore vu.
Koji Nakata (4) : Stoppeur gauche, il a fait une prestation impeccable si ce n’est cet incroyable loupé sur l’ouverture du score qui donne la victoire aux Galiciens alors que les débats étaient plus qu’équilibrés. Malheureusement, on peut faire un bon match, ne rater qu’un geste mais faire basculer un match, une qualification voire toute une saison…
Frédéric Déhu (6) : Le capitaine olympien a très bien tenu sa défense qui n’a pas eu de problème face à l’attaque espagnole. Il est intervenu aux moments opportuns, surtout sur les longs ballons aériens balancés par les défenseurs du Depor.
José Delfim (4.5) : Son dernier match sous le maillot de l’OM était le 3 août 2002 (à Lyon contre Nantes pour la première journée du championnat) et sa dernière titularisation le 4 mai 2002 (contre Montpellier pour la dernière journée du championnat). Cela fait donc 3 ans de blessures, de galères pour le Portugais qui est donc la grande surprise de la composition olympienne. Il a joué devant la défense, très bas et plein axe. Il a été lent (voire très lent par moments) et a fait quelques passes fort imprécises. Il a quand même tenu 75 minutes mais est sorti complètement lessivé.
Laurent Batlles (non noté) : Il a remplacé le Portugais pour le dernier quart d’heure et a amené un peu de vitesse et de technique.
Wilson Oruma (5) : Plus positionné sur la gauche en première mi-temps, il a alterné les tentatives intéressantes d’aller vers le but de Molina et les pertes de balles bêtes. Une performance très mitigée pour l’ex-Sochalien.
Franck Ribery (6) : Très percutant sur le flanc droit, il n’a pas hésité en plus à revenir défendre quand il le fallait. Il a fait une superbe passe décisive à Niang mais … Il a donc énormément couru et est sorti à la 80ème minute après n’avoir rien à se reprocher.
Koke (non noté) : Il a remplacé l’ex-Stambouliote mais n’a rien pu faire.
Andrès Mendoza (4.5) : Il a alterné (avec Niang) entre une position sur la gauche et dans l’axe. Il a pesé sur la défense, été présent dans les airs et sur les appels mais pas assez performant pour réellement inquiéter la défense espagnole.
Samir Nasri (4) : Il a remplacé le Péruvien au retour des vestiaires alors que ce combat physique ne semblait pas pour lui (en tout cas moins que pour Mendoza). En effet, il a été transparent, mangé physiquement et en plus maladroit dans ses gestes techniques.
Mamadou Niang (4.5) : Il a beaucoup gêné la défense espagnole par sa vitesse, sa puissance et il aurait pu (encore) être l’homme du match mais on bien vu qu’il faut marquer quand les occasions se présentent (une énorme par mi-temps) car tout peut arriver après. Les erreurs individuelles se voient plus quand on est défenseur (comme Nakata) mais elles sont aussi importantes et décisives quand elles sont faites par les attaquants…

Rageant, il n’y a pas d’autre mot qui vient à l’esprit après cette rencontre. L’OM maîtrisait plus que tranquillement le match jusqu’à l’ouverture du score consécutive à une incroyable erreur individuelle. Par la suite, une seule autre occasion pour les Galiciens et un autre but.
Cédric Carrasso, Frédéric Déhu et Franck Ribery ont été les meilleurs Olympiens tandis que Koji Nakata (pour son loupé) et Samir Nasri (pour son absence complète) ont été les moins bons.
Les Phocéens devront donc remonter 2 buts dans 2 semaines au Vélodrome, ce qui semble possible vu le niveau des Espagnols mais il faudra éviter les erreurs individuelles monstrueuses (comme Nakata et Niang lors de cette rencontre), mettre une grosse pression sur les Galiciens et surtout marquer les premiers.
En tout cas, en cas d’élimination, on pourra encore remercier la direction sportive du club qui aura, pour une Nième fois, montré son incompétence en décidant de jouer la Coupe à Toto avec un effectif très largement modifié (en plus en laissant partir les meilleurs pour les remplacer par des  » talents  » incertains) et pas assez préparé (beaucoup de joueurs sont arrivés trop tard). Tout cela pour se retrouver bon dernier du championnat après 2 (et sûrement 3) journées. Malheureusement, je crois ne pas être assez jeune pour espérer voir un jour l’OM avec des dirigeants compétents et soutenus par l’environnement du club…