ses talents.
Il aura été dit que cette saison serait exaspérante tant vue du bord du terrain que du point de vue des résultats. Les supporters que nous sommes passons successivement de l’espoir torride à la douche froide, du regain d’intérêt subit à l’ennui le plus ferme, et, il faut le dire, l’équipe est bien la cause de cette schizophrénie émotive… Un phénomène de yo-yo qui nous rappelle un autre endroit où les nerfs sont mis à rude épreuve: la bourse.
Parce qu’il faut bien admettre que les changements de caps ont été légion depuis Juillet dernier. Après « l’ascenseur Perrin » (on commence par ne rien perdre… avant de ne plus rien gagner), le nouveau capitaine d’industrie Anigo semblait avoir trouvé la formule de la stabilité, qui, si elle ne portait pas les actionnaires-supporters aux anges, avait eu au moins le mérite de stopper une hémorragie qui aurait pu amener très vite le club à la faillite…
Et depuis… Nous sommes très fortement ballottés dans les fluctuations d’un marché particulièrement agités en cette fin d’hiver 2004. Pourtant, les repères ne manquent pas. Mieux, des bornes incontournables auraient dû aider José dans sa quête d’obtention du titre de manager de l’année, alors que, du bas de sa tribune, c’est pourtant vers le fossé qu’il risque d’émarger en fin d’exercice (Muhumm…).
Ces constantes, n’importe quel analyste en début d’étude économique, pourrait les dégager.
1°) L’OM ne joue pas le même championnat que les autres.
Si une période pas si lointaine a existé où la peur que le maillot olympien inspirait faisait déjouer ses adversaires, désormais, ces mêmes adversaires sur-jouent. On ne compte plus les perfs exceptionnelles réalisées par des équipes qui mettront 3 mois à marquer autant de buts que contre nous en un seul match. Bastia et Rennes seraient dans les cinq premiers du championnat s’ils jouaient tous leurs matchs avec la gnack et l’envie dont ils ont fait preuve ces derniers jours. Marché fluctuant et prises de bénéfices hostiles…
2°) L’équipe est totalement incapable d’aligner deux performances comparables.
Devant une telle fébrilité, les tentatives d’OPA se font constantes, elles. Un si beau capital si mal géré aiguise forcément les appétits, de la multinationale Madrilène jusqu’à la PME Rennaise… Songeons qu’en trois matchs de championnat, nous avons marqué 8 buts contre… 8 encaissés. Si la courbe reste « flat » quant à la différence de buts, il n’en est pas de même dans les têtes et au classement. Les hauteurs du Nasdaq sont désormais à ranger à l’étagère « vieux souvenirs« , juste a à côté du carton « exercice comptable 2002-2003.
3°) L’équipe est incapable cette année de garder un score.
Autant la saison passée, une ouverture de la marque signifiait de manière quasi-systématique les trois points… Autant cette année, marquer (notamment à l’extérieur) nous rend certain que l’égalisation va arriver dans les 5 minutes suivantes… Si la concentration des joueurs peut être mise en cause, on pourra, comme en bourse, parler de fautes (récurrentes) de placements. On le répète : Anigo n’a été pour rien ni dans le recrutement de début de saison ni dans celui du mercato… néanmoins on le sent plus apte à gérer des fonds de pension (dont bénéficient désormais des Vedran Runje ou autres Philippe Christanval) que de surfer sur des marchés porteurs: après avoir trop misé sur l’action « match nul », José brûle ses cartouches comme un jeune broker new yorkais sous amphéts…
Dommage qu’il confonde si souvent « CAC40 » avec « cague 4-0 ».
4°) L’équipe accuse un manque de réussite assez déstabilisant.
De même que pour notre paragraphe 1, il est confondant de réaliser combien d’occasions il aura fallu à nos adversaires successifs pour nous marquer tous les buts encaissés cette année. Le ratio, c’est certain, ferait pâlir un vieux statisticien blasé à la retraite. Cet économiste acariâtre, appellons-le Jean-Pierre, ferait moins le gaillard devant ce « j’en marque » sylvestre (la chute des résultats datant de l’hiver)… (Muhhmm)…
5°) Ses points faibles ne se situent jamais deux fois dans le même secteur.
D’où notre titre. Le baron José avait annoncé vouloir tout rebâtir à partir de sa défense. Celle-ci connaît pourtant des fluctuations dignes des plus belles crises de notre histoire… Espérons que le match retour contre Liverpool ne se transforme pas en Jeudi noir…
Quand l’attaque est atone, la défense enchaîne une série efficace… Quand les buts s’enfilent en attaque, les défenseurs ne savent plus jouer. Enfin, quand ces deux secteurs stratégiques se mettent à l’unisson, c’est le milieu de terrain qui se dissout (et à l’heure de l’euro, ça ne vaut vraiment plus rien…).
« La bourse ou la vie ? J’ai choisi », disait Guy Bedos. Il est à redouter qu’en l’absence de qualifications pour toute joute européenne, les finances du club soient moins olympiennes que prévu. Et l’on sait à quel point il sera difficile alors de garder ou de faire venir les joueurs souhaités pour conquérir les marchés intérieurs à court terme. Il va donc être malheureusement temps de faire « tapis » (et pas avec un « e ») et jouer cette saison dans un sprint final qui va prendre des allures « coup de poker » qu’aucun cabinet de placement ne saurait conseiller… Alors quoi, dès ce Jeudi…? Rouge, impaire et passe ?
Allez les gars, c’est pas le moment de vendre ses parts… Didier, du haut de son formidable capital-buts, reste notre meilleure stock-option.