Non contente d’avoir obtenue, avec l’aide de son gouvernement, la réduction de la sanction du club madrilène (les violences et le racisme était pourtant bien réel au stade Calderon), la presse espagnole continue son lavage de cerveau :
El Mundo Deportivo consacre ainsi aujourd’hui un article sur la ville phocéenne. Le titre de ce dernier ne manque pas de rappeler les bons vieux films sur la French Connection : « Marseille, une ville sans loi. » Bien peu soucieux de regarder ce qui se passe dans ses stades, le quotidien espagnol s’en prend ainsi aux supporters de l’OM, qu’il accuse de faits gravissimes : l’utilisation de fumigènes contre le PSV Eindhoven… Qu’il se rassure, c’est effectivement le cas. Le club marseillais est régulièrement condamné à des amendes pour leur utilisation par la LFP et l’UEFA. Entrés dans les moeurs alors qu’ils étaient autorisés il y a de ça quelques années, les supporters olympiens peinent à se défaire de cette vieille habitude. Aussi condamnable que cela reste, il est toutefois bien triste de constater qu’El Mundo Deportivo préfère dénoncer ce détail, plutôt que de désapprouver le racisme qui gangrène nombre de stades de son pays. Enrique Cerezo, président de l’Atletico Madrid, profite de l’occasion pour cracher son venin : « l’UEFA envoie des délégués à chaque match qu’elle organise. J’imagine que celui qui était présent à Marseille a vu ces fumigènes et qu’il en a pris note. »
Par ailleurs le quotidien se dit surpris de l’attitude de Pape Diouf, qui est allé saluer les arbitres à la fin de la rencontre contre les Néerlandais. Selon lui, cette « manie étrange » du président marseillais cache une volonté « d’obtenir la plus grande punition possible » envers l’Atletico Madrid. Enfin, ce journaliste romancier décrit Santos Mirasierra comme étant un « supporter radical ». Nous préférons imaginer qu’il sous-entend là « supporter luttant contre le racisme », mais les évènements de ces dernières semaines nous poussent à croire que cela n’est pas forcément bien vu dans certains recoins de la capitale ibérique.
Les journalistes espagnols sont très doués : en martelant chaque jour leurs lecteurs de billets de cet acabit, ils assurent l’Atletico Madrid d’un soutien sans faille de la population ibérique. Aussi, tout semble être fait pour faire sortir les Phocéens de leurs gonds au match retour, de manière à prouver que les fauteurs de troubles ne sont pas Madrilènes. Au regard de la mauvaise foi, des mensonges et du traitement infligé à Santi, on peut effectivement penser que c’est réussi. Ne soyons pas leurres, un bonne partie de l’Espagne imagine désormais le supporter marseillais comme un être vil et violent. Le football n’ayant pas la même importance dans le pays hexagonal, la solidarité n’y est pas la même et nombre de Français seraient plus enclin à croire la presse madrilène que nous. S’il ne faut évidemment pas tomber dans leur jeu, tout laisse à penser que les centres de yoga vont prospérer sur les bords de la Méditerranée…