Récemment secoué par de nombreuses histoires, plus ou moins polémiques, l’OM retrouve peu à peu une certaine tenue. Dans les hautes sphères mais aussi et surtout sur le terrain. Encore loin d’être exceptionnels dans les résultats, les Marseillais ont à nouveau du peps sur le terrain. D’Istanbul à Villeneuve d’Ascq, retour sur une semaine rassurante en terme d’envie.
Lundi 26 novembre :
L’OM s’envole pour la Turquie. Plus précisément pour Istanbul, où, dans deux jours, les marseillais affronteront le Besiktas, pour le compte de la 5ème journée de la Ligue des Champions. Un match qui pourrait être décisif. En effet, l’Olympique de Marseille est en ballottage favorable et un bon résultat, coordonné à un faux-pas de Liverpool, pourrait même qualifier les olympiens. Eric Gerets communique donc, sans surprise, un groupe élargi de vingt-et-un éléments : Mandanda, Maté, Givet, Faty, Bonnart, Taiwo, Zubar, Rodriguez, M’Bami, Cana, Cheyrou, Oruma, Valbuena, Gragnic, Zenden, Ziani, Nasri, Arrache, Niang, Ayew, Cissé.
Le prochain mercato d’hiver pourrait avoir un parfum d’Argentine. Après que la presse ait annoncé depuis plusieurs semaines de nombreux noms venus du pays des Pumas, dont ceux de Palacio, Ibarra ou Denis pour ne citer qu’eux, c’est au tour d’un jeune prodige de Boca d’être associé à Marseille. En effet, Ever Banega, le talentueux milieu de terrain argentin, aurait tapé dans l’oeil de José Anigo, lors de sa récente tournée en Amérique Latine. Mais sur ce dossier, l’OM devrait avoir de la concurrence puisque le récent champion du Monde des moins de vingt ans intéresse aussi des prestigieuses équipes du Vieux-Continent comme le Milan AC, l’Inter, le Bayern Munich et le Real Madrid.
À l’aéroport de Marignane, alors que la délégation phocéenne s’apprête à embarquer, le président Pape Diouf, qui est bel et bien du voyage, fait une dernière mise au point devant la presse. » On y va avec un état d’esprit conquérant. On n’a pas le choix. On va à Besiktas pour jouer la gagne, c’est même une nécessité » s’empresse de clamer l’homme fort du club. Avant de continuer : » Je connais le public turc, l’ambiance. Il faut relativiser. Je ne dis pas que cet aspect ne compte pas du tout mais il reste accessoire et secondaire « . Diouf s’en remet ensuite à une intervention divine pour aider le FC Porto, adversaire de Liverpool, et donc propulser l’OM le plus vite possible au tour suivant : » On va compter sur les dieux de la Coupe d’Europe pour que Liverpool n’obtienne pas le succès escompté face à Porto « .
Mardi 27 novembre :
On croirait à une mauvaise blague. Mais, non. Celui qui avait quitté l’OM avec perte et fracas, et sans une once de remord pour la prestigieuse écurie allemande du Bayern, le bien nommé Franck Ribéry, regretté pour son immense talent mais pas pour son verbe parfois pas assez réfléchi, revient dans la presse sur le club qui l’a propulsé au sommet : l’OM. Dans La Provence, Ribéry reconnaît que le club lui manque, même s’il s’éclate en Bavière : » Je reste en relation avec Samir, Mamad’ ou encore Djibril. Bien sûr, je suis heureux au Bayern. Là-bas il y a tout pour réussir, mais je ne le cache pas, l’OM me manque. Je n’oublierai jamais les deux saisons passées avec le maillot olympien « . Il en profite d’ailleurs pour glisser un message à l’attention des supporters : » L’équipe a connu un début de saison difficile mais les voilà enfin lancés pour de bon « . Vraiment trop aimable.
À la veille du match face à Besiktas, Laurent Bonnart se confie à la presse. Titulaire indiscutable de l’arrière garde phocéenne, où il vogue de droite à gauche, au grès des absences de vents favorables pour Zubar ou de démâtage chronique pour Taiwo, l’ex-capitaine manceau se veut confiant avant ce match qui ne s’annonce pas comme un croisière sur une mer d’huile. » On reste un outsider dans cette compétition européenne. Nous devons aborder nos matchs avec simplicité et détermination. Tout le groupe doit s’impliquer dans le bon sens car on croit en la qualification « .
De son côté, le fougueux, mais non moins talentueux, entraîneur de Besiktas, Ertugrul Sagram, fait monter la pression. Le coach d’Istanbul n’y va pas par quatre chemins, quand il évoque l’OM. » L’arbitre avait été gentil avec eux au match aller mais je doute que Marseille puisse trouver un deuxième arbitre aussi conciliant. Depuis le changement d’entraîneur, ce ne sont plus tout à fait les mêmes joueurs qui évoluent. Ils font d’ailleurs de bons matchs. Vu notre classement et nos résultats, il est primordial de gagner. Afin d’espérer une finale à Porto » déclare-t-il.
Mercredi 28 novembre :
Il y en a bien un, du côté de l’OM, pour qui le match du jour revêt une importance particulière. Ex-entraîneur de l’ennemi juré de Galatasaray, Eric Gerets affronte donc une nouvelle fois le Besiktas. Il revient en Turquie avec beaucoup de plaisir, tant il a gardé de ce pays des souvenirs merveilleux. Il confie son sentiment avant le match : » Le contexte est très particulier. J’ai dit à mes joueurs de profiter d’une pareille occasion pour s’amuser. Ce sont des matchs que l’on n’oublie pas. Cela peut être un jour de gloire pour l’OM. En deux années à Galatasaray, je n’ai jamais perdu contre Besiktas. Mes joueurs croient en leurs moyens alors on ne peut qu’aller dans la bonne direction « .
Du côté de Besiktas, les membres du club haussent le ton. Ce match est primordial pour l’avenir européen immédiat du club et surtout pour avoir un sursaut d’orgueil après la branlée essuyée à Anfield 8-0, là où Marseille s’était imposée avec panache au début du mois d’octobre, pour les grands débuts de Gerets. Le président, Yildirim Demirrent, se veut d’ailleurs confiant : » Nous allons nettoyer cette honte. Si nous parvenons à nous qualifier, nous pourrons nous faire pardonner par nos supporters qui n’ont jamais renoncé à nous soutenir « . Même son de cloche du côté du capitaine Ibrahim Üzülmez. » Nous allons lutter pour notre honneur » déclare-t-il. Les marseillais devront être costauds.
L’OM s’incline finalement en Turquie, 2-1. Bien en place en début de match, l’Olympique de Marseille contrôle les débats, en s’appuyant sur une défense solide et sur la vitesse et l’explosivité de Mamadou Niang devant. Mais, rapidement, Nasri se blesse à la cheville et doit céder sa place. Les turcs ouvrent le score, sur un coup-franc direct imparable. Cette sortie désorganise les marseillais. En deuxième mi-temps, l’OM revient avec de meilleurs intentions et fait souffrir son adversaire. Taiwo, rentré à la pause, égalise d’une frappe monumentale. Mais le nigérian est coupable, à deux minutes de la fin, d’une énorme erreur de marquage, qui laisse filer Bobo pour le but de la victoire. L’OM n’est pas passé loin d’un joli résultat mais doit s’incliner. Et voit Liverpool, vainqueur facile de Porto, revenir dans son sillage.
Jeudi 29 novembre :
Le déplacement en Turquie a laissé des traces. Samir Nasri, sorti très vite du match pour un vilain coup à la cheville, doit passer des examens pour déterminer la nature de sa blessure et surtout la durée de son éventuelle indisponibilité. Il s’agit à priori d’une douleur persistante au tendon mais le corps médical de l’OM ne veut prendre aucun risque avec son meneur de jeu, déjà indisponible de longues semaines récemment à cause d’un syndrome méningé associé à un état grippal.
Eric Gerets revient sur la défaite de son équipe en Turquie. » On a été meilleur en seconde période. On voulait marquer ce deuxième but parce qu’il était important. On a tout fait pour marquer. Malheureusement, une nouvelle fois, c’est une erreur de placement qui nous coûte cher. On est déçu par le résultat mais pas par la manière. On a tout tenté » explique-t-il. Par ailleurs, l’hebdomadaire allemand Sportbild croit savoir que le technicien belge serait sur les tablettes d’Hambourg pour la saison prochaine. Gerets est encore sous contrat avec l’Olympique de Marseille jusqu’en juin 2010.
L’ancien défenseur de l’OM, Edouard Kula, est décédé à l’âge de soixante-trois ans. Baptisé « Doudou » par les supporters, il a disputé cent-vingt-trois matchs sous les couleurs phocéennes et a notamment fait parti de la fameuse équipe de 1972 auteur du doublé coupe/championnat. Technique, bon passeur, il était pourvu d’une très bonne frappe ce qui fit de lui d’un des meilleurs latéral gauche de sa génération. Il restera à jamais dans la mémoire des Marseillais. Toute l’équipe d’OMplanète s’associe à la douleur de sa famille et lui adresse ses plus sincères condoléances.
Vendredi 30 novembre :
Arrivé en début de saison en provenance de Nice, Matt Moussilou ne s’est jamais imposé à Marseille. Inutilisé, l’ex-lillois a choisi l’exil au Qatar. Il explique et assume ses choix : » J’en avais marre de faire banquette. J’avais besoin de jouer, de confiance. À Marseille, ce n’était pas possible. Peu importe la destination, j’avais besoin d’un nouveau challenge « . Puis il enchaîne : » Je m’en balance également des à priori des gens. Je gère ma vie et ma carrière comme je l’entends. Aux yeux des français, je me trouvais en situation d’échec. Je m’en moque complètement. Je suis venu au Qatar pour retrouver du temps de jeu et prouver ma valeur. Ici, j’ai tout pour être heureux « .
Annoncé depuis la veille partant à Hambourg en fin de saison, Eric Gerets a tenu à mettre les points sur les » i « . L’entraîneur marseillais fait une mise au point claire et définitive dans le quotidien sportif L’Equipe : » Je n’ai jamais parlé à ces gens-là, c’est une invention. J’ai un contrat de deux ans avec Marseille, j’ai bien l’intention de l’honorer « . Si tel était le cas, ce serait assurément une bonne nouvelle pour l’OM tant le technicien belge semble bonifier le groupe depuis son arrivée et avoir des idées claires quant aux projets à mener.
L’OM se rend à Lille ce week-end pour le compte de la 16ème journée de Ligue 1. Pour cette occasion, Gerets a choisi d’emmener dix-neuf joueurs dans le Nord : Mandanda, Maté, Bonnart, Givet, Zubar, Taiwo, Rodriguez, Faty, Cheyrou, Cana, M’Bami, Zenden, Valbuena, Gragnic, Ziani, Arrache, Ayew, Cissé et Niang. Quand à Nasri, il est finalement indisponible pour une semaine.
Samedi 1er décembre :
Gerets, décidément très en vue, s’exprime sur la santé de son équipe avant le match à Villeneuve-d’Ascq, face à Lille. Malgré la défaite de mercredi en Ligue des Champions, l’OM reste sur deux résultats probants en championnat. Mais Eric Gerets n’est pas pleinement satisfait : » Nous jouons des matches convenables, mais pour avoir des résultats sur la durée, il faut que tous ceux qui jouent évoluent à leur maximum « . L’entraîneur ne mâche pas ses mots et pointe les faiblesses de ses joueurs : » Malheureusement à chaque match il y en a deux ou trois qui ont des difficultés pour atteindre ce niveau, et cela donne des problèmes pour l’équipe, comme pour l’entraîneur. Il faut que tous les joueurs soient à leur meilleur niveau et y restent. Ca ne sert absolument à rien d’être à 90% un jour et 40% le suivant « . Il conclut cependant sur une note d’espoir : » Avec l’état d’esprit qu’ont mes joueurs depuis plusieurs semaines, je n’ai pas peur. Au contraire, je suis persuadé que Marseille va jouer un bon match, en équipe, collectif « .
À Lille, l’OM vient faire un résultat. Organisés dans un schéma désormais classique, avec le seul Niang en pointe, les marseillais vont faire jeu égal avec le LOSC durant la plupart du match. Parfois malmenés, ils s’en sortent bien avec un match nul 1-1 à l’arrivée. Makoun avait frappé sur la barre avant que Kluivert n’ouvre le score peu avant la demi-heure de jeu grillant la politesse à Rodriguez et Mandanda. Mais, quelques minutes plus tard, Niang remettait les pendules à l’heure d’une opportuniste reprise du pied droit qui prenait à défaut Sylva. Un point ce n’est pas une victoire, mais ce n’est plus une défaite. L’OM va mieux. En Ligue 1 aussi.
Après le match, l’homme providentiel, côté marseillais, Mamadou Niang, revient sur le match. » L’essentiel est que l’équipe va mieux. Ce soir, malheureusement, on n’a pas pu aller chercher la victoire même si on aurait pu le faire à certains moments. On l’a aussi échappé belle vers la fin. Ce match nul est très équitable. En ce qui concerne mon cas personnel, je le mets un peu de côté et je travaille au service du collectif. Ce soir, cela m’a souri et j’espère que cela va continuer » déclare-t-il.
Dimanche 2 décembre :
Sorti à la mi-temps du match qui a vu l’OM ramener un point de Lille (1-1), et remplacé par Salim Arrache, le jeune ghanéen, André Ayew, souffre de la cheville. Des examens complémentaires devraient rapidement donner de plus amples informations sur la nature de la blessure de l’attaquant marseillais et sur l’éventuelle durée de son indisponibilité.
Le président Diouf revient sur le point glané à Lille : » Ce match nul est un bon résultat à l’extérieur, face à une équipe qui avait besoin de points et qui était très motivée. On revient d’un voyage éprouvant à Istanbul où les joueurs ont livré un véritable combat. Le partage des points est un résultat équitable « . Pape Diouf espère que les trois matchs importants, face à Monaco, à Bordeaux et contre Le Mans, qui se profilent d’ici à la fin d’année seront placés sous les mêmes auspices. Ainsi l’OM pourrait combler une partie de son retard.
Suite au match nul obtenu à Villeneuve-d’Ascq face à Lille (1-1), pour le compte de la 16ème journée de Ligue 1, l’entraîneur de l’OM, Eric Gerets, a accordé deux jours de repos à ses joueurs. Ainsi, les Marseillais ne reprendront l’entraînement que mardi, à la Commanderie. S’en suivra ensuite une semaine chargée qui débouchera sur l’importante réception de l’AS Monaco.