La stabilité à la Marseillaise 2/3

Le milieu de terrain, zone primordiale du jeu a encore été refait à neuf. C’est par là que passent tous les ballons à la récupération, à la relance et à la création et que pour que tout ça prenne il faut un minimum de travail, de patience et d’automatismes ce qui bien évidemment n’arrive jamais […]

Le milieu de terrain, zone primordiale du jeu a encore été refait à neuf. C’est par là que passent tous les ballons à la récupération, à la relance et à la création et que pour que tout ça prenne il faut un minimum de travail, de patience et d’automatismes ce qui bien évidemment n’arrive jamais à Marseille depuis quelques années déjà. Sur les milieux de l’année dernière seuls Salomon Olembé et Samir Nasri sont restés. Le Camerounais dont le départ vers Majorque était pourtant acquis risque une nouvelle fois de très peu jouer alors que le talentueux minot reste attaché au club ce qui semble être limite une performance tant le système de la carotte Anglaise est désormais plus jouissif que l’amour supposé du maillot.

L’option d’achat sur Vachousek a été levée par l’Austria de Vienne bien que le joueur soit blessé, peut-être qu’il fallait un peu plus de patience avec lui et finalement accepter de le faire jouer à son vrai poste, son compatriote Rudölf Skacel a quant à lui été de nouveau prété mais en Écosse, il semble peu probable qu’il reprenne un jour le maillot blanc. Celestini qui a eu du mal à digérer l’après Perrin a finalement choisi de rester en Espagne à un endroit qui finalement lui correspond bien : ailleurs. Brahim Hemdani passé en un éclair de capitaine courage et de joueur ultra-polyvalent à bouche-trous de service n’a pas été prolongé, il est donc parti vers un nouveau challenge en s’engageant avec les Rangers. Il devrait, espérons-le pour lui, avoir un salaire plus important qu’à Marseille, à croire que dans ce club il faut être fainéant et un brin grande gueule pour être grassement payé. Pour continuer avec les indésirables Pascal Johansen a choisi avec raison de rester à Strasbourg, club qui lui allait si bien il fut un temps tandis que Sylvain N’Diaye a été libéré sur le tard, l’entraîneur n’ayant pas l’air de lui faire confiance. Encore une fois, le club casse un contrat plutôt que d’essayer de le transférer avec une indemnité même ridicule (elle reste au moins positive dans la balance !), bien que sortant d’une saison moyenne il avait une certaine valeur marchande, mais comme on fait tout à l’envers on ne lui cherche une porte de sortie qu’à la dernière minute. Laurent Battles, joueur toujours exemplaire, acceptant sans faire de vagues son statut de remplaçant l’année dernière (notamment sans l’ouvrir dans la presse ce qui devient à la mode) et auteur de nombreux buts aussi beaux que décisifs a lui reçu un léger traitement de faveur, bien que prolongé dès le début du mercato, le discours de l’entraîneur semblait clair et son temps de jeu allait être considérablement diminué. Même si l’indemnité reçue peut sembler assez faible pour certains, le transfert s’est fait rapidement pour le bien de tous, les 3 parties semblant plutôt satisfaites de l’accord trouvé.

Construire sur la durée se révèle souvent impossible dans notre club, c’est encore plus vrai lorsque l’on voit la gestion de nos jeunes pousses formées au club, même si Samir Nasri a prolongé au club et devrait encore continuer à progresser chez nous en espérant qu’il ne grille pas les étapes (son début de saison étant relativement décevant) c’est l’exception qui confirme la triste règle. Le jeune Thierry Racon qui sortait d’un prêt plutôt convaincant en Bretagne a été transféré à Guingamp pour une somme dérisoire alors que le banc Marseillais était plutôt en train de se vider à vitesse grand V. Le plus gros gâchis de cette incompétence à canaliser nos jeunes est bien entendu le jeune Ahmed Yahiaoui, joueur pourtant considéré longtemps comme l’un des meilleurs espoirs issus de notre centre de formation et courtisé un temps par le richissime Chelsea. Il y a quand même un problème chez nous, on se force à former des joueurs afin d’espérer en faire éclore quelques uns de temps en temps et pour le moindre pet de mouche l’un de nos meilleurs espoirs, plutôt que de le recadrer on le laisse partir sans même avoir l’impression qu’on a essayé de trouver des compromis. Et on s’étonne ensuite du manque de productivité du centre de formation…

Notre fameuse paire de milieux défensifs présentée au départ comme l’une des meilleures du championnat n’a finalement pas été très convaincante. Un manque d’envie plus que de talent ? Il y a sûrement une part de vraie, lorsqu’on regarde certaines de leur prestations comme face à Lyon la saison passée ou ils avaient été très bons avec de sacrés clients dans leur zone, mais leur saison globale n’a pas non plus été dignes d’un grand niveau, Costa annoncé comme un pitbull n’aura finalement été qu’un joueur parmi tant d’autres manquant de hargne et de discipline. Il méritait certainement une seconde chance, car il est encore jeune et il reste potentiellement fort, encore une énigme propre à nos dirigeants qui ne savent pas se montrer patients et qui préfèrent brader un joueur après une unique saison sous nos couleurs. Pedretti reste le cas ambigu de ce mercato en termes de départs, son contrat disposant d’une clause unique en son genre qui lui permettait d’aller voir ailleurs si on ne lui frottait pas ses jolies pompes encore une fois à coups d’euros. Il faut tout de même signaler que si on ne s’est pas qualifié en Ligue des champions, c’est aussi en partie à cause de lui, ce n’était pas LE joueur irréprochable non plus se satisfaisant bien souvent du minimum syndical. Ce qui est plus dommage c’est de l’avoir cédé à un concurrent déjà bien armé pour nous casser (le moral bien sur), le prix du transfert reste à débattre Aulas ayant l’impression de nous avoir fait une fleur, le supporter Marseillais ayant l’impression qu’il se paye notre tête une fois de plus.

Pour combler ces hélas, très nombreux départs, il fallait bien recruter, et comme c’est tous les ans, c’est une fois qu’on a viré tout le monde que l’on commence à s’activer sérieusement en espérant être prêt fin août (sic). Un jour il faudra bien comprendre que quitte à tout virer, autant le faire proprement et dès le début. Tandis que les autres se renforcent, l’OM improvise.
Wilson Oruma déjà pressenti l’année dernière, arrive enfin du côté de la cannebière, libre de tout contrat, c’est donc un premier renfort peu onéreux. Son inconstance légendaire étant due surtout à sa saison passée en demi-teinte, laisse supposer qu’il va tout de même nous apporter beaucoup au milieu de terrain, le Nigérian dispose d’un énorme coup de rein qui bien souvent dérange les joueurs adverses. Son début de saison n’est pas glorifiant aux yeux de certains, ce que l’on constate tout de même, c’est que lorsqu’il n’est pas là il manque cruellement à l’équipe.
Le Portugais José Delfim après de nombreuses galères revient au club, et d’après l’entraîneur, très motivé. La motivation ne fait certes pas tout, mais le Portugais reste un très bon joueur pour notre banc plutôt vide, encore un peu juste, on sent qu’il essaie de bien faire et nul doute qu’il aura souvent sa chance avec les blessures/suspensions éventuelles de certains et l’enchaînement des matchs dans la saison. Après autant de pépins physiques et autant d’efforts, il mérite qu’on lui fasse confiance, il n’a jamais eu le temps de faire ses preuves.
La plus grosse affaire, a priori, semble être l’arrivée de Franck Ribery. Arrivé en même temps que son ancien entraîneur Jean Fernandez après seulement 6 mois passés en Turquie. Le meneur de jeu étonne par sa vitesse et ses dribbles. Véritable poumon de l’animation offensive, il est très combatif et hargneux (peut-être un peu trop). Le conflit qui l’oppose à son ancien club n’étant toujours pas réglé, il faut espérer que le joueur est de bonne foi dans ce litige car avoir un joueur de ce calibre sans aucune indemnité est sans conteste l’une des meilleurs affaires réalisée par un club de championnat de France cette saison.
Pour stabiliser le milieu de terrain, les dirigeants ont optés pour un prêt renouvelable de Sabri Lamouchi, choix plutôt étrange au premier abord, le supporter espérant une plus grosse pointure. Le joueur d’expérience semble revenir à un niveau bien plus qu’honorable et semble avoir en plus pris une part importante dans le vestiaire Marseillais. D’un calme Olympien, espérons qu’il saura faire taire ses plus fervents détracteurs au cours de la saison.
Afin d’avoir un peu plus d’agressivité dans la récupération, sur la fin du marché des transferts, les dirigeants ont jetés leurs dernières cartes sur l’international Albanais du Paris Saint Germain Lorik Cana, presque idolâtré du côté du parc, les supporters Parisiens voyaient en lui une icône du club et un potentiel futur capitaine, son statut de remplaçant de luxe ne semblait pas lui convenir. Bien que commentant beaucoup de fautes, sa fougue et sa relative expérience (il était l’un des rares à surnager dans le contexte difficile de nos amis Parisiens l’année dernière) seront utiles au jeu Phocéen portés vers l’avant, il fallait un joueur accrocheur afin de bloquer les contre-attaques nombreuses auxquelles on s’expose facilement.

Conclusion :

Bien que quantitativement, le recrutement paraisse faible, il reste tout de même de qualité, intelligent, peu onéreux et semble bien correspondre au jeu offensif souhaité par Jean Fernandez. On dispose de joueurs de talents avec Ribery et Nasri, de la puissance avec Oruma et Cana et de la lucidité et de l’expérience avec Lamouchi. Le faible niveau de notre banc permet toutefois d’ajouter un bémol au recrutement, car les combinaisons sont loin d’être infinies et une blessure de l’un de ces joueurs risque d’entacher grandement les performances (bien que pour l’instant mauvaises en championnat) de l’OM. Dans ce grand ménage, il y avait sûrement quelques joueurs à conserver malgré tout, certains ayant peut-être d’un peu plus de temps pour s’adapter, Essien à Lyon en est un très bon exemple.