Après avoir fait virer Pape Diouf via Robert Louis-Dreyfus puis avoir lui-même licencié Jean-Claude Dassier, Vincent Labrune a finalement décidé de ne pas trancher dans le vif et de conserver José Anigo suite aux déclarations de Didier Deschamps suivies le lendemain par celles du Directeur Sportif.
Un président loin du terrain
Très occupé par sa vie personnelle et professionnelle à Paris, le président de l’OM n’est que très rarement présent à Marseille. Il était pourtant dans la cité phocéenne pour la réception d’Ajaccio mais n’aurait été au courant des échanges houleux entre ses deux dirigeants qu’à son retour le soir-même à Paris. Éloigné des réalités du terrain notre cher président ? Les groupes de supporters se sont en tout cas chargés de lui rappeler que Marseille n’était ni une ville, ni un club comme les autres et que la passivité des précédentes années allaient peut-être prendre fin sous sa présidence. Labrune va devoir taper du poing sur la table.
Labrune parie sur de meilleurs résultats pour l’OM
Quarante-huit heures après la violente réaction de José Anigo à la fin du match OM – Ajaccio, Vincent Labrune s’exprime par communiqué sur le site officiel et met en garde notamment José Anigo, sanctionné financièrement, contre tout prochain écart de conduite. « je ne tolèrerai plus aucun écart ou états d’âme exprimés publiquement qui puissent compromettre la bonne marche du club. » En d’autres termes, le bras droit de Margarita Louis-Dreyfus a décidé à laisser passer l’orage et de voir si le temps permet de calmer les choses entre les deux protagonistes. Avec une certaine habileté, Labrune table sur l’amélioration des résultats sportifs de l’Olympique de Marseille pour apaiser les tensions au sein du club. Le calendrier des prochains jours, relativement clément avec le club phocéen, peut effectivement laisser espérer un retour de Marseille dans la première partie du classement.
Anigo et Deschamps ensemble pour combien de temps ?
Malgré tout, on peut se demander si ce manque de courage (on peut en tout cas l’interpréter comme cela) n’est pas qu’un pari à court terme. À la demande du coach phocéen, Vincent Labrune a écarté en juin dernier José Anigo des terrains pour laisser à Didier Deschamps les mains libres. Or, seuls de bons résultats sportifs peuvent éteindre l’incendie et mettre fin – temporairement – à la lutte des clans. Mais jusqu’à quand ? Les deux hommes semblent blessés et guérir ne parait être leur première volonté.
Avec déjà des responsabilités proches de celles d’un manager à l’anglaise, Didier Deschamps se satisfera-t-il de ce statu quo ? La situation du coach marseillais parait tout aussi précaire que celle de son nouvel ennemi même si elle est soumise à des contraintes plus factuelles que celles d’Anigo : le classement de l’OM en Ligue 1. Rappelons tout de même qu’une non-qualification en Ligue des Champions plongerait le club dans une crise financière sans précédent. De son côté, José Anigo sort encore plus affaibli qu’il ne l’était déjà depuis le remaniement du club en juin. Ce seront cependant les résultats sportifs du club qui scelleront l’avenir de ces deux hommes à l’OM.