Labrune compte beaucoup sur Bielsa

L’Olympique de Marseille et son président Vincent Labrune ont annoncé ce vendredi l’arrivée de Marcelo Bielsa au poste d’entraîneur à partir de la saison prochaine. Le technicien argentin prendra donc bien la succession de José Anigo. Il aura la lourde tâche de conduire le projet du président Vincent Labrune qui veut faire de l’OM, le  » Dortmund du Sud « .

Un mois. Il a fallu attendre tout ce temps pour voir enfin l’OM officialiser l’arrivée de Marcelo Bielsa. Le technicien argentin, attendu comme Le Messie, va donc bien prendre en main l’équipe marseillaise à partir de la saison prochaine. Avec un objectif clair : permettre à l’équipe phocéenne de retrouver la Ligue des Champions le plus vite possible, en s’appuyant sur une politique de jeunes joueurs français ou étrangers considérés comme de véritables espoirs et disposant d’un potentiel à développer. Ce que Marcelo Bielsa a toujours réussit à faire dans les clubs où il est passé. De quoi envisager l’avenir sous les meilleurs auspices :  » Je suis content parce que nous allons franchir un palier en termes de compétences. Nous sommes le 33e budget européen et nous avons un entraîneur qui se situe bien au-dessus et qui n’a rien à envier aux meilleurs «  a déclaré le président marseillais à L’Equipe.

Le technicien argentin, on commence désormais à le connaître. Pendant toute la période des négociations, les médias ont multiplié les superlatifs pour présenter celui qui est considéré par Pep Guardiola comme  » le meilleur entraîneur au monde « . Un technicien à la réputation mondiale certes, mais qui à ce jour dispose d’un palmarès bien maigre : quatre titres de champion d’Argentine avec Newell’s Old Boys (3) et Velez Sarsfield (1). On y ajoute une finale de Copa Libertadores et lors de sa dernière expérience en club, avec l’Athletic Bilbao, une finale de la Ligue Europa et de la Copa del Rey (2012), et on a fait le tour. A titre individuel, il a récolté le titre de meilleur entraîneur de l’année en 2001 et meilleur entraîneur de l’année en Amsud en 2009. Le profil idéal selon Vincent Labrune :  » Bielsa était en phase avec ce que j’avais commencé à construire l’été dernier, et le recrutement de jeunes joueurs qu’il va faire progresser à tous les niveaux. Il veut tous les garder d’ailleurs «  ajoute le dirigeant olympien.

Malgré ce maigre palmarès, en comparaison à sa flatteuse réputation, Marcelo Bielsa est reconnu dans la profession. Très méticuleux, le technicien argentin, avant de donner sa réponse positive à l’OM, a étudié l’histoire du club, son environnement, l’équipe actuelle et s’est également projeté sur celle à venir. Egalement reconnu pour son amour du beau jeu, il devrait donc pouvoir contenter l’exigeant public du Stade Vélodrome :  » Les équipes qu’il prend, ça joue au ballon, ça attaque, ça va de l’avant, il veut attaquer, il veut attaquer (il s’enflamme). C’est un plaisir de voir les formations entraînées par Marcelo «  dit de lui, sur Eurosport, Jorge Quiroz, ancien joueur argentin qui connait bien le nouvel entraîneur olympien. Toutefois, il s’empresse d’ajouter :  » Mais je pense que les joueurs vont souffrir psychologiquement avec lui. Pour eux, ça va être très dur ! C’est pour ça qu’il est dit un peu ‘loco’… Mais attention, il n’est pas fou du tout ! Il est très intelligent, c’est quelqu’un qui a une intelligence supérieure  » ajoute-t-il.

Reste désormais à savoir si la méthode Bielsa sera bien acceptée par ses nouveaux joueurs, plutôt habitués à des séances d’entraînement courtes et pas trop difficiles à base de tennis-ballon ou toros comme ces dernières semaines avec José Anigo à la barre :  » Dès fois, c’est vrai, il intoxique un peu ses joueurs parce que c’est difficile pour un groupe de faire autant de sacrifices, de concessions parce qu’il est très exigeant. Que ce soit à l’entraînement ou dans l’attitude. Il réclame un investissement total. Donc ce qu’il dit, c’est qu’au bout d’un cycle de deux ans, il faut, soit changer de club (pour lui), soit changer les joueurs (de l’effectif). C’est sa méthode : on aime ou on n’aime pas «  conclut Queiroz. Mais n’est-ce pas ce qu’il faut à l’OM pour rebondir ? L’avenir répondra à la question.