Labrune le boss du mercato

Toujours en retrait depuis son arrivée, Vincent Labrune a pris en main cet été le mercato de l’Olympique de Marseille et apposé sa patte sur la totalité des arrivées. Avec 41.5 millions d’euros dépensés, l’OM a été ainsi l’un des clubs les plus actifs en Ligue 1.

Dans ces colonnes, nous ne nous sommes jamais fait prier pour tacler le successeur de Jean-Claude Dassier au cours des dernières années, estimant que Vincent Labrune n’avait ni la culture, ni l’envergure pour diriger l’Olympique de Marseille. Or force est de constater que, cet été, le bras droit de Margarita Louis-Dreyfus a pris les choses en main avec un certain brio.

Des promesses tenues

Échaudés par les cerises de Pape Diouf et les « ventes » pour des clopinettes de Gabriel Heinze, de Lucho Gonzalez et de bien d’autres, les supporters n’avaient pas cru les déclarations de Vincent Labrune qui, la saison passée, avait annoncé que des résultats de l’OM dépendrait le mercato d’été. « On aura une très bonne équipe la saison prochaine si on se qualifie pour la Ligue des Champions. Si on finit dans les 5 premiers, on aura une bonne équipe » avait annoncé le président de l’OM en novembre 2012. Aujourd’hui, force est de constater que les promesses ont été tenues puisque jamais depuis 10 ans, l’Olympique de Marseille n’a eu une balance des transferts aussi déficitaire.
L’autre promesse de Vincent Labrune était de conserver tous les cadres de l’équipe. Elle est aussi tenue. « Je suis assez tranquille pour vous dire qu’on a les moyens et l’envie de les conserver l’année prochaine. Je pense que cette envie est réciproque » disait Labrune à propos de Mandanda, Nkoulou, Valbuena, A. Ayew et Gignac. Reste que la question de la prolongation ou du départ de Nkoulou, d’Ayew et de Gignac devra se poser dans les prochains mois puisqu’ils seront en fin de contrat en juin 2015.

Un mercato dispendieux

Disposant d’un budget initial de 25 millions, l’Olympique de Marseille a profité de l’élimination prématurée de l’OL en Champions League qui devrait rapporter 5 millions d’euros et du départ de plusieurs joueurs (dont un Morgan Amalfitano, un des gros salaires du club) pour exploser les compteurs avec 41.5 millions d’euros investis sans avoir vendu un seul joueur. Le groupe d’Elie Baup s’est donc fortement renforcé avec l’arrivée de Dimitri Payet et de trois futures pépites françaises, Mario Lemina, Florian Thauvin et Giannelli Imbula. On parle même de la possible arrivée d’Anthony Réveillère qui, lui, est libre de tout contrat. Dans ces choix, Vincent Labrune a eu un rôle déterminant puisqu’il a éconduit bon nombre de pistes qui intéressait le duo Baup – Anigo. Le coach marseillais dispose désormais d’un groupe compétitif, élargi qui souffre peut-être d’un manque de talent en pointe mais qui parait capable d’accrocher la troisième place, synonyme de Champions League. C’est en tout cas l’objectif assigné aux joueurs qui ont ramené pour le moment 3 victoires en 4 rencontres.

Et aussi des promesses … de vente

« Il nous suffit de transférer un de nos joueurs à fort potentiel de plus-value avant le 30 juin 2014 pour être bénéficiaires » expliquait Vincent Labrune il y a quelques jours. Avec la volonté (comme Pape Diouf) de ne pas réclamer d’argent à l’actionnaire, Labrune se doit donc d’amener son budget à l’équilibre ce qui ne sera pas facile vu les investissements consentis. Pourtant le président de l’OM parait optimiste. « La masse salariale va encore baisser » avec de nouveaux salaires compris entre « 80 000 et 120 000 euros« . C’est peut-être oublier Dimitri Payet dont les émoluments devraient tourner au delà des 200 000 euros. Toujours est-il qu’il est probable qu’un des meilleurs joueurs du groupe d’Elie Baup quitte Marseille cet hiver ou l’été prochain. Mais l’arrivée de plusieurs jeunes à fort potentiel devrait compenser probablement cette vente. Reste à savoir qui sera ce joueur.

Le PSG avec Cavani, et le Monaco avec Falcao n’ont-ils pas fait eux aussi un bon mercato cet été ? Oui évidemment mais la différence est que l’argent investi par ces deux équipes off-shore ne vient pas du club lui-même mais de leurs riches propriétaires. Un système qui ne pourra perdurer avec le fair-play financier et qui ne donne que très peu de mérite aux dirigeants.