Labrune, le démineur de l’OM

Arrivé l’été dernier après avoir fait éjecter Pape Diouf en 2009 et Jean-Claude Dassier en 2011, Vincent Labrune pensait certainement trouver un club pacifié et sur les rails du succès. Le début de saison catastrophique de l’OM a changé la donne et obligé le président phocéen à enfiler le bleu de chauffe et à s’activer […]

Arrivé l’été dernier après avoir fait éjecter Pape Diouf en 2009 et Jean-Claude Dassier en 2011, Vincent Labrune pensait certainement trouver un club pacifié et sur les rails du succès. Le début de saison catastrophique de l’OM a changé la donne et obligé le président phocéen à enfiler le bleu de chauffe et à s’activer – à sa manière – pour éteindre les incendies. Car là où Pape Diouf, Bernard Tapie, Christophe Bouchet ou Jean-Claude Dassier ont imposé leur grande gueule, Vincent Labrune s’est évertué à parler peu mais à agir en coulisses. Décryptage.

Labrune face à la crise sportive

« Quand on a 9 points en 10 matches, on ne peut plus raisonner en terme de classement et on ne peut que se fixer un certain nombre de points à prendre pour que tout reste possible. Nous voulons toujours accrocher une place en Ligue des Champions » indiqué Vincent Labrune dans L’Equipe le 28 novembre dernier. L’impératif économique en ligne de mire (une non-qualification ferait perdre à l’OM plus de 20 millions d’euros et des joueurs seraient amenés à quitter le club), Vincent Labrune aurait pu virer Didier Deschamps sur l’autel des résultats même si ce départ aurait étrangler financièrement le club (on parle de 7 millions d’euros). D’autres l’ont fait pour moins que ça. Sans véritable légitimité sinon celle accordée par Margarita Louis-Dreyfus, le président phocéen a choisi le status quo. L’Olympique de Marseille a aujourd’hui 25 points mais demeure toujours à 11 points du leader Montpellier.

Labrune et le clash Deschamps / Anigo

Si d’autres auraient tranché dans le vif en écartant un des deux protagonistes, Vincent Labrune a choisi de ne pas choisir. Le président de l’OM a décidé de miser sur l’amélioration des résultats sportifs pour conduire à l’apaisement et de se laisser le temps de la réflexion même si on peut penser qu’il sait pertinemment que ce problème non réglé lui pètera à nouveau à la figure à un moment ou un autre. « Quand l’OM se trouve dans une passe difficile, cela a tendance à réveiller des forces obscures et des rumeurs qui mettent de l’huile sur le feu. Tout n’est pas rose, mais tout n’est pas noir non plus. On s’est fixé un cap et on fera un bilan en fin de saison. Aujourd’hui il faut avancer. » Avancer pour mieux reculer ?

Labrune et la gestion des joueurs

Inquiet du faible temps de jeu que lui accordait Didier Deschamps ces dernières semaines, Mathieu Valbuena était en plein doute. Le président Labrune a immédiatement réagi après le match OM – Bordeaux en rencontrant le milieu marseillais dans une pièce du Stade Vélodrome. « Tout s’est très bien passé. On a parlé de lui, de son parcours à l’OM. Ce n’est pas un joueur neutre. » Un déminage en règle.
Lors du clash entre Didier Deschamps et André-Pierre Gignac, Vincent Labrune s’est encore montré très discret. « Je n’ai rien d’autre à dire sur ce sujet » avait laconiquement indiqué le dirigeant olympien. Bien que soutenant son entraineur, le président de l’OM a rencontré le joueur et apaisé la situation. « Le dossier est clos. Il y a une réelle volonté d’apaisement de la part d’André-Pierre Gignac et une réelle volonté du club de rester concentré sur nos objectifs sportifs jusqu’à la trêve. »

Peu présent à La Commanderie (ce qui explique peut-être aussi les affaires à répétition), Vincent Labrune explique malgré tout gérer « l’OM au quotidien » voire même « 24 heures sur 24« . Sa gestion est en tout cas relativement singulière et tranche avec celle de ses prédécesseurs. L’avenir nous dira si c’était la bonne.