Laurent Blanc est né à Alès, dans le Gard, le 19 novembre 1965. Formé à Montpellier où il restera de 1983 à 1991, il commence sa carrière au poste de milieu offensif avant de progressivement reculer. Fort de sa réussite dans l’Hérault, il est transféré à Naples (91-92) mais son séjour italien tourne court. Il vient alors se relancer dans sa région au Nîmes Olympique (92-93) puis rejoint successivement Saint-Etienne (93-95) et Auxerre (95-96). Ayant retrouvé son plus haut niveau et démontré définitivement son talent de libero, Barcelone lui fait les yeux doux (96-97). Une fois de plus son escapade hors de l’hexagone se solde sur un bilan mitigé. L’Olympique de Marseille (97-99) profite alors de l’opportunité pour faire revenir le défenseur en France. Après deux saisons concluantes, il poursuit sa longue carrière à l’Inter de Milan (99-01) avant de finalement clore son parcours de joueur après deux dernières saisons à Manchester United (01-03).
International français à 97 reprises (16 buts), il compte à son actif 2 Coupes de France (Montpellier 1990, Auxerre 1996), un titre de champion de France (Auxerre 1996), une Coupe du Monde (1998), un Euro (2000), un titre de champion d’Angleterre (Manchester 2003).
Blanc : ses années phocéennes
Arriv en 1997 à la demande de Rolland Courbis qui vient de s’installer sur le banc olympien, il est censé formé la « Paire Blanche » en défense centrale aux côtés de son homonyme (lui aussi ex-Montpelliérain) Serge Blanc. Non content de se poser en maître d’une défense ferme, Laurent Blanc s’affirme aussi en buteur avec la bagatelle de 11 buts marqués (soit le meilleur total marseillais de la saison) et propulse les Phocéens en coupe UEFA en décrochant la 4ème place du championnat.
L’exercice suivant (98-99) est celui de l’apogée de l’ère Courbis. Jusqu’au bout Le Président pense pouvoir réaliser le doublé Championnat / Coupe d’Europe avant de voir le rêve tourner au cauchemar. D’abord avec une finale de Coupe UEFA perdue face à Parme, puis en laissant échapper le titre aux Bordelais, vainqueurs lors de la dernière journée au Parc des Princes dans des circonstances discutables.
Top et Flop du Président
Antithèse du défenseur moderne rapide, physique et aux pieds carrés, Laurent Blanc reste dans la légende olympienne comme un libero doué d’une technique hors du commun à son poste. De sa formation de milieu offensif, il conserve une vista qui lui permet d’orienter le jeu depuis l’arrière, de distiller des relances d’une précision sans faille mais aussi de se muer en buteur. Du haut de ses 1m92, Le Président bénéficie aussi d’un jeu de tête redoutable et précieux sur les coups de pieds arrêtés tant défensifs qu’offensifs. C’est pourtant ce jeu de tête d’habitude si efficace qui le perdra en finale de l’UEFA contre Parme. Sur une action anodine à la 26ème minute, le libero appuie mal sa passe en retrait de la tête pour Porato et se fait chiper le ballon par Crespo qui marque et contraint les Marseillais à courir après le score pour finalement se faire étriller (3-0). Peu rancunier, le public olympien n’en tient pas rigueur au défenseur en n’oubliant pas les deux années exceptionnelles de Laurent Blanc.
Blanc : ses gestes de légende
– OM – Montpellier 1998 : si les buts sur pénalty sont généralement considérés comme des buts faciles, il en est dont l’importance les rend légendaires. C’est le cas de celui inscrit par Laurent Blanc à la 89ème minute un soir d’été en 1998 au Vélodrome. Ponctuant un match au scenario incroyable, Laurent Blanc inscrit alors le 5ème et dernier but marseillais contre Montpellier, synonyme d’une improbable victoire (5-4) après avoir été mené 0-4 au terme de la première mi-temps. Plus qu’un simple but sur penalty, ce geste demeure la conclusion d’un match épique et de la naissance d’un groupe.
– Bologne – OM 1999 : au printemps 1999, c’est encore dans une affaire de pénalty de dernière minute que Laurent Blanc affirme sa sérénité et sa lucidité. Après avoir été tenu en échec à domicile (0-0) et mené 1-0 en Émilie-Romagne jusqu’à la 85ème minute, l’OM est sur le point de se faire éliminer en demi-finale de Coupe UEFA lorsque l’arbitre accorde un penalty aux Phocéens. Laurent Blanc se charge alors d’exécuter la sentence et inscrit le but de l’égalisation synonyme de qualification grâce à la prépondérance du but marqué à l’extérieur. Mais le penalty est donné à retirer par l’homme en noir. Qu’à cela ne tienne, les nerfs d’acier du Président ne lâchent pas et le libero sort à nouveau vainqueur de son duel avec le portier italien et envoie ses troupes en finale à Moscou.