Les choses sérieuses commencent. Après la qualification obtenue non sans mal face aux Young Boys, place à la Lazio Rome. Les hommes de Jean Fernandez ont rendez-vous au Stadio Olimpico, magnifique enceinte, malgré sa vétusté, de 80 000 places. Si l’on s’en réfère au prestige, cette rencontre est sans doutes un choc européen digne de ce nom. Toutefois, à y regarder de plus près, les Romains n’ont guère eu plus de réussite que les Phocéens ces 5 dernières années. On parle d’un combat de titans, mais n’aurons nous pas plutôt droit à un affrontement de gladiateurs en manque de souffle ?
La capitale Italienne peut se vanter, à l’instar de la capitale hexagonale, de se traîner un niveau footballistique proche du néant malgré des moyens colossaux. Si on pouvait additionner tous les talents -et les euros- gâchés dans les deux clubs Romains, nous pourrions rivaliser tranquillement avec la machine à blanchir du rouble de l’ami Abramovitch. Oubliés les Claudio Lopez, les Marcello Salas, les Sinisa Mihajlovic et la Super Coupe 99. Qu’on se le dise, malgré l’assurance des supporters Laziales, leur club se morfond au milieu de tableau de Serie A. Quand on est un grand d’Italie, on ne passe pas par l’Intertoto pour rejoindre la non moins prestigieuse Coupe UEFA…
Toutefois la Lazio a de beaux restes. Di Canio qui culmine à 37 printemps, n’en est pas moins un danger permanent, tout comme son comparse Rocchi auteur d’une quinzaine de buts lors du dernier exercice. Mais les talentueux Oddo en défense et Baronio au milieu sont out. Pour le reste, rien de bien impressionnant. Ajoutez à cela la préparation encore timide et un excès de confiance, et vous constaterez que l’OM n’a pas tout à craindre de son deuxième adversaire de cette » épopée » Intertoto.
Car après tout, l’Olympique de Marseille est un grand club Européen ! Notre dernier titre remonte à 12 ans, nous gâchons également tous les ans talents et euros, et nos meilleurs joueurs se nomment Habib Beye, Peguy Luyindula et Franck Ribéry. Dernière preuve, s’il en est besoin, nous avons terminé 5ème de notre championnat et nous continuons à croire aux trophées en fin d’année…
Vous l’aurez compris, le match de ce soir sera bel et bien une opposition entre deux boxeurs fatigués. Le tout pour avoir le droit d’affronter un Deportivo sur le déclin ou un Newcastle aux abois… Si on regarde la vérité en face, le tableau est poussiéreux…
Néanmoins, le défaitisme n’a jamais été porteur de succès. Si les Olympiens font preuve de sérieux et d’opportunisme, la Lazio est largement à leur portée. La probable titularisation de Sabri Lamouchi et le retour de Beye aux affaires vont apporter de la stabilité. Avec un effectif quasiment complet, Jean Fernandez va pouvoir nous donner les réponses aux nombreuses questions qu’a soulevé le recrutement. Peguy Luyindula a-t-il sa place dans un 4-3-3 taillé pour Niang ? Samir Nasri sera-t-il titularisé après son but extraordinaire ? La vitesse de Wilson Oruma et de Franck Ribéry sera-t-elle l’arme fatale des Phocéens ?
En résumé, cette demie finale respire les trophées poussiéreux, mais n’en sera pas moins passionnante. Et puis il faut faire oublier le précèdent romain, à l’Olimpico, et ce sanglant 5 à 1. L’OM prendre donc place dans l’arène ce soir face à de vaillants Laziales. En lever de rideau, la Ligue nous a même offert un autre combat entre deux dinosaures, Gégé Houiller et Jacquot Santini. Prenez donc place dans les gradins pour assister au spectacle. Et à l’heure de la mise à mort, criez simplement Forza Marsiglia !