LDC : les règles du dérèglement

Depuis la création de la Ligue des Champions et ses principes absurdes favorisant les grosses nations et les écuries à fric, l’UEFA a privilégié l’argent au sport. Soutenue par la dérèglementation de l’arrêt Bossman que l’Europe ne veut pas remettre en cause, l’organisation basée en Suisse (le lieu tombe sous le sens) a muté sous […]

Depuis la création de la Ligue des Champions et ses principes absurdes favorisant les grosses nations et les écuries à fric, l’UEFA a privilégié l’argent au sport. Soutenue par la dérèglementation de l’arrêt Bossman que l’Europe ne veut pas remettre en cause, l’organisation basée en Suisse (le lieu tombe sous le sens) a muté sous l’ère de Sepp Blatter, et continue hélas son bonhomme de chemin sous la direction de Michel Platini.
Hier, lors du tirage des poules, l’Olympique de Marseille est tombé dans l’un des deux gros groupes de la mort avec le Milan AC et le Real Madrid. Une vraie poule aux oeufs d’or pour les télévisions ! On aurait pu croire que la chance avait souri aux Phocéens mais elle n’y était pour rien…

La polémique du tirage
Parmi les deux derniers à ne pas être tiré dans le troisième chapeau avec l’Olympiakos, l’Olympique de Marseille n’a pas subi la loi du hasard pour atterrir dans le groupe C ! L’attribution a été faite automatiquement par une simple phrase « No choice in this context » qui permet à l’UEFA de mettre n’importe quel club dans le groupe où ils le décident.
L’explication du porte-parole de l’UEFA, Rob Faulkner, est simple : les deux meilleures audiences d’un même pays (Lyon et Marseille en l’occurrence) ne peuvent jouer le même soir. Le groupe H jouant le même soir que Lyon, l’Olympique de Marseille ne pouvait hériter que du groupe C. Lamentable !

Dassier ne voit rien à redire
Si prompt à vanter les mérites de Robert Louis-Dreyfus à toutes les sauces, le président de l’Olympique de Marseille, Jean-Claude Dassier, n’a fait que se féliciter d’être tombé dans un tel groupe. Et peu importe si l’équité sportive n’a pas été respectée… « Nous avons nous aussi été surpris quand on a vu qu’on ne dévissait pas la petite boule des poules. Mais on a vite compris. Il n’y a pas de trucage. Toutes les télévisions qui sont détentrices des droits dans leur pays donnent priorité à deux clubs, qui ne peuvent donc pas jouer le même soir. A priori sur le papier, cela ne nous a pas arrangés. Mais il n’y a pas à discuter, il n’y a rien à regretter. » Là où Jean-Michel Aulas aurait piqué une colère noire et convoqué la presse entière, le dirigeant marseillais reste muet.
Et comment pourrait-il en être autrement puisque son ancien employeur pour lequel il a oeuvré pendant plus de 20 ans sera bénéficiaire des retombées de ces matchs dantesques ! La triste collusion entre le sport et les télévisions a transformé le football qui est nourri par ce sein amer. Et pas en bien…

L’argent plus que le sport
Quand le Real Madrid lance une attaque estivale sur les autres requins du gotha européen (MU, Bayern), les Merengues se retrouvent seuls face à leurs accusateurs qui profitent pourtant tout autant de leur argent pour asphyxier les pays et les clubs moins favorisés. La Premier League a d’ailleurs construit son succès sur ce modèle et l’effet collatéral est qu’on peine à trouver des Anglais dans la plupart des équipes britanniques. Et si Platini veut prendre ce combat à bras le corps, ce n’est qu’en étant appuyé par les clubs (Barcelone, Bayern Munich) qui participent à cette dérèglementation. Rien ne changera donc dans les prochaines années semble-t-il…

Habitué aux tirages « étranges » en Coupe de France ou en Coupe de la Ligue, l’Olympique de Marseille n’a pas été floué selon son président Jean-Claude Dassier. La large majorité des supporters phocéens est donc atteinte d’hallucinations. Certes il n’y a pas eu tricherie mais lorsque les règles sont iniques, le président de l’OM devrait être le premier défenseur des intérêts du club. Et là encore il ne l’est pas, trop préoccupé peut-être par la préparation du barnum dominical pour RLD. Triste …