Le banc des accusés du Clasico

Si défaite il y a, c’est forcément que certaines choses ont été mal faites et que certains protagonistes se sont plantés. L’OM ne peut pas, même s’il y a des circonstances atténuantes, abandonner trois points face aux Parisiens sans qu’une remise en cause soit faite. Si certains se satisfont de cette prestation, avec toute une […]

Si défaite il y a, c’est forcément que certaines choses ont été mal faites et que certains protagonistes se sont plantés. L’OM ne peut pas, même s’il y a des circonstances atténuantes, abandonner trois points face aux Parisiens sans qu’une remise en cause soit faite. Si certains se satisfont de cette prestation, avec toute une ribambelle d’excuses, c’est leur problème. Mais il est hors de question pour d’autres de se contenter de certains titres de presse louant l’attitude des joueurs phocéens après un match perdu contre Paris. Le Classique est avant-tout une histoire d’hommes et certains n’ont pas été à la hauteur.

Mandanda, le capitaine à la dérive

Il ne lui a fallu que trois minutes pour faire basculer le match sur un placement assez incompréhensible. Ses prestations, cette année, n’ont plus rien à voir avec celles de ses grandes saisons. Autant lors de celles-ci il faisait la différence dans le bon sens à l’occasion d’une intervention décisive, autant c’est aujourd’hui l’inverse. Le problème est-il mental ou physique ? Le joueur n’est certes pas svelte comme lors de son arrivée du Havre, mais on peut plutôt penser que tout se joue dans la tête. On avait déjà pu s’apercevoir, il y a des lustres de cela, alors qu’il était numéro un chez les Bleus devant Hugo Lloris, qu’il avait tendance à se mettre, seul, une pression démesurée. Ses performances laborieuses actuelles rappellent les doutes qu’il avait connu sous le maillot de l’équipe de France et l’OM ne peut pas se permettre d’avoir un capitaine aussi fragile. Elie Baup serait certainement bien inspiré de lui retirer le brassard pour le soulager d’une responsabilité visiblement trop grande pour ses épaules.

L’inconstance de Nkoulou

L’an passé, son aisance technique, son placement et sa faculté à remporter certains duels avaient impressionné. Néanmoins, l’international camerounais avait déjà des absences. Lors de ses dernières sorties, cette saison, l’ancien Monégasque ne s’est pas montré rassurant. Certes, rares sont les défenseurs centraux, en Europe, à ne jamais faire de cagade. Néanmoins son potentiel est tel qu’il y a une forte exigence vis-à-vis de lui. Son association avec Lucas Mendes parait constituer la charnière centrale la plus solide à la disposition d’Elie Baup, mais chacun des deux joueurs devra travailler sur ses lacunes pour s’améliorer. L’ancien Monégasque affiche par moment un niveau inquiétant, comme en première période dimanche soir face au PSG. Et à l’instar de son portier, le défenseur axial parait en mesure de sauver ses partenaires ou, au contraire, de les pénaliser lourdement, d’une action à l’autre.

Sougou, le spécialiste du centre derrière le but

L’été dernier, l’OM n’avait pas réussi à trouver 3 millions pour recruter Romain Alessandrini alors dans le collimateur de José Anigo. Cet hiver, il est parvenu à les débourser pour un international sénégalais inconnu au bataillon, évoluant dans un championnat roumain dont le niveau est certainement plus proche de celui de la Ligue 2 que de la Ligue 1. Le milieu offensif a bien réalisé deux ou trois performances en Ligue des Champion mais cela parait bien mince pour justifier la prise de risque, alors que le club est à ce point en manque de liquidité. Ce transfert ressemble à l’un de ces paris incompréhensibles de José Anigo et il est très malvenu, compte tenu de la situation. Car le joueur, outre des accélérations certes percutantes, ne collectionne pour le moment que les centres manqués (dont l’un a fait mouche en trompant le gardien de Rouen mais bon…). Sous prétexte que le rendez-vous de la DNCG s’est bien passé, il faudrait repartir dans la surenchère ?

Les choix tactiques de Baup

Compte tenu de sa nouvelle blessure, la vente de Loïc Rémy s’est révélée être un bon choix. Il faut dire que l’hygiène de vie de l’attaquant paraissait très douteuse et qu’il faudra certainement que l’ancien Niçois change son mode de vie pour espérer retrouver le niveau qui était le sien. Néanmoins, compte tenu de la jeunesse de Jordan Ayew, André-Pierre Gignac parait bien seul au sein de l’attaque marseillaise. L’une des priorité du dernier mercato aurait probablement dû être la quête d’un tueur, lequel fait défaut dans l’équipe depuis… longtemps. Si l’ancien Toulousain réalise des gestes incroyables et a tiré l’OM de maintes situations compliquées depuis août, il aime décrocher et parait éprouver des difficultés à évoluer seul en pointe. La présence d’un finisseur digne de ce nom changerait sans aucun doute totalement le profil de cette équipe, laquelle se borne depuis des mois à faire des centres alors qu’il n’y a personne pour les reprendre…

L’OM retrouvera le PSG à l’occasion des huitièmes de finale de la Coupe de France, mercredi. L’occasion de se racheter en partie, même si en vue de la saison prochaine, la priorité était évidemment le championnat. Aussi, étant donné que la presse dans sa globalité a souligné la défaite un peu injuste des Marseillais, on peut imaginer que les Parisiens auront à coeur de prouver que le résultat n’était pas un hasard. Autant dire qu’il faudra être plus fort pour espérer l’emporter.