Chez les « Rouge et noir », aucun rapport avec Stendhal ni avec Jeanne Mas, le statut de coach de l’équipe première, semble nettement plus précaire que celui d’une meneuse de revue des Folies Bergères voire du Crazy Horse… A Rennes, c’est pas les légères rondeurs ni les petits excès qui vous font prendre la lourde, ce serait plutôt le manque de résultats. Et là, on tire sur tout ce qui bouge façon baraque foraine. La liste des ballons morts à l’autel de la route de Lorient commence à avoisiner le tragique depuis la remontée en première division en 94. Le Millinaire, Colleu, David, Le Guen, Gourcuff et peut-être bientôt Bergeroo, autant de noms sacrifiés par la trajectoire suicidaire de ce club sans légende et sans génie. Cerise sur le gâteux plus que sur le gâteau, on laisse échapper le très sérieux Marchand, ex-entraîneur historique de Thouars, qui végétait en tant qu’adjoint de la plupart des susnommés au sein du staff breton et qui fait maintenant les beaux jours de l’En Avant Guingamp de papa Noël. Vous avez dit gâchis? Vous n’avez pas tout vu…
Pour l’heure, après un début de saison calamiteux, c’est pas encore la fuite des cerveaux mais çà y ressemble quand même. L’arrière-garde prend l’eau de toute part. Le tout récent international Réveillères devrait être transférer à Lyon prochainement et Escudé, le frère du tennisman boude l’entraînement dans l’espoir de rejoindre les Red Devils de Manchester United et prétexte depuis peu une blessure au genou suite à une promenade avec son canidé. Remarquez, çà a l’air d’être une habitude chez eux. De Wiltord à Sylvestre ou de Sommeil à Nonda en passant par Diouf, le Stade Rennais, malgré tout son argent, n’a jamais su retenir ses bons éléments. Y a quelque chose de troublant au royaume breton. Rien ne marche jamais correctement et le blé injecté massivement par François Pinault, le PDG de Printemps-Redoute, ne change rien à l’affaire. Sa danseuse traîne inlassablement les pieds. Çà vous rappelle pas quelque chose? Comme le disait le bon président Aulas : « C’est bien parce que le foot n’est pas une science exacte qu’il est si excitant ».
Actuellement chez nous, point de vue excitation, on atteint des sommets! Du rarement vu depuis 93… D’aucuns se disent qu’on la tient enfin la perle rare qui manquait au club. Et, ô surprise, ce n’est pas un joueur mais le nouveau manager général. Une espèce de fils de Guy Roux et d’une paysanne gironde (non, c’était pas obligatoire) qui prône « le bon sens près de chez vous » plutôt que « papa (Tapie) est en voyage d’affaires ». C’est sur, çà change! Çà fout un coup de vieux… Adieu le cirque tous azimuts, bonjour le monastère! Dans les torchons, on ne médit plus, on médite. On voue un culte à sa sainteté. On se recueille. On vénère. Faut dire, la voie Celeste a pris des couleurs helvétiques. Chez nous, le relayeur se prénomme désormais Fabio. En plus Johnny, à l’idée de porter le maillot blanc, se révèle illico d’équerre. Enfin, Fernandao, le bon laboureur en position décrochée, a ramassé le pompon contre les Gones. Que demande le peuple? Une victoire sinon rien…