L’euphorie liée aux deux bonnes performances consécutives contre Paris et Moscou est logiquement retombée et l’OM se retrouve dans le ventre mou du championnat, éliminé de la Coupe de la Ligue mais bien placé en Coupe UEFA. L’adversaire du soir, le promu manceau, est quasiment dans la même position que les Olympiens au classement (1 point de plus pour les Sarthois).
Jean Fernandez ne peut pas compter sur Mamadou Niang et Koke, blessés pour encore quelques semaines. Frédéric Déhu et Koji Nakata rejoignent sur la liste des non retenus par l’entraîneur les habitués Yannick Quesnel, Leyti N’Diaye, Alain Cantareil et Karim Dahou.
On retrouve un très prudent 5-4-1 avec le capitaine Fabien Barthez dans le but, Habib Beye (à droite) et Taye Taiwo (à gauche) sont les arrières latéraux, Lorik Cana, Andre Luis et Bostjan Cesar sont les trois stoppeurs, Sabri Lamouchi et Wilson Oruma sont les milieux axiaux plutôt défensifs, Franck Ribery et Samir Nasri doivent animer le jeu pour Christian Gimenez.
Cédric Carrasso, Demetrius Ferreira, Abdoulaye Meité, José Delfim et Andrès Mendoza complètent la feuille de match.
Le Mans ouvre rapidement le score sur une belle frappe lointaine de Chiumento, pas inquiété par l’incroyable passivité de la défense marseillaise. Les Olympiens ne réagissent pas et sont complètement absents. Heureusement que Fanchone est plus que maladroit ce qui permet aux Phocéens de rejoindre les vestiaires avec un unique but de retard.
Mendoza remplace Beye pour la seconde mi-temps et l’OM passe en 4-4-2 mais rien ne change. Le Mans double la mise à l’heure de jeu sur la même action que le premier but : personne n’attaque Bangoura qui frappe des 20 mètres, cette fois le ballon ne rentre pas directement mais Barthez dévie le tir sur Fanchone qui marque dans le but vide. A 15 minutes de la fin, les Sarthois marquent pour la troisième fois sur un dégagement de leur gardien, dévié de la tête puis repris de volée par Bangoura.
Fabien Barthez (4) : Même s’il n’est pas le principal fautif, il n’est pas exempt de tout reproche sur les deux premiers buts manceaux. Il ne pouvait sûrement pas stopper la frappe de Chumiento mais il aurait peut-être pu la dévier. Sur le second, il relâche le tir de Bangoura mais ses défenseurs n’étaient pas présents. Pour le reste, il n’a pas eu d’arrêts difficiles à effectuer malgré la grosse domination sarthoise.
Habib Beye (4.5) : Latéral droit, il a essayé de jouer assez haut mais ses incursions offensives n’ont pas été bien exploitées. Défensivement, il n’a pas été brillant mais pas le moins mauvais.
Andrès Mendoza (3) : Il a remplacé le défenseur sénégalais pour la seconde période et a évolué attaquant gauche mais a été transparent et inutile.
Taye Taiwo (4) : Arrière gauche, il a eu des errements défensifs incroyables avec des positionnements plus que douteux à de nombreuses reprises. Il a surtout défendu et n’est donc pas trop monté mais a quand même tiré plusieurs coup-franc dont un a obligé Pelé à s’employer. Il a pris un troisième carton en 4 matches, il sera donc bientôt suspendu.
Lorik Cana (4) : Stoppeur droit en première mi-temps puis latéral droit en seconde, l’Albanais n’a pas été à l’aise, comme tous ses coéquipiers. Il a été dominé par ses adversaires directs, surtout quand il a évolué dans le couloir où il n’a pas été convaincant.
Andre Luis (3.5) : Le plus axial des trois défenseurs centraux durant les 45 premières minutes puis stoppeur droit en seconde mi-temps, il a été toujours pitoyable à la relance mais a, en plus, été battu dans beaucoup de duels avec notamment un ballon perdu face à De Melo de la tête sur le dernier but manceau.
Bostjan Cesar (3.5) : Sa lourdeur lui a encore joué des tours face aux vifs et puissants attaquants du Mans qui lui ont aussi donné une leçon d’intelligence (surtout De Melo) car il s’est inutilement énervé et a écopé d’un jaune, le troisième en trois matches, ce qui lui vaudra une suspension.
Sabri Lamouchi (3) : Complètement absent du match, sa prestation, et de façon plus générale celle du milieu de terrain marseillais, a hypothéqué toute chance à son équipe qui était en retard sur tous les ballons et semblait jouer en infériorité numérique.
José Delfim (non noté) : Il a remplacé l’Intériste pour le dernier quart d’heure juste avant le dernier but sarthois.
Wilson Oruma (3) : Le milieu plutôt axial (légèrement à gauche) a été transparent comme toujours lors des matches lambda. Il faudra sûrement attendre une belle affiche pour le voir briller.
Samir Nasri (3) : De retour dans le 11 de départ (en championnat il n’avait été titularisé que lors de la première journée), il a alterné à gauche et à droite mais n’a rien réussi et n’a d’ailleurs pas tenté grand-chose.
Demetrius Ferreira (non noté) : Il a remplacé le jeune Marseillais pour le dernier quart d’heure et a évolué arrière droit.
Franck Ribery (3) : Bien maîtrisé par la défense mancelle, il n’a pas réussi à élever le niveau de son jeu pour tenter de porter le danger vers le but de Pelé.
Christian Gimenez (4) : L’avant-centre olympien, malgré la large défaite, n’a pas été le moins mauvais (comme cela avait été le cas les semaines précédentes) en se créant quelques occasions et en essayant de participer au jeu. On peut d’ailleurs noter qu’il était étonnamment le joueur devant Chumiento sur l’ouverture du score.
Les Phocéens ont été largement dominés et peuvent être heureux de n’en avoir pris que 3 vu le nombre d’occasions sarthoises. Ils ont été surtout surclassés dans l’attaque du ballon, l’agressivité et la présence sur les duels. C’est sans aucun doute la plus mauvaise performance de l’équipe cette saison qui est passée complètement à côté.
Individuellement, aucun Marseillais n’a été bon ou moyen et tous les joueurs offensifs ont été indigents.
Avec ce succès ce sont les Manceaux qui remontent au classement et les Phocéens restent dans le ventre mou, bien à leur place. Il y a maintenant deux semaines sans match ce qui va permettre aux joueurs (les non internationaux) de souffler et à ceux qui croyaient que cette équipe pouvait faire mieux qu’une place en milieu de tableau de se rendre compte que l’effectif est plus que moyen et, ce qui est déjà pas mal, ne se réveille que lors de certains gros matches. Cela peut faire donc espérer encore quelques belles rencontres cette saison mais rien de plus…
Sans des changements plus profonds dans le club, les supporters devront encore subir cette médiocrité saison après saison, sans espoir de revoir un club conquérant et victorieux dans la durée.