Le Mans-OM : en avant !

Que se passe-t-il dans la tête de nos Olympiens ? Eux qui avaient été si brillants en tout début de saison, invaincus en Ligue 1 après quatre journées, et trois victoires, et qui avaient facilement disposé de Brann Bergen dans l’ultime étape préliminaire à la Ligue des Champions, tour qui ressemblait plus à un piège […]

Que se passe-t-il dans la tête de nos Olympiens ? Eux qui avaient été si brillants en tout début de saison, invaincus en Ligue 1 après quatre journées, et trois victoires, et qui avaient facilement disposé de Brann Bergen dans l’ultime étape préliminaire à la Ligue des Champions, tour qui ressemblait plus à un piège qu’à une promenade de santé. L’OM marche à l’envers depuis quelques matchs. La trêve internationale, survenue après le succès face à Sochaux, a semble-t-il complètement inhibé les Marseillais. Le problème est dans le jeu, bien sûr, mais aussi mental. Certes, il y a eu un bon match nul à Bordeaux, mais, déjà, à la vue des occasions, Marseille aurait du s’imposer. Puis, il y a eu Liverpool, Monaco, puis Sochaux une seconde fois. Autant de matchs que l’OM n’a pas gagné. Pire, face aux Monégasques, l’OM a dominé stérilement, s’est usé dans tous les sens sans succès. Et, face à Sochaux, l’OM a carrément déjoué, montrant ses limites du moment. Après un mois d’août mené tambour battant, le mois de septembre s’apparente à un long chemin de croix. Qui, s’il ne se clôt pas par trois points au Mans, se soldera par un zéro pointé au nombre de succès. Drôle de bilan pour un candidat avéré au titre !

Ce samedi, les hommes d’Eric Gerets se rendent dans la Sarthe. Il y a plus facile pour se relancer qu’un voyage à Léon-Bollée. Pas que Le Mans soit sur la durée une équipe redoutable, ce serait le comble de l’absurde de prétendre cela, quand on supporte la seule équipe française à avoir brandi la Ligue des Champions. Mais jouer là-bas n’est jamais évident. L’OM en a déjà fait l’expérience ces dernières années. Dans le contexte actuel, on peut perçoir cette rencontre comme un match à double tranchant. Soit, hypothèse positive, les phocéens retrouvent leurs vertus, et marquent les esprits en revenant de la ville de François Fillon et des rillettes avec un succès, soit l’OM s’écroule en enregistrant sa première défaite en Ligue 1, et rend l’atmosphère suffocante avant le déplacement à Madrid en C1. Il n’est pas question de crise, mais on sait qu’à Marseille tout va plus vite qu’ailleurs. Et un match nul serait terrible sur un plan purement comptable. Seule la victoire compte, donc.

L’OM se présente au Mans le moral dans les chaussettes. Le problème, car il en est bien question, semble se situer dans les esprits des joueurs marseillais. Etincelants en début de saison, ils ont été mis sur un piédestal par la presse et les connaisseurs. Rien ne semblait pouvoir les arrêter. Et la psychologie a pris le pas sur le physique. Tout le monde s’est vu trop beau finalement. Et là est l’erreur. La défaite face aux Reds a jeté une première couche. La suite est un enchainement de maladresses. L’OM déjoue actuellement. Si le club veut pouvoir conserver ses ambitions de titre, il va falloir prendre des points dans les prochains matchs. La manière, à la limite, est secondaire. Il s’agit d’engranger des unités. Des changements pourraient intervenir dans l’urgence dans une équipe qui commence à s’installer dans un certain confort, du moins chez les titulaires. Zubar est forfait et devrait être remplacé par Erbate, à moins que Lorik Cana recule aux côtés d’Hilton. Modeste M’Bami devrait débuter pour mettre de la densité et de l’impact dans l’entre-jeu. L’expérience de Zenden devrait servir aussi. Mais le choix des hommes est finalement secondaire. Ceux qui joueront devront tout donner. Point.

Du côté manceau, on semble bien loin de ces problèmes. Le club joue le maintien. Comme les autres années. Mais, toujours comme ces derniers temps, Le Mans se retrouve à jouer les troubles fêtes dans le haut du tableau. Le départ de Rudi Garcia à Lille, remplacé au poste d’entraîneur par Bertucci, n’a pas affaibli le MUC 72. Bien au contraire. Cette saison, les Manceaux sont solides et efficaces. Le jeu est moins spectaculaire mais les Sang et Or engrangent des points. Pourtant, l’affaire était loin d’être gagné cet été. La quasi-totalité des cadres de l’équipe ont déserté. Exit Basa (Lokomotiv Moscou), Romaric (Séville), Calvé (Nancy), Yebda (Benfica), Tulio (Palerme, puis Lille), Sessegnon (PSG), Samassa (OM), et Matsui (Saint-Etienne). Le noyau fort manceau a changé d’air. On prévoyait le pire pour les hommes du président Lagarda. Mais, finalement, tout va bien. Le Mans fait un début de championnat prometteur. Il y a moins de clinquant dans le collectif, mais ceux qui jouent sont des joueurs de métiers, durs au mal, qui se battront quoi qu’il arrive. La filière africaine, qui a fait le succès des Sarthois ces dernières années, n’a pas tellement fonctionné cet été. Même si on sait que le partenariat avec l’Académie Guillou d’Abidjan continuera de fournir des talents à l’avenir. Mais les Mucistes peuvent toujours s’appuyer sur leur gardien Pelé, leur pépite Gervinho, et des joueurs de l’ombre comme Coutadeur. La preuve que tout n’est pas parti en l’air.

L’OM va donc devoir se retrousser les manches. On ne parle pas encore de tournant, mais le résultat de ce déplacement au Mans fera office d’indication importante pour la suite de la saison. On la veut tous belle. Les joueurs aussi. On n’en doute pas. Alors, c’est maintenant à eux de se montrer à la hauteur et de ramener quelque chose de Léon-Bollée !