mais des années lumières
La période hivernale des transferts vient de s’achever et l’OM a été très peu actif, rompant totalement avec la tradition marseillaise dont le paroxysme a été atteint il y a seulement un an.
Petit flash-back d’un an pour un comparatif éloquent.
Après deux saisons catastrophiques où l’OM ne s’est sauvée de la D2 qu’à la dernière journée pour finir premier non relégable, Nanard, de retour aux affaires, fait un grand ménage. Ainsi 27 joueurs quittent le club (certains, pourtant recrutés par Tapie comme Stankovic, Dill, Rool et Bernardi, n’y seront restés que quelques mois voire quelques jours) et 22 le rejoignent. Après des débuts extrêmement difficiles essentiellement dus à ces chamboulements (en plus des joueurs, il y a eu 4 changements d’entraîneurs en moins de 6 mois), le groupe tourne très bien en novembre et décembre. En effet, les Blancs ne concèdent qu’une seule défaite lors des 9 derniers matches de 2001. Défaite concédée lors de l’ultime rencontre de l’année, contre le leader lensois largement aidé par un arbitrage affligeant.
Vu ces dernières performances pleines d’espoir pour la fin de saison, on pense se diriger vers un mercato assez calme afin de ne pas perturber un groupe montant en puissance et visiblement plein de potentiel.
Faux, archi-faux ! On s’est mis le doigt dans l’oeil : le Mercato sera le plus actif d’Europe avec un recrutement passant largement les frontières françaises.
Au rayon des départs on retrouve des étoiles filantes bien peu brillantes comme Fernandes, Brunel, Ba et Cavens (pourtant tous arrivés quelques mois auparavant), des joueurs ne jouant jamais comme Marsiglia, Carrasso, Gavanon (dont le prêt n’aboutira finalement pas), Martini et Martin et même des éléments importants de groupe comme Leroy et surtout Zoumana Camara. Soit un total de 11 départs.
Pour compenser, Nanard fait appel à ses connaissances dans les plus grands clubs européens et obtient les prêts de Rivera (Real), Alfonso (Barcelone), Dimas (Sporting Lisbonne), Torrisi (Parme), Olembé et Dalmat (Nantes). Il achète Sakho (échangé avec Lens contre Camara) et Chapuis. Cela fait donc 8 arrivées.
On obtient donc un total de 19 mouvements de joueurs en 1 mois alors que l’équipe marchait bien ! ! !
Un an plus tard, Nanard est parti comme la plupart de ses recrues hivernales. En effet, seuls Olembé, Chapuis et Sakho ont été conservés tous les autres n’ayant peu (Rivera et Alfonso) ou pas du tout convaincu (Dalmat, Torrisi, Dimas).
12 mois se sont donc écoulés et l’OM est leader de la L1 en n’ayant quasiment pas recruté à l’intersaison (excepté Ecker, Celestini et Johansen) et s’étant donc basé sur les ruines laissées par un Tapie parti sans faire de bruit…
Ces changements de politique, d’attitude et surtout de résultats ont pour base l’arrivée d’un duo président-entraîneur sérieux, efficace, chacun faisant son boulot n’empiétant pas sur les prérogatives de l’autre.
Le Mercato hivernal 2002-03 est donc dans la droite ligne de ce qu’on a pu voir depuis 6 mois : tout ce qui est fait est réfléchi, basé sur un plan à moyen terme. Le meilleur exemple a été les négociations autour de la possible venue du jeune milieu de terrain suédois, Alexander Farnerud : présent au Vélodrome en décembre, on pense que le frère du Monégasque va signer rapidement à l’OM mais, après plusieurs semaines de tractations avec son club, le transfert capote la veille de la clôture du Mercato. Alors que l’OM a cruellement besoin d’un milieu de terrain, Perrin ne fera finalement venir personne à la dernière minute ne voulant que des joueurs dont il est sûr qu’ils entrent dans ses plans. Un an auparavant, Tapie, dans la dernière nuit du Mercato, avait fait signer le défenseur italien, Stéfano Torrisi qui ne jouera finalement que 2 matches marquant un but … contre son camp.
Le sobre bilan marseillais du Mercato de l’hiver 2002-03 tient sur 2 lignes : une unique arrivée (Sytchev) et 4 joueurs prêtés (Belmadi, Gavanon, Swierczewski et Grégori).
Quant on voit les premières prestations de la seule recrue (qui n’a pourtant que 19 ans ) de ce Mercato, on est vraiment tenté de se dire « c’était pas mieux avant ».
Seb
