Le numéro 10 ou le complexe Wengerien

Depuis bientôt 10 ans, Arsène nous assène, via Arsenal, sa doctrine de l’anti-10 et son jeu direct façon « baballe » dans défense fantôme. Si les anglais sont habitués à ce régime depuis des décennies, nous autres français, qui avions jusqu’alors comme étalon les pur-sang italiens, sommes en passe d’opter pour du bourrin d’outre-Manche. Au pilori les […]

Depuis bientôt 10 ans, Arsène nous assène, via Arsenal, sa doctrine de l’anti-10 et son jeu direct façon « baballe » dans défense fantôme. Si les anglais sont habitués à ce régime depuis des décennies, nous autres français, qui avions jusqu’alors comme étalon les pur-sang italiens, sommes en passe d’opter pour du bourrin d’outre-Manche. Au pilori les Platini, Maradona, Zidane, Ronalhino, Zico… Erigeons des stèles à la gloire des joueurs de couloir ! Fini les artistes, place aux sprinters …
A l’Olympique de Marseille, malgré l’attachement des phocéens aux vieux préceptes de la péninsule, José Anigo y a succombé comme ses prédécesseurs (Perrin, Courbis et autres aficionados de la loose). L’OM ne jouera pas cette année encore avec un milieu offensif axial et c’est bien dommage.

Des récupérateurs créateurs

La réussite du recrutement de Pape Diouf est incontestablement l’achat de deux milieux récupérateurs de grand talent: Benoit Pedretti (4,5M&euro) et Eduardo Costa (7M&euro). Musclés dans les contacts, précis dans le jeu court comme dans le jeu long, intelligents dans leur placement, les deux recrues se sont déjà illustrés lors du match contre Lille en distillant nombre de ballons pour nos attaquants. L’absence de milieux offensifs axiaux doit être compensée par une sur-activité des deux tauliers. Au four et au moulin les petits nouveaux. On a pû voir les limites de ce système dès le match suivant, contre Nice, dans lequel les hommes de Gernot Rohr ont bloqué les relances des deux hommes. Et oui … En France, contrairement en Angleterre, il existe des schémas tactiques et des joueurs pour s’y tenir. Le système olympien repose sur ces deux hommes. Les bloquer, c’est paralyser in extenso l’équipe.

Des snifers de ligne

Habib Bamogo, très en vue depuis le début de saison, a toqué son rôle attaquant de pointe pour celui de mangeur de lignes. Fini les duels face aux gardiens. Sur son côté droit, Bamogo abreuve de centres les grands joueurs de tête que sont Steve Marlet (sisi il paraît que c’est son point fort …) et Peguy Luyindula (dont c’est loin d’être le point fort). Côté gauche, le grand Steve, moins rigoureux que son comparse, et qui avait bien tenu son rôle contre les Dogues en étirant la défense lilloise, s’est fait absorber dans l’axe comme un poussin de l’AS Bédoule. L’autre AS (Monaco) avait expérimenté avec succès ce système la saison passée. Bamogo n’est pas Giuly (malgré son indéniable talent) et Marlet n’est pas Rothen. José Anigo a préféré la sauce Wengerienne à lieu de l’assaisonnement Milanais (AC senz’altro). Tant pis pour nous …

Des latéraux passifs

Dans ce système moisi, la place des latéraux est essentielle d’autant que l’entraîneur olympien a choisi de jouer à 3 défenseurs centraux (au dépend du milieu offensif bien sur). Or on a bien pu voir que Demetrius Ferreira et Bixente Lizarazu étaient étrangement passifs dans leur couloir. Un seul débordement à l’actif du basque (diablement efficace au demeurant). Aucun pour le brésilien. La peur du contre ? Les deux latéraux ne se sont pas livrés totalement. Autant, on peut le comprendre pour notre vieux Liza qui n’a pas suivi la préparation complète du groupe. Autant pour l’ex-bastiais, ce comportement est assez étrange, notamment au regard de sa demi-saison passée.

Camarades dirigeants. Voilà bien longtemps que vous ne nous avez pas offert un vrai patron offensif. Si le recrutement s’avère complexe de par la pénurie de talentueux organisateur, il n’est pas impossible. Que les solutions soient internes (Bruno Cheyrou, Laurent Batlles) ou externe (Marcelo Gallardo (gratuit), Andres D’Allessandro (9M&euro)), les possibilités existent et le mal est nécessaire si le club veut atteindre les objectifs annoncés: un titre … au moins.