Le pire n’est jamais sûr

Une certaine morosité (au mieux) et/ou une grosse colère rentrée (au pire) semblent s’être emparée des supporters marseillais qui voient se dérouler un mercato terne et décevant pour l’instant. Des départs qui font mal (Pedretti, Costa), aucun joueur haut de gamme recruté malgré les rumeurs les plus folles (Figo, Gallardo, Kezman…), deux bons joueurs de […]

Une certaine morosité (au mieux) et/ou une grosse colère rentrée (au pire) semblent s’être emparée des supporters marseillais qui voient se dérouler un mercato terne et décevant pour l’instant. Des départs qui font mal (Pedretti, Costa), aucun joueur haut de gamme recruté malgré les rumeurs les plus folles (Figo, Gallardo, Kezman…), deux bons joueurs de L1 (Oruma, Niang) qu’il faudra voir à l’usage dans le contexte marseillais (nettement plus volcanique que ce qu’ils ont pu connaître), un joueur très prometteur (Ribery) mais dont le transfert pose le problème juridique que l’on sait, des projets de recrutement de joueurs jadis valeureux mais ne représentant pas l’avenir (Lamouchi), bref à priori rien de vraiment épicé, rien qui fasse frémir les papilles, rien qui actionne sans coup férir les glandes salivaires des amoureux de l’OM.

Or, une observation dépassionnée des saisons récemment écoulées devrait nous conduire à reprendre espoir et à ne pas désespérer de l’OM. J’évoque ici le secteur strictement sportif, autrement dit ce que peuvent nous réserver l’entraîneur et les onze joueurs qui seront sur le terrain, match après match, pour défendre les couleurs phocéennes.

Jean Fernandez est tout le contraire d’une diva. Il s’exprime au bord du terrain, beaucoup plus que devant les micros et les caméras. Tout son passé le prouve : partout où il passe, il cherche à construire une équipe et un fond de jeu, contrairement à d’autres entraîneurs qui cherchent avant tout à se construire une réputation, une image, une carrière. Jean Fernandez est l’homme qui place au premier rang de ses préoccupations la complémentarité des joueurs, loin devant leur pedigree individuel. Troussier avait réussi à imposer cette notion essentielle pendant deux mois, puis l’édifice s’était écroulé. Fernandez réussira-t-il à le reconstruire, puis à le consolider ? Pas impossible du tout.

Sous la direction de cet entraîneur, les joueurs de l’OM peuvent ré-apprendre l’absolue primauté de la collectivité, la solidarité qui a tant fait défaut la saison dernière, ils peuvent se remettre en situation de gagner ensemble. Qui sait ce que peut donner un Luyindula réellement soutenu ? Qui sait ce que peuvent donner ensemble un duo offensif (Luyindula et Niang) alimentés par un milieu de terrain complémentaire et solidaire, l’arme absolue sur laquelle le rival lyonnais a tout construit ? Qui sait ce que peuvent donner des joueurs déboussolés l’an dernier mais recadrés cette année ?
Toutes proportions gardées, il y a un précédent : la saison 2002/2003, au cours de laquelle le nouvel entraîneur Alain Perrin avait réussi à redonner une âme et un projet de jeu à des joueurs qui, quelques mois plus tôt, suscitaient la pitié plus que l’envie. Fin mai 2003, avec les Chapuis, Johansen, Célestini et autres Hemdani, l’OM terminait 3ème du championnat après avoir été longtemps en mesure de le gagner, se qualifiait pour la Ligue des Champions, redécouvrait l’ambition.
Qui peut dire que cette histoire-là n’a aucune chance de se répéter ?