L’Olympique de Marseille, suite au 3 à 3 obtenu à Lens, se réveille aujourd’hui avec la perfide question de la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine. En effet, à la mi-temps de cette rencontre l’OM était revenu à 1 point de Nancy et refait son retard au goal average sur les lorrains. 45 minutes plus tard, c’est dans la joie que les Olympiens égalisent par Djibril Cissé, afin de repartir des terres nordistes avec le point du match nul. Si les Marseillais avaient su inverser la tendance à la pause face à Saint-Etienne grâce à Valbuena, les Sang et Or l’ont fait aussi par l’intermédiaire d’Eric Carrière, mais au détriment des hommes d’Eric Gerets. Alors un point de gagné ou deux de perdus ?
La Marseillaise : Les Marseillais avaient beaucoup à se faire pardonner. Outre la possibilité de revenir à un point du podium, ce voyage au pays des terrils était avant tout pour eux l’occasion de répondre balle au pied aux propos de Pape Diouf. Ils l’ont fait, mais durant seulement une mi-temps, la première. Face à des Lensois incapables de matérialiser leurs bonnes volontés offensives, l’OM pensait avoir fait le nécessaire pour assurer une rédemption. En quatre minutes, et grâce à deux buts signés Samir Nasri et Benoît Cheyrou, le sort du match semblait en effet plié. Mais en croyant trop tôt que c’était arrivé, les Provençaux ont failli connaître une sacrée désillusion. Après que les Lensois soient revenus au score et aient pris l’avantage, un coup de patte de Djibril Cissé en toute fin de rencontre leur permet de sauver l’essentiel.
La Voix des Sports : Deux décalages, deux relâchements défensifs lensois qui à eux seuls synthétisaient justement toutes les misères de ce Racing, beaucoup plus tonique et inspiré que celui du derby, mais toujours pas capable de mettre en harmonie ses intentions avec ses actes. Sur la première séquence, Nasri a tout le temps d’ajuster Runje après que Kaboré eut, à l’origine, piqué un ballon à Belhadj. Quant à la deuxième, elle résulte d’un dégagement mal assuré de la tête de Hilton qui favorise la percée de Cheyrou, plein axe et…
De cette histoire alors bien mal engagée, on retiendra heureusement aussi que les Lensois ne crurent jamais à la fatalité et que d’une ouverture de seconde mi-temps débridée, naquit même un formidable rétablissement, via deux buts de Maoulida (56e) et Mangane (66e) qui, évidemment, ne pouvaient que susciter d’énormes regrets.
La Provence : La défense centrale inquiète : malgré l’avance de deux buts à la pause, nous n’arrivions pas à avoir toutes les garanties. La défense centrale n’a jamais rassuré. Zubar était trop souvent contré dans ses relances. Givet, malgré quelques bons jaillissements, avait manqué d’impact à deux reprises pour contrer Rémy. Ces craintes sont devenues contrariantes. D’accord, les deux défenseurs centraux ne sont pas responsables des mauvaises remontées défensives sur les deux premiers buts lensois. On ne peut non plus leur imputer le boulevard ouvert par Cana à Mangane. Mais ce dernier s’est joué de la vitesse de Zubar pour égaliser. Givet a commis deux erreurs successives sur le troisième but nordiste. D’abord en concédant une touche, un peu stupide. Ensuite en dégageant trop mollement sur Rémy, qui n’en demandait pas tant pour fusiller Mandanda.
Le Dauphiné Libéré : La faim de Carrière : incorporé en lieu et place de Demont, l’ex-Lyonnais allait être l’homme de base du retournement de situation lensois. Non content de fluidifier le jeu artésien, il permettait à Maoulida de réduire la marque à bout portant après un dédoublement avec Laurenti suivi d’un tir contré de Rémy (55e). Dès lors, la furia des « Sang et or » réveillait Bollaert et mettait l’OM sous pression malgré un tir de Nasri brillamment détourné par Runje. Bien insuffisant pour s’interposer à une ouverture magistrale de Kovacevic pour l’égalisation à toute vitesse de Mangane (65e). Puis sur une touche jouée rapidement, Carrière déboulait côté droit pour un centre mal dégagé par Givet, qui profitait à Rémy qui signa une reprise magistrale du gauche (74e). L’OM venait de craquer. Mais Cissé, sur un centre de l’ex-Lensois Akalé, égalisait in-extremis. Au terme d’une deuxième mi-temps complètement folle.
Football365 : L’avance dilapidée en vingt minutes s’avère regrettable alors que Marseille venait d’enchaîner deux succès consécutifs en Championnat. Deux victoires permettant de revenir sur les talons de Nancy, au ralenti également depuis un certain temps. Le match nul ne doit pas masquer non plus le formidable retour dans le haut de tableau de l’OM, transfiguré depuis l’arrivée de Gerets à la tête de l’équipe première. Marseille n’a concédé qu’une défaite lors des dix-sept dernières rencontres de L1 (à Rennes, 20eme journée, 3-1, le 13 janvier). Depuis son arrivée, l’entraîneur belge a souvent fait confiance aux mêmes joueurs, en ne favorisant pas réellement le turn-over. Dimanche, Ayew et Kaboré ont remplacé numériquement Valbuena et Niang, tous les deux blessés. Pendant ce temps, Ziani et Zenden, décevants depuis le début de la saison, ont respectivement passé vingt-neuf et cinq minutes sur le terrain. Entré à l’heure de jeu, Akalé a délivré une passe décisive pour Cissé.
L’Equipe : Un nul qui n’arrange personne. Cette fois le livre est bien fermé. Directement visés par les critiques de Pape Diouf qui n’avait pas hésité à qualifier certains de ses joueurs de « nababs » et de « vizirs » à l’issue de l’élimination contre le Zénith St-Pétersbourg en Coupe de l’UEFA mercredi, Samir Nasri et Djibril Cissé ont répondu à leur président de la meilleure des manières. L’un a ouvert le score, l’autre a évité à l’Olympique de Marseille sa première défaite depuis celle concédée à Rennes (1-3), le 13 janvier dernier (89e). Deux satisfactions au cours d’un scénario complètement fou, qui a vu Lens être mené de deux buts à la mi-temps, avant de toucher du bout du crampon sa première victoire en Championnat depuis six rencontres, pour finalement se faire rejoindre au score à la dernière minute du temps réglementaire (3-3). De quoi nourrir des regrets des deux côtés.