Le football n’est pas toujours très glamour. Passer en l’espace de quelques jours d’un déplacement à Milan à une visite à Lens, c’est comme remplacer une plantureuse demoiselle par un crouton sans saveur. Le choix n’est pas toujours permis. Le retour sur terre, lui, est immédiat. Milan, capitale de la mode, a cette magie italienne, que l’Artois peut lui envier. Un match européen dans la cathédrale de San Siro ne sera jamais égalé par une rencontre contre un promu faiblard, sous une pluie abondante (l’état d’alerte est maintenu dans le Nord jusqu’à dimanche matin 7h). Pourtant, l’OM va devoir enchaîner en championnat après son contenu prometteur de mercredi en Italie (1-1). Avec un match de retard et 4 points de moins que le leader auxerrois, le club phocéen peut se retrouver dans une position de force en cas de résultat à Lens.
L’envie, la rigueur, et l’engagement seront une nouvelle fois les ingrédients principaux à inclure dans la recette pour prendre des points à Félix-Bollaert. Secoués pendant un bon quart d’heures en Lombardie, les hommes de Didier Deschamps ont su revenir aux basiques pour bousculer le Milan AC pendant soixante-quinze minutes. En reproduisant un match de la sorte, l’issue pourrait être bien plus heureuse, face à un adversaire qui n’a de terrifiant que le surnom « sangs et or ». Mandanda, finalement opérationnel, le bloc défensif devrait être reconduit (Mbia n’étant pas rétabli). Devant, l’incertitude plane encore sur la participation de Lucho. En cas de repos forcé, l’Argentin serait suppléé par Koné, Abriel reculant d’un cran. Enfin, en pointe, Morientes pourrait être préféré à Brandao.
Du côté du RC Lens, Jean-Guy Wallemme a semble-t-il trouvé une ossature suite aux deux succès consécutifs (à Sochaux et face à Nancy, 2-1 à chaque fois). Le technicien artésien hésite encore entre Kovacevic et Hermach devant la défense, mais a trouvé des certitudes en attaque : le quatuor Roudet-Boukari-Monnet Paquet-Maoulida devrait être aligné. Eduardo est donc le grand perdant de l’embellie lensoise récente. Au sein d’un effectif inoffensif, les quatre buts marqués en deux journées signifient beaucoup. La défense, véritable passoire, commence à limiter la casse, Runje n’a encaissé » que » deux buts sur les deux dernières sorties. Mais l’équilibre reste fragile. Cette formation ne semble pas bâtie pour rivaliser avec les meilleures.
L’OM a donc un coup à jouer. L’équipe n’a pas trébuchée depuis sept matches toutes compétitions confondues ; elle aurait le bon goût de faire durer la série quelques temps. Histoire de rester à distance respectable des équipes de têtes, en gardant bien à l’esprit que trois points supplémentaires pourraient lui revenir prochainement, en cas de succès lors du match à fixer OM-Sochaux.