Dans les fêtes foraines, j’ai toujours aimé les manèges qui procurent des sensations fortes. Ceux dans lesquels on regrette de s’être assis lorsque l’on s’est harnaché. Ceux où on éprouve des sensations fortes, et qu’on a envie de recommencer dès le tour terminé.
L’OM, c’est un peu ce genre d’attraction. Juste avant le coup d’envoi, mercredi, je redoutais les 90 minutes qui allaient suivre. La défaite face à Bordeaux faisait craindre le pire, une nouvelle contre-performance aurait eu des effets désastreux. Mais c’était plus fort que moi, il fallait que je voie ça. Le grand 8, vitesse maximum, avec un Wilson Oruma dans le rôle du forain qui appuie sur l’accélérateur. Les Romains ont encore la tête à l’envers. Comme prévu, les amateurs de sensations fortes en redemandent.
Attention toutefois, les montagnes russes sont réputées pour leurs propulsions verticales autant que pour leurs plongeons vertigineux. Une rechute ce soir à Bollaert, et nous aurons tous un moral à la Vikash… Pour ceux qui ont du mal à percevoir la dimension de la déception, imaginez signer au PSG pour retrouver les Bleus, et apprendre avant même la deuxième journée que Zidane est de retour…
Bref pour diverses raisons, la victoire est plus que souhaitable. Entamer une saison par deux revers n’est bon ni pour le moral, ni pour le bilan comptable. Le hic, c’est que plusieurs wagons importants vont encore manquer dans le 11 de Jean Fernandez. Frédéric Déhu et Mamadou Niang sont suspendus, et Franck Ribéry, malade, n’a pas fait le voyage. Pourtant, à voir la grande forme d’un Oruma qui cartonne et le rendement prometteur d’Andres Mendoza, tout laisse à penser que ce train Phocéen ne sera pas fantôme.
Après avoir encaissé une préparation physique accélérée, et une fois digéré le rythme infernal d’un match tous les trois jours si tôt dans la saison, les Olympiens vont monter en puissance. Sabri Lamouchi, en est le parfait exemple. Après des débuts discrets, il sera bientôt l’auto tamponneuse de l’entre jeu.
Fait unique en ce début d’exercice, l’OM dispute déjà son sixième match officiel, et affronte un RC Lens qui en est à sa huitième rencontre. Les organismes des Phocéens sont éprouvés, mais que dire de ceux des Sangs et Or… L’effectif du Racing permet une telle débauche d’énergie ?
Il y a deux ans, le bon Gervais avait accumulé tellement de Sénégalais dans l’équipe que je pensais trouver Bruno Metsu sur le banc… Résultat, un gadin, précipité par le contrecoup de la CAN 2003. L’année suivante, Martel s’en va en guerre avec une équipe renouvelée. De jeunes pousses de L1, des baroudeurs, de bons joueurs de club, bref une équipe estampillée élite. Nouvel échec…
Cette année le recrutement a été à l’image de celui effectué par l’OM. Des joueurs bon marché, quelques occasions bien concrétisées, et un RC Lens qui fait fière allure sur le papier. Les Jussié, Jemaa et surtout Aruna Dindane donnent du punch à cette équipe. Pour preuve, demandez aux allemands de Wolfsbourg, qui viennent de prendre une valise en Intertoto !
Mais les Sang et Or ont eux aussi été cueillis à froid, à la Beaujoire, durant la première journée.
Ce sont donc deux équipes ragaillardies mais encore fragiles qui s’affrontent cet après midi à Bollaert. Une victoire, et les supporters pourront déguster avec joie la pomme d’amour qui les unit à leur Ohème. Une défaite, et la barbe à papa aura du mal à passer… Mais c’est la passion, celle qui nous rassemble, qui nous fera prendre place dans les montagnes russes ciels et blanches… Attachez vos harnais de sécurité, décollage immédiat !