Pas la peine de se mettre Martel en tête ni même nulle part ailleurs, dans les conditions actuelles de température et surtout de pression, s’imposer en terre artésienne, relèverait d’un réel l’exploit. Faut dire qu’en deux coulées gros, le baromètre interne de notre OM est passé sans transition de beau temps à variable voire pluvieux.
Bon, c’était un secret de polichinelle, le jeu prôné par Perrin et développé par ses troupes ne relevait pas les foules la nuit et n’enthousiasmait pas l’ombre d’un minot. Le savant cocktail du coach à base d’un tiers de préparation physique, un autre de solidarité, un dernier de rigueur et d’un zest de chance avait fini par faire illusion. Marseille tutoyait à nouveau la tête du championnat avec abnégation. On peut pas avoir le beurre, pas d’argent et le sourire de la crémière…
Désormais la réalité rejoint l’affliction, et ce qui était encore jadis considéré par tout un chacun comme une conception pragmatique du football réalité version post-troyen est en train de devenir à la vitesse d’un cheval au galop, un manifeste anti-passion, un traité de désaffection pour phocéen en rupture de ban.
Certes il y a toujours les gardiens du temple qui, tels des vestales pétrifiées ânonnent à qui veut les entendre des « Touche pas à mon OM » aussi vibrants que pathétiques. Ils ont leur fonction dans le petit théâtre du Vieux Port et défendent corps et biens l’Alain et son Bouchet aussi.
Ils exècrent plus que tout les filous nostalgiques de l’époque où un OM des mille et une nuits, était grimpé sur le toit de l’Europe à l’aide d’un Tapie plus ou moins volant, celle d’un nouvel Aladin et sa vamp merveilleuse qui avait échangé son génie contre une coupe d’Europe. Ils rappellent lucidement les dégâts collatéraux des gloires éphémères.
Ils arguent avec un certain à-propos que les nouveaux maîtres de la Commanderie et de la rue Négresko réunis ont à souffrir d’un héritage aussi lourd que scabreux. Ils clament qu’avec cette direction-là, le temps des affaires, des scandales et des dessous de table est désormais révolu.
Ils veulent un club sain, bien sous tout rapport et propre sous les aisselles. Eh bien, ils l’ont, cet OM quasi aseptisé, mais le Vélodrome fait désormais son spectacle dans les tribunes et se désintéresse petit à petit des défaites successives. Il serait opportun pourtant que face à des chtimis requinqués par leur succès parigot, notre OM retrouve son âme…