Si certains médias font la fine bouche alors que l’Olympique de Marseille vient d’enchainer sa sixième victoire consécutive lors des six premiers matchs de la saison, les supporters, eux, sont plutôt satisfaits du rendement des Marseillais alors qu’ils étaient plutôt dubitatifs quelques semaines auparavant. Pour comprendre ce regain de l’équipe provençale, il faut bien sur s’attacher à la meilleure cohérence collective du groupe mais aussi à quelques individualités qui ont élevé leur niveau de jeu.
Baup : un banni qui se refait une santé
Après trois cuisants échecs à Saint-Etienne, Toulouse et Nantes, Elie Baup était considéré comme « cuit » dans le milieu et ne semblait, à l’instar d’un Raynald Denoueix, destiné à être cantonné qu’au rôle de consultant. Le départ de Didier Deschamps a changé la donne pour lui et José Anigo lui a offert une nouvelle opportunité qu’il a saisie au vol. Mais Baup estime que c’est cette période transitoire à Canal+ qui l’a aidé à changer sa façon de voir le football. « Là, j’ai eu la chance de commenter la Ligue des champions, d’assister à des entraînements, de parler avec des entraîneurs et des joueurs. (…) J’étais parfois très axé sur la récupération du ballon, l’aspect défensif, en oubliant l’essentiel qui est le plaisir de marquer des buts. » Là où son prédécesseur avait voulu tout changer et mettre les siens autour de lui, Baup s’est intégré au staff existant ce qui amène aujourd’hui une cohésion là où hier il y avait de la rancune aux quatre coins de La Commanderie. Pour le moment, le pari Baup est gagnant.
Gignac : de Big Mac à King Gignac
Accusé d’être depuis deux saisons l’un des pires transferts de l’histoire de l’Olympique de Marseille avec seulement 14 buts inscrits pour 16 millions d’euros dépensés (sans compter son salaire de 300 000 euros bruts mensuels), André-Pierre Gignac ne rentrait plus dans les plans des supporters olympiens qui, pour la plupart, espéraient son départ au plus vite. Or, avant même la fin de la saison passée, quelques dirigeants phocéens avouaient en off que le club comptait beaucoup sur le Martégal pour la saison prochaine. Gignac a rendu à ses dirigeants cette confiance en inscrivant 5 buts en 9 titularisations, ce qui le place désormais devant Rémy dans la hiérarchie de l’équipe. « Il ne nous étonne pas » expliquait le coach phocéen il y a quelques jours. Lui qui était sifflé il y a encore quelques mois au Stade Vélodrome, est désormais ovationné à chacune de ses actions. C’est ce qui se passe à Marseille quand on est de nouveau en réussite.
Jordan Ayew : du caractère et de l’impatience
Considéré en section jeune comme l’un des plus grands espoirs du club, Jordan Ayew n’a pas réussi la saison dernière à s’imposer sous les ordres de Didier Deschamps qui, peu adepte au jeunisme, lui avait néanmoins mis le pied à l’étrier. Impatient, l’international ghanéen a toujours vécu dans l’ombre de son père, Abedi Pelé, et de son frère aîné, André, mais parait désormais décidé à rapidement se faire un prénom. Pour preuve, cet été, il a mis la pression sur les dirigeants pour être vendu (à Reading) afin de trouver du temps de jeu. Une véritable hérésie quand on sait la faible profondeur du banc phocéen et le talent brut du joueur. Franck Passi, José Anigo et Elie Baup ont d’ailleurs recadré Jordan Ayew. « On sait qu’il a envie de jouer, il faut qu’il soit patient et à l’écoute » avait expliqué à la presse l’entraineur adjoint de l’OM il y a quelques jours.
L’attaquant phocéen dispose désormais de plus de temps de jeu et surtout marque les esprits à chacune de ses entrées en jeu. Avec 2 buts au compteur, l’attaquant olympien est devenu le joker de luxe d’Elie Baup … en attendant peut-être de devenir un titulaire indiscutable dans quelques mois. Il faudra pour cela tout de même que Jordan Ayew adoucisse son tempérament de feu et se montre plus disposé pour jouer avec ses autres coéquipiers que son frère.