Après les 2 défaites consécutives et les 7 buts encaissés, la révolte gronde chez les supporters et elle est légitime.
A voir comment l’OM évolue depuis le début de la saison, au-delà des considérations basiques il faut, je pense, que nous nous posions la question de la tactique.
Chaque joueur évolue sur le terrain avec ses caractéristiques propres, connues et pour lesquelles Alain Perrin les a fait venir à l’OM.
La manière dont sont utilisés les qualités de ces joueurs s’appelle la tactique. Et ne serait-ce pas là qu’il faille chercher l’erreur ?
L’évolution du 5-4-1 en 4-4-2 de Monsieur Perrin est-elle une réussite ou un échec ?
A 5 derrière
L’année dernière, année de » reconstruction « , Alain Perrin avait décrété dans sa première interview en mai 2002 » la tactique ça se définit en fonction de l’effectif, avec un libéro de la classe de F. Leboeuf, on ne peut jouer qu’à 5 derrière « . Le résultat de ce postulat fut un 5-4-1 (évoluant en 5-3-2 ou 5-3-1-1 parfois) tout au long de la saison 2002-2003. Ce système de jeu, nous à permis d’utiliser Manu Dos Santos comme un véritable milieu gauche, salvateur à de nombreuses occasions et de découvrir Johansen milieu droit (souvent remplacé par Hemdani) mais n’ayant pas le même impact, compte tenu des limites techniques et de vitesse de ces joueurs.
Les avantages de ce système était bien souvent une équipe compacte au centre : 3 défenseurs axiaux, 4 milieux de terrains et 1 pointe (Baka le plus titularisé des attaquants) et de permettre quand l’équipe tourne rond, des débordements sur les cotés.
L’excellent résultat de la défense est aussi à chercher dans ce bloc.
Les inconvénients de ce système ont vite été trouvés dans le replacement des attaquants, Sakho, Chapuis ou Sytchev jouant souvent à 40 m du but adverse et passant plus de temps à défendre que de chercher à créer des brèches.
Pour résumer cette année 2002-2003, on prends peu de but, ce qui nous permet de faire des matchs nuls (beaucoup) et on marque par-ci par-là, plutôt sur des exploits (Nando contre Sochaux au Vel…) qu’avec un vrai fond de jeu » dominant » basé sur l’attaque.
Pour aller taquiner Monaco ou Lyon, c’est d’autres atouts que Baka, sapuis ou chahko, qu’il nous aurait fallu ne serait ce que pour aller créer individuellement le danger et marquer.
3ème de ligue 1 pour une année de reconstruction c’est déjà bien, on ne s’est pas amusé, mais le bloc a été efficace.
A 4 derrière
L’année 2003-2004 s’annonce différente : Ligue des champions, statuts de favoris et de grosses critiques sur le jeu de l’om et surtout sur son attaque de l’année précédente. Leboeuf étant parti, Alain Perrin reprend son vielle adage : plus de Franck, on va donc jouer à 4 derrière. VB est indéboulonnable, prions que Christanval revienne à son meilleur niveau, Manu fera l’affaire à gauche, et Beye à droite. On montera donc une force de frappe plus importante, avec un milieu de terrain de base censé être Celestini-Hemdani et des pointes sur les cotés Marlet – Vachousek , soutenant Mido-Drogba. Alain Perrin a donc pensé mettre en pratique le style de bordeaux champion avec baup (un roc défensif : Bonnissel-Alicarte/Afanou-Grenet relayé par Diabaté/Pavon au milieu-centre ; Micoud/Ziani sur les cotés soutenant Laslandes/Wiltord).
Malheureusement, même si le début de championnat tient la route au niveau comptable, plusieurs facteurs viennent modifier la donne, les blessures (Manu, Christanval etc …), les suspensions (Mido, Vachou…), les méformes (Fernandao tout le temps » légèrement » blessé, Mido au début de saison).
Les » remplaçants » ne font malheureusement pas l’affaire.
En défense, Perrin n’a pas trouvé la solution, à gauche, Ecker est dépassé en latéral (pour preuve le match contre Porto), Skacel est trop offensif. A droite, même constat, Beye n’est pas au niveau, Perez s’envole trop souvent. Au centre, VB ne réédite pas les exploits de l’année dernière, c’est à se demander s’il n’est pas meilleur avec un libéro derrière lui qui colmate malgré tout les brèches et bouche ses montées. Enfin et surtout Abdou Meité (l’homme au penalty tous les 3 matchs et aux fautes techniques) à définitivement finis de se ridiculiser.
Au milieu, c’est notre petit Meriem qui vient chambouler les cartes, Celestini-Mériem, et 2 milieux latéraux offensifs, cela fait 3 joueurs n’étant pas censés se concentrer exclusivement sur la récupération (ce que Perrin à tenté de modifier en mettant Johansen à droite à Strasbourg). Camel étant la seule vraie réussite de ce mercato avec Drogba.
Célestini, homme de base et plaque tournante de l’année dernière, apparaît cette saison vraiment limité. Le rendement de pourvoyeur de ballon de Marlet et de Vachousek s’étiolant au fil des matchs. Steve réalisant de bons matchs en attaque avec Drogba (but à Nantes, but à Strasbourg, but contre Porto). Nous constatons que nous marquons souvent sur des exploits individuels de Mido (dans les remontées de ballons), de Marlet (de la tête), surtout Drogba (qui tient presque l’OM à lui tout seul depuis 1 mois).
Que retenir de ce 4-4-2 si déséquilibré ? Des latéraux qui ne défendent pas mais passent leur temps à monter, décalant ainsi les offensifs au centre (et nous butons toujours sur le bloc adverse), une défense centrale souvent à la peine, un milieu récupérateur qui n’en est plus un (avec Mériem et Célestini), des milieux offensifs sur les cotés qui s’embourbent dans la récupération de l’adversaire en repiquant au centre. Une attaque, qui est obligée de revenir pour chercher les ballons (comme souvent Mido revenant au niveau des milieux), pour exemple Drogba a eu en tout et pour tout 1 ballon propre à négocier contre Strasbourg. Ceci ayant pour effet une présence devant le but insuffisante, état de fait qu’Alain Perrin à souvent relevé cette saison (30 centres contre Strasbourg).
Le 4-4-2 responsable ?
Un 4-4-2 qui marche est une stratégie de prise de pouvoir. Il faut avoir le ballon et progresser, se reposant sur un bloc défensif exclusivement dédié à boucher les trous, un milieu récupérateur de métier qui ratisse et des flèches sur les cotés, spécialistes du genre, alimentant des crussificateurs devant.
Dans un 4-4-2, quelle serait la position idéale de :
Fernandao (MD comme on l’a vu c’est une catastrophe de lenteur) ?
Sytchev (MD, c’est forrest gump, plutôt un AC) ?
Mériem (Plutôt Mo C que MD)?
Marlet (MD ou vrai attaquant AC ; 3 buts consécutifs) ?
Ecker (plutôt DC que DG) ?
Beye (plutôt MD que DD) ?
Perez (MD aussi)
Skacel (plutôt Mo G) ?
Vachousek (plutôt MC) ?
Méité (plutôt sur le banc) ?
Il est inquiétant de voir le nombre de joueur de l’effectif dont on peut se poser la question du positionnement dans ce 4-4-2.
De plus, le style » direct » à l’anglaise pratiqué par l’OM est-il vraiment adapté à un 4-4-2 ? en terme d’efficacité, l’année dernière, ce style fonctionnait mieux en 5-4-1.
Alain Perrin peut faire d’un petit club un club moyen (Troyes), mais j’ai peur qu’il soit en train de faire la meme chose d’un grand club comme l’OM. Ce qui rejaillit sur les résultats contre les clubs plus huppés (pas un seul grand rdv gagné depuis 2 ans).
Reprenant le vielle adage de Monsieur Perrin : » la tactique ça se définit en fonction de l’effectif « , je me demande à la vue de ce début de saison si l’effectif de l’OM est vraiment adapté à cette tactique. Nous n’avons pas de » spécialiste » de chaque poste comme prédéfinis et les turn-over incessants en fonction des postes (3 arrières gauches différents, 3 milieux droits différents, 3 milieux gauches différents, 5 récupérateurs différents) nous donnent l’image d’un joyeux champ de foire.
Avons-nous cette année les moyens d’un 4-4-2 ? Telle est la question.