En cette période sans match ni importante actualité phocéenne, essayons de nous souvenir que l’OM a été un grand club qui a gagné des titres, beaucoup de titres et que de très grands joueurs ont porté le maillot Blanc.
Le but n’est pas de faire les vieux combattants pour dire « c’était mieux avant » mais bien de faire découvrir aux plus jeunes ce qu’ils n’ont pas connu : des saisons réussies avec de nombreux trophées gagnés par des joueurs talentueux.
Le premier des ses grands Olympiens est l’un des plus emblématiques car c’est lui qui a donné sa plus belle victoire au club marseillais.
Basile Boli en bref
Basile Boli est né à Abidjan (Côte d’Ivoire) le 2 janvier 1967. Très vite il rejoint la France et fait ses premiers pas dans le football à Romainville en région parisienne. Il est alors repéré en 1982 par l’AJ Auxerre de Guy Roux où il fera sa formation de défenseur, remportant au passage un championnat de France cadets en 1983 et une Coupe Gambardella en 1986. Il quitte le cocon bourguignon lors l’été 1990 pour rejoindre l’Olympique de Marseille où il restera jusqu’en 1994. Son parcours le conduira par la suite aux Glasgow Rangers (94-95) et à l’AS Monaco (95-96) avant de terminer sa carrière au Japon sous les couleurs de l’Urawa Red Diamonds (96-97).
International français à 45 reprises, son palmarès professionnel compte 3 titres de champion de France (Olympique de Marseille – 1991, 1992, 1993), 1 titre de champion d’Écosse (Glasgow Rangers – 1995) mais aussi évidemment une Coupe d’Europe des clubs Champions (Olympique de Marseille – 1993).
Les années phocéennes
Lorsque Basile Boli débarque sur la Canebière, on est loin de l’histoire d’amour avec les supporters. Basile n’a pas oublié l’accueil au Vélodrome par des cris de singe et des jets de bananes quand il jouait à Auxerre. Les supporters ne voient alors en lui qu’un « bourrin » ce qui lui vaudra sifflets et insultes pour ses débuts. Mais qu’à cela ne tienne, l’ancien Icaunais est bien décidé à s’imposer et faire taire ses détracteurs. Dès sa première saison marseillaise (90-91) il participe aux 38 matches de championnat et à 6 matches de Coupe d’Europe pour un total impressionnant de 10 buts marqués. Il forme alors une charnière défensive remarquable aux cotés de Carlos Mozer et Bernard Casoni. Malgré un titre de champion de France, l’image de cette saison restera celle d’un Basile en larmes à l’issue de la finale de Coupe d’Europe perdue aux tirs au but contre l’Étoile Rouge de Belgrade.
L’année suivante (91-92) sera une nouvelle saison pleine pour le défenseur international qui prendra part à 38 rencontres et en inscrivant 5 buts. Il empoche un second titre de champion et tient une nouvelle fois la défense la plus imperméable de France. Mais la saison s’achèvera sur un goût amer, la faute à une élimination prématurée dès le second tour de Coupe d’Europe face aux Tchèques du Sparta de Prague, mais aussi au triste évènement de Furiani.
Vient ensuite la saison de la consécration (92-93) avec un doublé historique Championnat / Coupe d’Europe. Des larmes de Bari à la joie de Munich, Basile est désormais bien ancré parmi les meilleurs défenseurs d’Europe au sein de ce que Raymond Goethals nomme sa « Garde Noire » (Jocelyn Angloma, Marcel Desailly, Basile Boli). Son but en finale de Coupe d’Europe fera définitivement de Basile Boli un des joueurs de légende de l’Olympique de Marseille.
La saison 93-94 sera sa dernière sous le maillot blanc. Une saison tourmentée par l’affaire VA-OM où l’OM laisse le titre de champion de France à son rival parisien dans un climat de fin de règne avant la rétrogradation. Il quitte alors l’Olympique de Marseille pour l’Écosse et les Glasgow Rangers.
Top et Flop de Boli
Défenseur massif de 80kg pour 1m82, Basile Boli est un arrière formé au marquage individuel à l’auxerroise. Il éprouve quelques difficultés lors de ses débuts marseillais pour s’adapter au marquage en zone prôné par le sorcier belge. Mais de sa formation initiale, Basile Boli reste caractérisé par une hargne hors du commun et n’hésite pas à jouer de l’intimidation pour neutraliser les attaquants adverses. L’affronter c’est s’attendre à une lutte physique de tous les instants et sans ménagements. Bien que Basile soit doté d’une technique plutôt rudimentaire, cela ne l’empêche pas de devenir un roi du un contre un et un redoutable joueur de tête.
Gestes de légende
– OM – Milan AC 1993 : 44ème minute à l’Olympiastadion de Münich, Abédi Pelé pose son ballon au point de corner sur la droite de l’attaque marseillaise. Centre au premier poteau d’un gauche enroulé. Un homme s’élève plus haut que tout le monde, résistant au tirage de maillot de Frank Rijkaard. Une tête décroisée qui laisse Sebastiano Rossi impuissant. Basile Boli vient d’entrer à jamais dans la légende olympienne.
– OM – PSG 1993 : trois jours après le sacre de Münich, l’OM reçoit le PSG . Un OM en état de grâce à qui tout réussit comme en témoigne une action sublime ponctuée d’un but spectaculaire. Basile Boli au départ de l’action dans son camp transmet à Abédi Pelé qui élimine son vis-à-vis au milieu de terrain d’un sombrero avant de transmettre à Jean-Philippe Durand qui à son tour humilie un autre Parisien par un second sombrero. Il transmet le ballon à Basile Boli dans l’axe qui remet sur le coté gauche de l’attaque olympienne pour Abedi Pelé. Ce dernier centre alors à l’entrée de la surface, Basile a continué sa course et vient telle une rocket percuter le ballon de la tête aux 16 mètres. Bernard Lama n’a plus qu’à constater les dégâts de ce ballon surpuissant qui vient nettoyer sa lucarne. Un but splendide où Basile est impliqué du début à la fin.