Après avoir commencé par Basile Boli, OMplanète continue sa série de portraits d’anciens illustres Olympiens. Le but n’est pas de faire les vieux combattants pour dire « c’était mieux avant » mais bien de faire découvrir aux plus jeunes ce qu’ils n’ont pas connu : des saisons réussies avec de nombreux trophées gagnés par des joueurs talentueux.
Waddle en bref
Christopher Roland Waddle est né à Hepworth le 14 décembre 1960. Après plusieurs essais infructueux au sein de clubs anglais (les entraîneurs le trouvent trop frêle) et la contrainte de travailler dans une usine pour survivre, il s’engage pour Newcastle United en 1980 avec qui il dispute 170 matchs et inscrit 46 buts. Sélectionné en équipe d’Angleterre Espoirs, il est alors associé en attaque à Kevin Keegan et Peter Beardsley. Il rejoint en 1985 l’équipe de Tottenham Hotspur avec qui il éclate et accède à la sélection anglaise. Il atteint notamment les quarts de finale de la Coupe du Monde en 1986. 138 rencontres et 33 buts plus tard, Bernard Tapie le recrute pour 45 millions de Francs (somme record à l’époque) et il devient en quelques mois la coqueluche du public marseillais. L’international anglais remporte trois titres de Champion de France sous le maillot ciel et blanc. Tireur malheureux du dernier tir au but de son équipe nationale lors de la demi-finale du mondial 1990, il est alors plus populaire en France que dans son propre pays. En 1992, Chris Waddle quitte Marseille pour s’engager avec Sheffield Wednesday pour le compte duquel il participe à 109 matchs et marque 10 buts. Il est élu meilleur joueur de la Premier League par ses pairs en 1993. Il quitte Sheffield en 1996 puis joue consécutivement dans plusieurs clubs (Falkirk, Bradford City AFC, Sunderland) avant de devenir entraîneur-joueur à Burnley en 1997 puis Torquay United. Il prend enfin le poste d’entraîneur de Sheffield Wednesday et se fait ensuite plaisir sous le maillot plusieurs clubs amateurs. Depuis son retrait du milieu du football, il travaille comme consultant à la radio et à la télévision.
International anglais, il est auteur de 6 buts en 62 sélections. En terme de palmarès, il remporte les Championnats de France en 1990, 1991 et 1992 avec l’Olympique de Marseille. Il est également élu meilleur joueur de Premier League en 1993 avec Sheffield Wednesday.
Les années phocéennes
A son arrivée en provenance de Tottenham lors de l’été 1989, Chris Waddle ne semble en aucun cas justifier le montant hallucinant déboursé pour obtenir sa signature (45 millions de Francs). Il est à cours de condition et peine trouver ses marques au sein d’un effectif pléthorique : il éprouve notamment des difficultés à s’acclimater à la chaleur et à la langue. Les supporters se montrent relativement patients car l’Olympique de Marseille, qui sort d’un doublé Coupe/Championnat, réussit un bon début de saison. Le déclic se fait lors d’une rencontre face au Paris-SG au cours de laquelle il inscrit un but d’une talonnade restée célèbre face à Joël Bats. Au cours de cette première saison (89-90), l’Anglais marque 9 buts en 37 rencontres de championnat. Malgré le titre de Champion de France, l’élimination face au Benfica Lisbonne en demi-finale de la Coupe des Clubs Champions constitue une terrible déception.
La saison suivante (90-91) représente probablement l’une des plus abouties de sa carrière. Adulé par les supporters tant pour son jeu que pour ses facéties et sa coupe de cheveux (copiée par d’innombrables adolescents marseillais), il compose avec Jean-Pierre Papin et Abedi Pelé le trio gagnant d’une équipe phocéenne que personne ne semble en mesure d’arrêter. Il inscrit notamment le but permettant l’élimination du Milan AC en quart de finale de la C1. L’OM sort une nouvelle fois vainqueur du championnat de France au cours duquel Chris Waddle inscrit 6 buts en 35 rencontres. La saison est malheureusement ternie par les défaites en finale de la Coupe d’Europe face à l’Etoile Rouge de Belgrade et de la Coupe de France contre Monaco.
En 1991-92, Marseille est rapidement éliminé de la C1 par le Sparta Prague et se contente de gagner une nouvelle fois le championnat hexagonal en dominant Monaco. La Coupe de France se termine quant à elle sur la catastrophe de Furiani. L’Anglais réalise une belle saison et dispute 35 matchs de division 1 (pour 6 buts). En fin d’année, Bernard Tapie lui faisant comprendre qu’il est temps de partir, Magic Chris Waddle s’exécute provoquant de la sorte un terrible déchirement dans le coeur des supporters. Au total, l’international anglais a joué 140 matchs et trouvé 27 fois le chemin des filets sous le maillot ciel et blanc.
Tops et Flops de Magic Chris Waddle
Milieu de terrain technique et imaginatif, Chris Waddle privilégie avant tout le plaisir sur un terrain de football. S’il adopte un style nonchalant et rechigne parfois à effectuer ses tâches défensives, son rendement offensif suffit à combler de bonheur supporters et coéquipiers. Ses doubles passements de jambes, ses coup francs et son sens du dribble hors du commun font en effet malheur sur les pelouses françaises et européennes. Lorsqu’il est en forme, seuls les poteaux semblent capables de l’arrêter. L’autodérision, l’humour et la modestie parachèvent les traits d’un personnage atypique et amoureux du jeu que tous les minots de la génération 90 ont cherché à imiter.
Geste de légende
– OM-Milan 1991 : l’Olympique de Marseille affronte le Milan AC, tenant du titre, pour le compte des quarts de finale de la C1 dans un stade Vélodrome surchauffé. 75ème minute : Chris Waddle délivre le peuple phocéen en inscrivant d’une splendide reprise de volée du pied droit l’unique but de la rencontre. L’Anglais, qui termine la nuit en observation à la suite de méchants coups pris lors des duels disputés avec Paolo Maldini, n’a plus aucun souvenir de la fin de match et n’arrive pas à croire qu’il ait tenté ce geste alors qu’il est un pur gaucher… Les Milanais ne sont quant à eux pas prêt de l’oublier : en s’imposant 1-0 au stade Vélodrome, Marseille vient d’éliminer la prétendue invincible armada d’Arrigo Sacchi et devient la capitale du football européen. Chris Waddle est alors au sommet de son art et régale les supporters aux côtés d’Abedi Pelé et Jean-Pierre Papin.