Dimanche, face à la lanterne rouge de Ligue 1 qui n’avait gagné aucune rencontre depuis 18 matchs, l’Olympique de Marseille a enregistré sa seconde défaite de la saison. Certains diront que l’arbitre aurait du accorder un pénalty évident sur Rémy en seconde période et siffler le hors-jeu de position de Nivet sur le but qui a assuré le victoire des Troyens. Pour autant, ce revers a laissé entrevoir des lacunes que nous avions relevées en début de saison mais qui étaient demeurées masquées dans la période euphorique qu’a connu Marseille depuis début août. Mais plus encore, c’est peut-être le discours des joueurs, techniciens et dirigeants qui a évolué au fil des semaines et contribué à perdre cette place de leader du classement de L1 au profit du PSG.
L’OM cible les 5 premières places en août
Avec un budget passé de 140 à 100 millions d’euros (-30%), l’OM ne pouvait logiquement avoir les mêmes objectifs que la saison précédente où le club avait d’abord envisagé le titre puis finalement terminé à la dixième place en championnat. Début août, Anigo explique viser une place dans du classement mais surtout de proposer « un jeu un peu plus attractif« . Après deux saisons de piètre qualité mais avec des titres que beaucoup attribuent à Didier Deschamps, le directeur sportif phocéen ne peut donc viser que le « beau jeu » d’autant qu’il est – comme nous hélas – conscient que le club phocéen n’a plus les moyens de ses ambitions. La chasse au titre de champion est fermée. Bienvenue au pays du plaisir sans pression. Quelques jours plus tard, le [url href=http://www.footmarseille.com/news-18459/labrune-vise-la-cinquieme-place.html]président Labrune lui emboite le pas et confirme cet objectif des 5 premiers. « Il faut arriver à se situer au niveau de ce qui a été anticipé dans le budget prévisionnel, c’est à dire dans les cinq. » L’ambition est donc mesurée et accessible puisque Marseille a le 3ème budget de L1. L’objectif du duo est de relâcher la pression habituelle autour du club afin de laisser s’exprimer au mieux les joueurs. Sauf qu’avec l’enchainement des bons résultats, cet objectif des 5 premiers ne va tenir que quelques semaines.
Des objectifs revus à la hausse en octobre
Vainqueur de leurs 6 premières rencontres, les Olympiens ont l’occasion d’approcher le record détenu depuis 1937 par l’Olympique Lillois (ancien nom du LOSC) avec 8 victoires d’affilée. La raclée reçue à Valenciennes le 30 septembre dernier (4-1) lors du 7ème match glace les ambitions marseillaises. Le nul face au PSG à domicile (2-2) conforte cependant le staff olympien dans l’idée que le groupe mis en place mérite mieux que l’objectif initial pourtant jugé au regard des moyens proposés au nouveau coach. Le discours change donc à la mi-octobre. Les dirigeants estiment désormais que l’OM aura fait « une bonne saison » si l’OM termine dans les 3 premiers. Avant le match face à Troyes, Baup, relativement réservé à ce sujet en début de saison, se plait à rêver. « Être compétitif, c’est viser au départ les 4-5 premières places et après, pourquoi ne pas voir au-dessus ? » A la fin de la 9ème journée, les Phocéens sont deuxième à égalité de point avec le PSG mais pour combien de temps encore ?
Troyes douche les rêves des Marseillais
Disposant d’un groupe très resserré de joueurs immédiatement performants, Baup a choisi face à un Troyes très diminué par 14 absents (blessés ou suspendus) de reconduire son onze habituel ce qui peut se comprendre puisque la plupart n’ont pas joué durant la trêve internationale. Pourtant, les jambes sont lourdes, les passes imprécises, les mouvements téléphonés. Le jeu chatoyant entrevu il y a quelques semaines n’est pas au rendez-vous et l’OM s’incline en fin de match. Exit les André Ayew méconnaissable depuis des mois, les Loïc Rémy trop court physiquement, les Morgan Amalfitano pas à leur avantage. Le secteur offensif marseillais peine à créer du danger sur la cage troyenne et ce n’est pas les 53 centres (un record en L1) délivrés notamment par un Morel sans intérêt dans ce rôle (et dans les autres) qui change grand chose. L’inspiration et la solidarité des premières semaines n’est plus là. Faut-il pour autant tout remettre en cause ? Certainement pas.
Jeudi soir en Europa League face à Mönchengladbach et plus encore dimanche face à l’Olympique Lyonnais (actuel troisième du championnat), les Olympiens ont l’occasion de se racheter et de montrer un tout autre visage. Espérons que ce soit le cas car en cas d’échec, la pression serait alors plus fort autour de La Commanderie. L’OM a trop bien débuté ce championnat pour en perdre le fil si tôt.