Depuis 42 ans et la première confrontation entre les deux clubs, 82 face à face ont eu lieu. 32 fois l’OM l’a emporté et 30 fois il s’est incliné. Le dernier succès remonte à près de deux ans. Le PSG version Qataris est passé dans une autre dimension et, en terme de talent, il sera encore très difficile de rivaliser ce dimanche. C’est donc avec les corones qu’il faudra jouer. Depuis le début des années 90, qui correspond plus ou moins à l’intensification de la concurrence entre les deux entités, voici trois succès au Stade Vélodrome dont peuvent s’inspirer les hommes d’Elie Baup.
29 mai 1993 : l’euphorie
Depuis trois jours, les joueurs marseillais fêtent la victoire en finale de Ligue des Champions face au Milan AC. Ils se présentent boulevard Michelet sans préparation et en piètre condition physique. Il est impossible de connaître l’affluence réelle mais les 40 000 places officielles se sont évidemment arrachées. L’enceinte est plus bouillante que jamais et de nombreux incidents se produisent entre supporters des deux camps tout au long de la soirée. Ce Classique oppose deux formations qui tutoient les sommets européens. Le rendez-vous est décisif pour l’attribution du titre : suivi de près par le PSG, il manque un point à Marseille pour être sacré. En début de rencontre, les hommes d’Arthur Jorge paraissent logiquement plus frais et Vincent Guérin ouvre la marque dès la 7ème minute après un tir de Georges Weah sur le poteau. Rudy Voller égalise rapidement (16ème minute) mais le combat est musclé et les altercations se multiplient entre les différents protagonistes. Compte tenu de l’engagement, ce match ne se terminerait certainement pas avec l’arbitrage actuel. A la 38ème minute, alors qu’il cherche en première intention à se faire Ricardo et après une remontée de balle magnifique des Phocéens, Basile Boli inscrit un but exceptionnel d’une tête plongeante à l’entrée de la surface qui termine sa course dans la lucarne de Bernard Lama. Alen Boksic, meilleur buteur cette année-là, parachève l’oeuvre en seconde mi-temps : l’OM domine son dauphin 3-1 et remporte le championnat !
15 février 2000 : l’ambiance hostile
Autre époque, autre ambiance. En grave difficulté depuis le début de la saison en Ligue 1, les Marseillais éprouvent toutes les peines du monde à s’éloigner de la zone rouge. Certains, comme Christophe Dugarry, ont préféré quitter le navire. Mais paradoxalement, ce groupe, désormais mené par Bernard Casoni, répond présent dans les grands rendez-vous à domicile. A défaut d’un jeu extraordinaire, l’engagement et l’environnement intimidant pour les adversaires peuvent faire la différence. En octobre, l’OM a vaincu le Manchester United de Roy Keane, David Beckham et Jaap Stam, champion d’Europe en titre, au Stade Vélodrome. Ce soir d’hiver, le Paris-SG occupe quant à lui une place dans le haut du classement. Laurent Robert et Ali Benarbia tirent le groupe vers le haut. Le match commence d’ailleurs bien mal. Christian, l’attaquant brésilien du PSG, ouvre la marque à la 7ème minute. 12 minutes plus tard, Jérôme Leroy balance un tacle musclé sur Laurent Leroy, lequel ne peut retenir un geste d’humeur. S’ensuit une bagarre lors de laquelle le Parisien prend deux ou trois bonnes gifles comme on sait les donner à l’époque et qui sonne le glas des bonnes intentions du PSG. L’arbitre choisit d’expulser les deux Leroy. Quelques minutes plus tard, Sébastien Perez égalise de la tête sur un coup-franc tiré par Robert Pires. Puis c’est Cyril Pouget qui donne l’avantage aux Olympiens d’une superbe papinade. Pancho Abardonado, en embuscade sur un corner, inscrit le troisième but. Enfin, Florian Maurice reprend un coup-franc d’Ivan de la Pena dévié par Robert Pires au premier poteau. Loin d’être favori, l’OM l’emporte 4-1 !
27 novembre 2011 : l’orgueil et l’envie
Récemment racheté par les Qataris, le Paris-SG vient de boucler son premier recrutement de standing. Javier Pastore est notamment porté aux nues par les médias et les Nenê, Jérémy Ménez, Diego Lugano, Mohamed Sissoko ou encore Salvatore Sirigu sont donnés ultra-favoris. Pour les journalistes, les nouveaux venus sont habitués aux ambiances chaudes de Série A et ne subiront pas la pression du stade Vélodrome. Côté olympien, le début de saison est poussif. Après 14 journées, le club provençal pointe à la dixième place du championnat, à 12 points de son rival. Venus avec une énorme confiance en eux, les néo-Parisiens vont tomber de haut, d’autant que Didier Deschamps trouve les mots pour motiver ses troupes comme seul lui sait le faire pour certains matchs à enjeu. Les Phocéens, à l’image d’un tacle de Lucho Gonzalez dès le coup d’envoi, mettent de l’agressivité et de l’intensité dans chaque duel. Javier Pastore semble tétanisé et ne réussit pas une passe. Il ne faut pas longtemps aux Marseillais pour prendre l’ascendant. Loïc Rémy reprend un centre de Cesar Azpilicueta de la tête et inscrit le premier but dès la 9ème minute. Morgan Amalfitano corse l’addition en seconde mi-temps, mystifiant l’Uruguayen Diego Lugano et trouvant le petit filet de Salvatore Sirigu d’une jolie frappe à ras de terre (65ème minute). Enfin, André Ayew clôt le résultat d’une tête placée hors de portée du portier italien. Score final : 3-0 ! Un succès qui repose sur l’envie et la solidarité. La dernière victoire à ce jour contre le PSG.
Stars ou pas stars, le Classique de dimanche mettra en opposition 22 hommes. Comme toujours, l’équipe affichant le plus d’envie et mouillant le plus le maillot l’emportera. Espérons donc que les Olympiens rentreront sur la pelouse le couteau entre les dents avec l’envie d’en découdre. Pas comme à Dortmund…