Le Tribunal Arbitral du Sport a livré hier sa conclusion concernant les incidents qui ont émaillé le match Atletico-OM. Alors que la sanction de l’UEFA semblait on ne peut plus justifiée, il a ainsi décidé de diminuer une nouvelle fois cette dernière en divisant par deux l’amende du club madrilène et en supprimant le match à huis-clos avec sursis, proclamant que les « actes de racisme retenus par l’UEFA n’ont pas pu être établis avec certitude ». A Madrid comme à Marseille, les réactions sont amères.
Du côté de la capitale ibérique, les médias continuent avec beaucoup de subjectivité, ou plutôt de mauvaise foi, à défendre leur club. Comme le rapporte le site Footespagnol.fr, El Mundo Deportivo, après avoir qualifié il y a quelques semaines Marseille de « ville sans loi« , continue sur la même tonalité. Le journal espagnol dénonce les « quatre tristes et polémiques protagonistes de cette histoire » visant ainsi la délégation phocéenne venue pointer le doigt accusateur. Les pseudos-journalistes madrilènes ne s’arrêtent cependant pas là, attaquant personnellement Thierry Trésor, journaliste de LCM, victime comme la plupart des personnes de couleurs ce soir là d’insultes racistes, et qui aurait, selon eux, « baissé son pantalon » en tribune de presse. Un article bouleversant de bêtise…
Du côté de l’Atletico, Enrique Cerezo est déçu, lui qui s’attendait à ce que son club soit blanchi : « quand vous n’avez rien à vous reprocher, c’est difficile d’être puni… Maintenant, on n’a plus aucun recours. Notre exposition des faits était claire. Nous espérions que le TAS allait mettre fin à ces accusations, mais il en a décidé ainsi. Le TAS est neutre et nous n’avons pas à mettre en doute sa décision. » (Propos rapportés par Freesport.fr). Il relève notamment qu’aucun acte raciste n’est reproché à ses supporters et espère obtenir rapidement la qualification pour les quarts de finales de la Ligue des Champions afin de « ne pas avoir à jouer la qualification à Marseille ». Une crainte que l’on peut effectivement comprendre…
Enfin, Pape Diouf, comme bon nombre de supporters marseillais, est écoeuré. Le président de l’Olympique de Marseille trouve une nouvelle fois les mots justes afin de dénoncer l’horreur qui entoure cette sombre affaire : « il n’y a pas de preuves sur ce que l’on reprocherait aujourd’hui à l’Atletico et à ses supporters notamment sur les attitudes racistes qu’ils ont pu avoir. Je suis profondément déçu. Il y a comme un encouragement à tous les excès et à tous les déshonneurs. » Il regrette que le TAS ait subit « l’influence espagnole dans la mesure où l’on a vu la levée de boucliers qui a accompagnée les premières décisions et quand on sait également la manière dont ces questions sont abordées en Espagne ».
Du fond de sa cellule, Santos Mirasierra comprendra avec peine que le football européen n’est près d’être celui de toutes les tolérances. Malgré leurs grands slogans, l’UEFA et le TAS ont démontré que la lutte contre le racisme ne pesait pas lourd face aux menaces d’un gouvernement et de sa presse : à l’heure où un club de Madrid devrait être exclu des coupes d’Europe, celui-ci passe pour un martyr dans les quotidiens madrilènes. Le manque de réactions des autorités françaises fait également peur à voir.