Dieu que c’est bon, cette fin de saison ! Cette incertitude, cet empressement, ce besoin de connaître l’épilogue. Six journées, dix-huit points à prendre, et deux d’avance. Par un calcul matheux/footeux, on peut dire que l’on a un peu plus de 10% du chemin effectué. Mais les chiffres, on peut leur faire dire tellement de choses… Comptes, décomptes, additions, et on recommence. Qui, parmi nous, n’a pas déjà refait 36 fois la fin du championnat, avec autant de cas de figure qu’il est possible d’imaginer, et de belles prises de tête.
La réalité du terrain, elle, est simple. L’OM est maître de son destin, ce titre est entre les pieds des Olympiens. Entre les pieds, et, aussi, entre les jambes. Car il ne faudra pas que du talent technique et de la puissance physique pour être champions, il faudra aussi une bonne paire… de mental !
L’enjeu de ce match est énorme. Une victoire en déplacement enverrait l’Olympique de Marseille presque hors de portée d’un OL mal en point. Un nouveau succès modifierait également la donne pour Bordeaux, qui ne jouerait alors mercredi prochain non pas pour prendre le leadership, mais pour ne pas voir l’écart se creuser. Un résultat sportif qui apporterait un changement psychologique d’importance pour nos adversaires. Trois points ce soir pèseraient lourd dans les jambes girondines, et encore plus dans les têtes rhodaniennes.
Mais vous voyez, nous en revenons presque aux calculs savants et inutiles.
Le défi des hommes d’Eric Gerets est clair. Gagner. Il sera de même le week-end prochain, et encore le suivant. Avant de savoir si Bordeaux ou Lyon peuvent perdre des plumes dans les journées à venir, l’important pour nous est de ne pas leur donner l’opportunité de décrocher autre chose que la deuxième place. Sans verser dans l’optimisme béat, ceci est parfaitement dans les cordes d’un OM qui a la niaque et le talent pour y parvenir. Mais sans être pessimistes – nous dirons plutôt raisonnables et réalistes -, les difficultés certaines à mettre la machine en route ces derniers temps ont failli nous coûter cher contre Grenoble et à Lorient. Et nous connaissons tous le bilan de la double confrontation contre Donetsk… Là où sportivement nous sommes parfois à la peine, il faudra compter sur la volonté inaliénable d’un groupe qui veut ce titre et qui sera capable de se mettre minable pour y parvenir.
Ce LOSC de Garcia, Cabaye et Bastos sera l’énigme à surmonter. Capables du meilleur – deux succès de rang face à l’OL – et du pire, comme cette défaite la semaine dernière contre des Verts aux abois. Vont-ils trouver les solutions tactiques et techniques pour contrer un OM en mode rouleau compresseur ? Seront-ils capables d’endiguer la volonté et la détermination des Marseillais ?
Si ce titre est encore loin d’être acquis sportivement, il serait proche en cas de victoire ce soir, au moins dans les têtes. Aborder le dernier mois de compétition en position de leader, envisager la suite avec impatience et crainte, cela fait dix ans que nous attendons cela. Six matchs, à la fois rien du tout, et beaucoup. Tellement d’occasions de marquer, d’encaisser un but ou de voir des rencontres basculer. La meilleure façon d’aborder cette dernière ligne droite ? Savourons ! Savourons ces instants qui nourrissent notre passion, qui nous font trembler les jambes, et qui nous font tourner la tête…