L’ogre marseillais a été bâti cette année pour avoir un bon coup de fourchette à chacune des rencontres proposées. Après un match de coupe d’europe presque convaincant mais laissant beaucoup de monde sur la faim, il y a de quoi se poser encore des questions sur l’appétit de cet effectif. Les joueurs phocéens ont-t-ils vraiment la dalle pour assouvir les espérances des supporters ? Une première ébauche de réponse aujourd’hui, avec un déplacement chez des lillois qui après avoir eu grand soif de réussite peinent à confirmer leur faim de ballon. L’Olympique de Marseille, lui, a besoin clairement de se nourrir des trois points pour sortir la tête de l’eau au classement et se repositionner enfin. Après avoir avalé des quenelles et des quiches, il faut continuer à respecter cet adage à la mode : mangez, bougez…
Lille a son mot dire dans cette grande bouffe. En début de saison, l’entraîneur Claude Puel avait visiblement du mal à pouvoir organiser un pique-nique avec certains arbitres, mais reste sûr de la puissance de son bétail. Lorsque les résultats ne sont pas là, c’est généralement la faute de son voisin ou de la concierge. Une évidence, c’est toujours le larron d’à côté qui te tire la mayonnaise. Sa palanquée de serfs, qu’il a souhaité, devrait pourtant donner un peu de grain aux supporters. Il y a à peine 2 maigres années, certains voyaient en Puel le meilleur tacticien de l’Hexagone et le parachutaient bien loin de cette Ligue 1 alors que les joueurs nordistes étaient estampillés un peu trop hâtivement 3 étoiles. Peut-être que beaucoup de spécialistes les avaient vus un brin trop beaux voire étaient un chouille trop gourmands. Un peu comme la pléthore de gastronomes en herbe qui cette année voyaient raisonnablement les marseillais suffisamment armés pour s’attabler à côté des Lyonnais voire d’en arriver à récupérer plus que les miettes de son assiette. Les Lillois se retrouvent plus ou moins dans le même lot que les marseillais au classement, pas spécialement en atroce famine, mais également proches de ce ventre mou encore difficile à cerner. Si les dogues lillois veulent montrer que leur estomac ne s’apparente pas à celui d’un moineau, ils devront sortir les crocs dès ce soir pour s’offrir des marseillais aux dents longues.
L’OM semble aller mieux, tout au moins dans le jeu. Parce que le bilan comptable n’est toujours pas encore gargantuesque. La fébrilité défensive servie comme entrée alliée à la faiblesse offensive proposée comme dessert est en parfaite corrélation avec le plat de résistance du milieu de terrain qui peine à imposer sa patte contre des adversaires aux niveaux disparates. Les ingrédients sont pourtant là et plutôt bons de l’avis de tous ou presque, pour avoir matière à nous fournir un repas équilibré. Le cuistot belge ne nuit pas à sa réputation, il protège toujours les joueurs dans les media même en cas de résultat indigeste sans s’épancher de manière minable comme le font certains sur certaines performances individuelles qui agacent les supporters et bouffent les feuilles de match ! C’est la manière qu’il a de gérer sa cuisine et on ne peut que saluer cette manière paternelle de s’accaparer les casseroles puisque bien souvent certains nabots ne s’approprient que les paillettes. Mais il reste du travail. Pour garnir l’escarcelle comptable, il faudra que chacun se prenne en charge et joue réellement à son niveau. On ne peut plus parler de manque d’automatismes pour justifier cette mayonnaise qui semble ratée par moments. Beaucoup de joueurs étaient là l’année dernière et tous les autres jouent avec depuis le mois de juillet ou presque. L’adversaire qui se présente comme plat du jour n’est pas un foudre de guerre et nous sommes impatients de voir si les joueurs olympiens qu’on souhaiterait tous voir crever pour ce maillot auront assez d’orgueil pour rebondir après cette défaite en Turquie avec de la faim et de l’envie…
Il y aura 90 minutes pour caser tout ce repas. Même sans son maître à jouer, les marseillais doivent montrer que le talent est présent dans cet effectif pour dévorer tout ce qui bouge ou peu. La terre lilloise n’est pas réputée pour offrir un repas même simplement frugal dans cette Ligue 1 qui peine à offrir du panache alors que Thiriez marchant à la méthode Coué essaye de nouveau de nous la vendre comme un gastos 3 étoiles. On espère voire rapidement le fruit du travail de l’entraîneur pour remonter dans ce classement et se concentrer sur des objectifs qui doivent être les notres et non voir des légumes. On le rappelle, pour avoir une bonne santé : mangez, bougez…