Que de souvenirs ! Le déplacement de l’OM à Liverpool, ce mercredi, fait remonter à la surface l’euphorie de l’an dernier. Certes, depuis, les Reds se sont imposés au Vélodrome à deux reprises. Mais, personne n’enlèvera le bonheur à Marseille d’avoir été le premier club français à s’imposer sur les bords de la Mersey. Bien souvent, la Coupe d’Europe donne des ailes aux Marseillais. Espérons qu’il en soit de même cette fois-ci. Afin de redonner du baume au coeur des supporters et oublier les deux contre-performances – Lorient (2-3), Lille (2-2) – enregistrées récemment à domicile en Ligue 1. Il s’agit cependant de ne pas partir la fleur au fusil. Liverpool, c’est une autre galaxie. Le très haut niveau européen. Rafael Benitez n’a qu’à piocher parmi une pléiade de stars pour constituer un onze performant. Peut-être le meilleur depuis son arrivée. En somme, l’OM n’est pas favori. Pour faire un résultat, il faudra bloquer Steven Gerrard.
Le capitaine des Reds est le symbole du club. Formé ici, il est l’illustration même qu’un joueur peut réussir une immense carrière dans le club de ses débuts. Gerrard sait tout faire. Le temps n’a pas de prise sur lui. Il le rend même de plus en plus fort. Véritable caméléon, il est capable d’évoluer à tous les postes du milieu. Il peut même dépanner comme attaquant de soutien. Sa polyvalence est sa force. Son abnégation, une profession de foi. Avec lui, les matchs se gagnent grâce à la qualité. Mais aussi, et surtout, grâce à un mental hors du commun. Affaibli à Anfield l’an passé, tourmenté par un accident de voiture, il était passé au travers. Ses deux confrontations suivantes avec l’OM ont été de très haut niveau. Liverpool l’a emporté deux fois.
Le système des Liverpuldiens tourne au tour de Gerrard. Il est le premier nom placé au tableau noir par Benitez. Son capitaine, son relai, son homme à tout faire. De la position où l’Espagnol choisit de le faire évoluer dépend la composition du reste de son équipe. Pourtant, le kid de la ville des Beatles ne bénéficie pas de la reconnaissance suprême. Il ne revendique rien. Mais tous les connaisseurs s’accordent à dire qu’il est l’un des plus génial footballeurs de la dernière décennie. Cependant, le Ballon d’Or lui échappe toujours. Anomalie ? Evidence ? Chacun se fera son envie. L’une des pistes peut nous amener à dire qu’il va encore progresser et qu’un jour ou l’autre, il sera enfin reconnu pour ce qu’il est.
L’issue du match de mercredi dépend en grande partie de la prestation de Gerrard. Ce n’est pas faire injure à l’OM que d’affirmer ça. Si chaque composante des deux équipes est au top, Liverpool est supérieur. La forme de son capitaine est donc primordiale dans l’avancée des débats. Comment donc résoudre cette équation du côté Marseillais ? Le marquage individuel ne semble pas forcément la solution idoine. Un tel joueur peut toujours fausser compagnie à son garde du corps. L’idéal, donc, serait davantage de bétonner un milieu de terrain qui souffre depuis quelques temps. La clé se situe dans l’entre-jeu. En prendre possession c’est prendre une option considérable sur l’issue de la rencontre. Et miser sur la vitesse des attaquants marseillais, Niang et Koné notamment, pour faire un coup. La concentration devra être de mise. Tolérance zéro pour les erreurs défensives.
Alors que l’OM n’a plus rien à espérer en Ligue des Champions, ce match s’apparente au gala de fin de campagne. Le score importera peu finalement. Liverpool est ultra supérieur. Il s’agit plus d’honneur. Mouiller le maillot. Tout faire pour que les supporters soient fiers de leurs protégés. Et si la victoire intervient, ce sera une agréable surprise à déguster une nouvelle fois sans modération. À ce moment là, il faudra analyser le match de Captain Steven. Positif ou négatif il aura forcément une incidence. Espérons qu’elle soit belle pour nos Marseillais. « Messieurs, vous ne marcherez jamais seuls ».