Liverpool – OM : le rouge est mis

Dans la grande légende du football, il est des lieux et des atmosphères quasiment uniques, à la limite du mythique, du mystique. Anfield Road est le rêve de tout footballeur, et lors du tirage au sort, nul doute que les Olympiens auront ressenti quelques frissons d’impatience et d’envie. Mais à la veille d’affronter le récent […]

Dans la grande légende du football, il est des lieux et des atmosphères quasiment uniques, à la limite du mythique, du mystique. Anfield Road est le rêve de tout footballeur, et lors du tirage au sort, nul doute que les Olympiens auront ressenti quelques frissons d’impatience et d’envie. Mais à la veille d’affronter le récent vice champion d’Europe, ce sont plutôt des frissons d’inquiétude qui parcourent l’échine des supporters. Albert Emon a fait les frais du mauvais début de saison, et c’est dans une certaine opacité qu’Eric Gerets a pris les rênes de l’OM. Un huis clos total, peu de déclarations, et l’absence du joyau Nasri, on peut difficilement être sereins avant de visiter les rives de la Mersey. Mais l’OM, nous le savons tous, n’est pas un club comme les autres. A Liverpool, on ne walk never alone. Mais à Marseille, on ne craint dégun !

En une quinzaine d’années, le football anglais a cru d’une manière exponentielle. Bannies des coupes européennes suite au drame du Heysel, les équipes anglaises avaient accumulé un gros retard dans le développement, contrairement aux autres nations dominantes comme l’Italie, l’Espagne et… la France. Aujourd’hui, le huitième du classement de Premier League est plus puissant financièrement que le sextuple champion de France. Manchester United et Liverpool ont peut être même plus investi cet été que l’ensemble des équipes composant la Ligue 1 Mandarine. A ce rythme, et à la vue des difficultés olympiennes depuis la reprise, on se demande bien à quelle sauce les Reds vont nous manger ce soir !
Rafael Benitez, bourreau des rêves phocéens lors de la dernière finale européenne disputée par l’OM en 2004, accueille en effet une équipe malade, que l’on espère convalescente. Mais quand on peut se passer de Dirk Kuyt et Fernando Torres pour affronter un onze qui risque d’aligner Matt Moussilou et Salim Arrache, on peut voir les choses venir. Le talent énorme d’un Steven Gerrard suffirait presque à justifier la mention impossible de la mission des Olympiens. Il ne faut pas se tromper d’objectif non plus, n’importe quelle équipe engagée dans cette Ligue des Champions repartirait battue d’Anfield, sans avoir à en rougir. Mais lorsqu’un exploit européen est à signer, l’OM est capable de tout.

Quand on lit les paroles de l’hymne des Reds, nul besoin d’aller chercher d’autres sources de motivation. Marche à travers le vent, marche à travers la pluie, bien que tes rêves soient maltraités, continue de marcher, avec l’espoir dans ton coeur… Et c’est justement cela, du coeur, que l’on veut voir. Au final, peu importe si l’OM est battu. Bien entendu au fond, nous rêvons tous d’une victoire, et tous signerions pour le partage des points, mais qu’importe la défaite si les nôtres y mettent leurs tripes. Le fighting spirit n’est pas une marque déposée, et quelle meilleure image de l’OM peut on avoir ce soir, qu’un onze vaillant soutenu par des supporters, une nouvelle fois au rendez vous ?
Gerets n’est pas né de la dernière pluie, et a probablement motivé ses troupes pour une mission commando. A la manière du XV de France samedi, seul l’exploit sera beau. Qu’il soit rouge ou noir, l’adversaire est prestigieux, mais l’exploit n’est pas impossible. Croisons tout de même les doigts pour que Djibril soit présent. Non seulement parce qu’il est notre meilleur atout offensif, mais aussi pour lui. Le sort a voulu qu’il connaisse deux graves blessures alors qu’il était un joueur de Liverpool. Pour son retour, rien ne serait plus beau que de faire trembler les filets de Reina !

On l’aime pour ça, la Ligue des Champions. Pour ces rencontres énormes, ces affiches dont nous parlerons encore des années plus tard. Deux légendes, des clubs éternels ayant alterné le pire le surtout le meilleur dans leur histoire. Cette histoire continue de s’écrire, et ce nouveau chapitre s’annonce palpitant. Albert Emon avait certes des lacunes et son départ était inéluctable. Mais pour nous avoir mené à cette compétition, il aurait mérité de s’asseoir au bord de cette pelouse. A ses anciens joueurs de prouver que l’âme olympienne n’est pas éteinte, et bonne route à notre nouveau technicien qui a repris le flambeau. Le baptême est grandiose, mais avec l’OM, il ne marchera jamais seul !