Redevenu simple supporter de l’OM après son éviction il y a plus de deux ans, Pape Diouf était interrogé par le quotidien Le Parisien au sujet de la crise sportive qui secoue actuellement le club phocéen. L’ancien président concède certes voir « souvent le rictus du supporter mécontent que le sourire du supporter épanoui » ces derniers mois. Malgré tout, il se refuse de tout mettre sur le compte de Didier Deschamps.
Diouf soutient Deschamps
« Je constate que Deschamps, à qui on veut faire porter le chapeau, a permis au club de gagner des titres ces deux dernières saisons. Il faut, à vouloir déterminer des responsabilités, approfondir cette recherche et ne pas la limiter à Deschamps. » Pourtant la donne a changé depuis l’arrivée de Vincent Labrune à la présidence avec une profonde refonte des responsabilités au sein du club olympien et la mise à l’écart de José Anigo dans le secteur sportif totalement dévolu au coach phocéen. D’ailleurs, les joueurs, le schéma tactique, les entrainements ont été choisis par Deschamps. Pape Diouf a son idée.
Diouf rend la monnaie de sa pièce à Anigo
« Le dirigeant doit multiplier les échanges dans les différentes strates du club pour arriver à toucher du doigt le début du problème, puis à envisager le début d’une solution. C’est comme ça, pas en criant dans les vestiaires, en insultant les uns ou les autres. (…) Vous savez, les joueurs sont interchangeables. Ne pensez pas que le coup de gueule, même d’un actionnaire, peut avoir une conséquence directe sur leur comportement. Il ne faut pas qu’il y ait deux voix dans un club, deux sources de responsabilités. Un footballeur qui sera critiqué par une partie trouvera du réconfort chez l’autre partie, et ça c’est le danger. » Plus conciliant et proche des joueurs, José Anigo se serait-il mis en faute vis à vis de Didier Deschamps ? Pape Diouf semble le penser.
Toutefois il est possible d’éclairer ce tacle au regard du passé des deux hommes. En juin 2009, Pape Diouf est viré par Robert Louis-Dreyfus sous la pression du président du conseil de surveillance de l’époque, Vincent Labrune. José Anigo, qui avait pourtant juré de lier son sort à celui de son président, décide de rester. Une décision qui a certainement engendré une certaine rancoeur de la part de Diouf vis à vis d’Anigo.
Une autre raison peut expliquer ce positionnement. A un moment où l’OM pâtit peut-être aussi d’une présidence bénévole, à distance et en pointillé de Vincent Labrune, Pape Diouf se positionne aussi comme l’homme providentiel, distribuant les bons et mauvais points. Une manière de revenir dans le jeu et pourquoi pas de postuler dans quelques mois à la tête de l’OM ? C’est bien possible d’autant que l’éviction de José Anigo couterait bien moins cher à Margarita Louis-Dreyfus que celle de Didier Deschamps. Il ne serait cependant pas certain que cela solutionnerait les problèmes de fond de jeu de l’Olympique de Marseille.