La défaite concédée face au Paris-SG, dimanche soir au Stade Vélodrome, mettra très longtemps à être oubliée. Car plus que dans le domaine purement footballistique, c’est au niveau du mental que les joueurs se sont effondrés. Au point d’en oublier les valeurs et l’identité du club et de couvrir de honte tous leurs fans. On ne peut dès lors que s’interroger sur les responsabilités de chacun dans ce naufrage et, finalement, sur leur légitimité à porter les couleurs qui nous sont chères.
Baup et le coaching « made in France »
Au moment de faire le bilan de cette soirée, Laurent Blanc aura probablement une pensée pour l’homme à la casquette. Car son discours et sa stratégie ont davantage semblé faire le jeu du PSG que de l’OM. Après l’égalisation et durant toute la seconde période, les Provençaux ont paru complètement apathiques, réalisant l’une des pires prestations de la dernière décennie. Les mots d’Elie Baup ont manqué de poigne et n’ont pas eu l’effet escompté. Avec l’avantage numérique, l’entraîneur aurait sans aucun doute dû opter pour un schéma plus offensif afin de désorganiser le trio Verratti – Matuidi – Rabiot, lequel nous a posé beaucoup de problème. L’OM a ainsi affiché un déficit de combativité inadmissible pour un Clasico et un immobilisme tactique, à 11 contre 10, affligeant. Cette défaite conjuguée à la raclée prise à Dortmund mardi dernier nous amène à nous interroger sur sa capacité à coacher des matchs de ce niveau.
Certains joueurs ont accepté la défaite
Le plus grave, dimanche soir, c’est certainement que les Olympiens paraissaient avoir accepté l’idée que les Parisiens les battent. Car c’est bien à partir du moment où ils ont mené au score 1-0 qu’ils ont déjoué. Un peu comme s’ils ne s’y étaient pas préparés ou n’avaient pas imaginé ça possible. Les leaders du groupe ont failli. A commencer par Steve Mandanda qui a encore démontré qu’il n’avait pas le caractère pour porter le brassard à Marseille. On pense aussi à André Ayew qui malgré sa débauche d’énergie a provoqué un pénalty inutile, le Parisien étant dos au but. Enfin, Nicolas Nkoulou, qui entame sa troisième saison à l’OM, se comporte comme un petit nouveau. L’attitude générale de cette équipe est assez bien symbolisée par la bise tapée par Souleymane Diawara à certains Parisiens dans les couloirs menant au terrain avant le match, comme pour leur souhaiter la bienvenue.
Onze agneaux face à dix prédateurs
Le recrutement estival phocéen a été porté aux nues par l’ensemble des journalistes alors qu’il y avait un bémol. La testostérone de Joey Barton n’a pas été remplacée. Dimanche soir, seul Mathieu Valbuena, le moins costaud, est allé bousculer un Parisien. Après une bonne entame, le manque d’engagement physique a été désespérant et indigne. Si quelqu’un en doutait, on a pu vérifier que sans caractère le talent n’est rien. Il a d’ailleurs suffi de voir Edinson Cavani (qui n’a pourtant plus rien à prouver) se mettre le cul par-terre afin de récupérer le ballon pour comprendre pourquoi l’Uruguay avait des résultats et pas l’équipe de France. Alors même si Gary Medel ou Pepe étaient trop chers l’été dernier, la cellule de recrutement serait bien inspirée d’aller chercher du tempérament là où il y en a : c’est à dire ailleurs qu’en Ligue 1.
Au rythme où vont les choses, pareille occasion de battre le PSG ne devrait pas se reproduire d’ici longtemps. Il faut bien avouer que Clément Turpin avait grandement facilité les affaires des Olympiens en expulsant, à tort, Thiago Motta. Elie Baup a du soucis à se faire : rares sont les coachs ayant survécus à une telle contre-performance dans un Clasico. Quant au message à adresser aux joueurs, c’est le suivant : dégonflez le melon, bossez à l’entraînement et redevenez des hommes !