Arrivé à Marseille l’été dernier après que Stéphane Mbia a fait le chemin inverse vers les Queens Park Rangers pour remplir ses poches en Premier League, Joey Barton est aujourd’hui à la fin de sa « période d’essai » dans le club phocéen. Alternant le bon et le moins bon sur les terrains, le « bad boy » de l’OM aura une fois de plus fait débats. L’équipe de FootMarseille revient sur le cas du célèbre Anglais au « fighting spirit » détonnant.
Barton est-il une star ?
« Qu’on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel est qu’on parle de moi !« . Ces mots de Léon Zitrone auraient pu être ceux de notre ami Barton ! En effet, Joey et ses frasques ont toujours été une source d’inspiration pour les médias, qui, à juste titre ou pas, lui ont créé une image de mauvais garçon. Très apprécié des supporters dans pratiquement tous les clubs où il a évolué pour son respect de l’écusson et son esprit combatif, les faits parlent malgré tout d’eux même à propos de l’ex-idole des Magpies : agressions, expulsions spectaculaires, bagarre avec un coéquipier envoyé à l’hôpital, prison… Mais son passage à Marseille a montré qu’il était aussi capable d’être sage. Son arrivée l’été dernier n’a pas été qu’un simple recrutement mais surtout un coup médiatique réalisé par Vincent Labrune face au déferlement de stars du Qatar Sport Investissement à Paris.
Barton : un joueur atypique
Chassez le naturel, il revient au galop ! très correct sur le terrain, l’Anglais a fini par faire surtout parler de lui avec des tweets provocateurs. Il y dit des vérités comme lorsqu’il déclare que le championnat français est « parfois ennuyeux » en raison du manque d’ambition des équipes. D’autres fois, Barton s’embourbe. en s’en prenant au PSG et à Thiago Silva, provoquant l’ire de la presse parisienne (que d’autres appellent nationale). On se souviendra également de sa prise de bec avec Pierre Ménès. « Comment vous osez parler de football ? Vous devriez rester calme et vous mettre un peu à la salade » avait-il répondu au journaliste suite à une critique sur son jeu.
Dézingué par les médias mais acclamé par le Vélodrome malgré des performances médiocres, Joey a tout pour plaire à Marseille : le sens de la communication, du culot, de la personnalité et de la hargne. Un leader potentiel donc, dans une équipe qui a gagné ses matchs la saison passée par sa combativité constante, plus que par son talent et sa qualité de jeu. C’est donc sans surprise qu’on le voit suivre durant le mois de juin une formation d’entraineur en Irlande.
Un renfort sportif, mais également un business juteux pour l’OM, puisqu’il se hisse devant Matthieu Valbuena et Loïc Remy au classement de ventes de maillots floqués de l’équipe de l’année.
Que vaut Barton réellement ?
Considéré en Angleterre comme une valeur sûre, sa première année en Ligue 1 donne une impression mitigée. Commençant sa saison par de très bonnes performances en Europa League, avec en bonus un but somptueux face à Mönchengladbach, l’ex-joueur de City a par la suite alterné le bon et le médiocre. « Honnêtement, sur dix, je me mettrais cinq ou six. La France n’a pas vu le meilleur de moi. J’ai couru après ma meilleure forme à cause de cette longue suspension » assure-il. « J’ai vraiment commencé à me sentir bien après les matches contre Lyon et l’AC Ajaccio. Et là, je me suis blessé et je me suis retrouvé sur le banc. C’était assez frustrant. Je dois encore montrer à l’OM ce dont je suis capable« . Auteur de trois petites passes décisives en 20 titularisations, le bilan statistique reste aussi pauvre, comparé aux attentes du public envers un joueur présenté comme « box to box ». « Lui, il est meilleur sur Twitter que sur un terrain. Je n’ai rien contre lui, mais j’ai regardé plusieurs matches de l’OM et ce n’est pas ce qu’il faut » analyse à sa façon Basile Boli. « C’est un championnat qui lui convient bien, Barton a du talent ! » pense au contraire, son compatriote David Beckham. Ayant eu une préparation physique tronquée, était-il dans les meilleurs conditions pour montrer son meilleur niveau ? Capable de gestes décisifs au début, celui qui a été élu olympien du mois de décembre, laissera en tout cas un goût d’inachevé.
Goodbye Barton ?
A bientôt 31 ans, l’ancien boxeur amateur touche un salaire astronomique en Angleterre, et dispose d’une offre très séduisante financièrement de l’Anzhi Makhatchkala. Il déclare malgré tout vouloir rester, l’argent n’étant « plus une priorité » pour lui dans sa vie. Il semble cependant que les dirigeants marseillais tardent à faire une offre aux QPR, avec qui ils entretiennent pourtant de bonnes relations. On peut donc se demander si le club souhaite réellement garder son numéro 6 alors que ce dernier est pourtant prêt à diviser son salaire par 3 pour rester. En effet, celui qui avait suivi Newcastle en Ligue 2 pour participer à la remonté, est également prêt à de gros sacrifices financiers. Un proche du joueur aurait néanmoins confié à l’antenne d’RMC que le club devra tout de même faire un effort pour le garder. « Il veut rester à Marseille (…) mais il n’est pas prêt à tout sacrifier. (…) On lui demande de perdre 170 000 euros par mois« . « Il négocie. Pas avec nous mais avec son club car il lui reste deux ans de contrat. Il y a de gros sous en jeu, il veut en récupérer une partie et venir avec nous aux mêmes conditions qu’il avait cette saison » réplique immédiatement José Anigo. Faits très rares dans le football aujourd’hui, et qui pourrait rassurer les sceptiques quant à l’honnêteté de l’attachement de Barton envers la ville et le club. « Il se plaît à Marseille, il aime cette ville qui respire le foot. (…) On veut le garder, mais on n’a aucune certitude. Il est avec nous et il a un bon comportement. C’est un bon professionnel », précise également le directeur sportif phocéen.
Barton comme remplaçant de luxe ?
Finalement, avec la Ligue des Champions, le prêt annoncé d’Abdullah et le départ plus que probable de Morgan Amalfitano, seuls Romao, Benoît Cheyrou, et André Ayew seraient en mesure d’assurer un banc fourni en milieux de terrain au niveau requis. Ce sont les postes d’ailiers qui capteront, selon toutes vraisemblances, les nouvelles forces financières de l’OM, Vincent Labrune ayant décidé d’allouer une importante partie de l’enveloppe consacrée aux transferts pour les dossiers de Dimitri Payet et Romain Alessandrini. De ce fait, le choix de conserver Joey Barton avec une baisse de salaire significative et une indemnité extrêmement faible, ne se présente-t-elle pas comme la meilleure des solutions ? Il est tout de même difficile de penser que ce dernier ne soit pas assez bien pour le banc d’Elie Baup. Dans un rôle de leader qui lui colle à la peau, il pourrait également apporter sa pierre à l’édifice dans les fins de matchs compliqués, et plus si affinités.