Dimanche soir, face aux Girondins de Bordeaux, l’Olympique de Marseille s’est incliné 1-0 au terme d’un match médiocre de part et d’autre. Pour autant, les rentrées d’Omrani et Apruzesse ont mis en évidence l’impact violent (et immédiat) de la politique de restriction budgétaire mise en place par le club depuis plus de 6 mois. Certes avec une baisse de 30% du budget, Elie Baup arrive à tenir encore la barre mais pour combien de temps ?
L’OM : plus un exutoire qu’une passion
Si on pouvait se douter que les rentrées de Billel Omrani (hélas totalement transparent et insignifiant dimanche soir alors qu’on croit beaucoup en lui) et de Fabrice Apruzesse pousseraient les médias à s’interroger sur la politique de restriction budgétaire (et ses conséquences) voulue par Margarita Louis-Dreyfus, tout le monde a été étonné par l’ampleur du buzz autour de la rentrée d’Apruzesse qui, comme l’indiquait hier Vincent Labrune, est le meilleur buteur de la réserve et qui, le pauvre, n’a rien demandé à personne. C’est au contraire une belle histoire même s’il est vrai qu’elle est la conséquence d’une politique à laquelle peu de supporters provençaux adhèrent. Mais force est de constater que depuis des années, pour certains, l’OM est devenu plus un exutoire qu’une passion. On y déverse ses frustrations, ses colères, on y déglingue ses têtes de turc. Un véritable déversoir de haine à la petite semaine pour une équipe qui devrait être au contraire une bouffée d’oxygène pour les fans de football. Certes, les sociologues pourraient rétorquer que club phocéen n’est pas le seul dans ce cas-là. Pour autant, il est dommage que les choses soient vues toujours sous leur aspect négatif sachant bien sur qu’internet notamment via les réseaux sociaux poussent aux phrases assassines et à la simplification.
Un encadrement pas au niveau requis ?
Si le manque de moyens peut expliquer les difficultés actuelles de l’Olympique de Marseille, il ne faut tout de même pas oublier qu’avec 100 millions d’euros, le club phocéen possède le 3ème budget de Ligue 1 derrière Lyon et Paris. Il faut donc se tourner ailleurs pour trouver des explications. Prenons exemple sur le Bayern Munich ou l’Ajax Amsterdam. A l’Ajax, Frank de Boer est l’entraîneur, Marc Overmars le directeur sportif, Dennis Bergkamp et Wim Jonk font partie du staff technique et Edwin van der Sar est le tout nouveau directeur marketing (oui vous avez bien lu). Côté Bavarois, même son de cloche. Uli Hoeness a succédé comme président à Franz Beckenbauer, Karl-Heinz Rummenigge est directeur exécutif, Sepp Maier entraineur des gardiens. A tous les étages de ces deux clubs, cela respire le talent et l’expérience du football de très haut niveau. On peut comprendre dès lors que les joueurs soient galvanisés et mis dans les meilleures conditions pour faire leur métier. Alors à quand le retour des légendes à l’OM ?
L’OM : un club riche et pauvre à la fois
Avec le fair-play financier qui sera mis en place par l’UEFA en 2014, la guerre économique des clubs se fera sur les ressources et la bonne gestion. Dans ce domaine, Arsenal, Manchester United et le Bayern brillent. L’Olympique de Marseille ne boxe pas dans la même catégorie mais a pourtant de réels atouts. Pour preuve, l’OM vend plus de maillots chaque saison en France que le Real Madrid en Espagne ou le Bayern Munich en Allemagne. Cela ne représente que 10 millions d’euros mais la problématique du club phocéen est simple (et à la fois complexe) : Marseille doit vendre plus à l’étranger pour revenir parmi les grands d’Europe. D’ailleurs, le PSG qui bénéficie de l’image incroyable de la capitale française compte bien rattraper à l’étranger le retard du club dans l’hexagone. Or rien ne semble être fait dans ce sens à Marseille. Ou tout du moins pas assez. A la décharge des dirigeants phocéens, on ajoutera tout de même que la France est un des 3 pays européens où les charges sur le travail sont les plus lourdes. Ceci explique peut-être le fait que le club peine à dégager des bénéfices, comme c’est le cas de tous les clubs français un brin ambitieux.